23/09/10 (B570) Les traits de l’Erythrée – Le monde doit s’occuper de l’Érythrée, dit l’ICG – un pays au bord de la crise – Déclaration de la Haute Représentante, Catherine Ashton, au nom de l’Union européenne sur les prisonniers politiques en Érythrée (3 articles)

________________ 3 – Métro (Canada) avec AP

Le monde doit s’occuper de l’Érythrée, dit l’ICG

La communauté internationale doit accorder plus d’attention au gouvernement autoritaire de l’Érythrée pour empêcher ce petit pays de la mer Rouge de devenir un nouvel état en déroute dans la corne africaine, prévient un nouveau rapport de l’organisme International Crisis Group.

L’impact de sa guerre contre l’Éthiopie voisine entre 1998 et 2000, une économie en voie de s’effondrer et une augmentation de la pauvreté minent la légitimité du régime autoritaire qui dirige le pays, indique le document rendu public tard mardi.

Plutôt que d’acculer l’Érythrée dos au mur, dit le rapport, la communauté internationale devrait faire preuve de plus de compréhension envers son histoire et ses attentes.

À la fin de 2009, le Conseil de sécurité des Nations unies a imposé un embargo militaire et d’autres mesures sévères à l’Érythrée, pour avoir fourni des armes aux insurgés somaliens et pour avoir refusé de régler son différend frontalier avec Djibouti — un allié important des États-Unis dans la région.

Il y a dix ans, poursuit le rapport, l’Érythrée faisait face à des défis mais demeurait stable. Aujourd’hui, le pays connaît des problèmes graves mais n’est pas pour autant en crise, dit l’ICG. L’organisme ajoute que l’Érythrée n’est pas le seul fauteur de trouble dans la région.

L’isolation internationale a poussé le président Isaias Afwerki et ses anciens compagnons d’armes à resserrer leur emprise sur le pays et à limiter les libertés civiles pour créer une unité nationale docile, conclut le rapport.

_____________________ 2 – AFP

L’Erythrée, un pays au bord de la crise

L’Erythrée est un pays « sous grave tension » qui s’affaiblit progressivement, son principal pilier, l’armée, étant gangrenée par la corruption, observe l’institut de recherche International Crisis Group (ICG) qui préconise un engagement plus fort de la communauté internationale.

« Il y a juste dix ans, l’Erythrée pouvait être raisonnablement qualifié de pays sous pression mais stable. Aujourd’hui, c’est un pays sous grave tension même s’il n’est pas encore en crise ouverte. Bien qu’il soit improbable qu’il connaisse un soulèvement dramatique dans le futur proche, il s’affaiblit de manière constante », estime ICG, dans une analyse publiée mardi sur l’évolution du pays depuis la guerre contre l’Ethiopie en 1998-2000.

L’armée, longtemps la principale force d’équilibre du pays, « devient moins stable, gangrenée par la corruption et de plus en plus faible », souligne le rapport.

Aussi, poursuit l’institut de recherche basé à Bruxelles, la communauté internationale doit s’engager davantage dans ce pays de la Corne de l’Afrique pour éviter qu’il ne devienne un nouvel Etat en perdition dans la région.

« Bien qu’il n’y ait pas de contestation ouverte pour le moment, le gouvernement ne peut considérer que cela va durer dans le long terme. Le changement n’est vraiment qu’une question de temps », affirme Andrew Stroehlein, directeur des publications d’ICG.

« La communauté internationale devrait s’engager en Erythrée en prenant mieux en compte les difficultés passées et actuelles du pays », affirme le groupe de recherche.

Selon lui, le militarisme et l’autoritarisme qui marquent le régime politique du président Issaias Afeworki trouvent leurs racines dans l’histoire du pays marquée par la violence et les trente années de la guerre d’indépendance, finalement obtenue en 1991.

« Les conséquences de cet héritage sont apparues clairement au cours de la décennie qui s’est écoulée, avec le renforcement du pouvoir du président érythréen et d’une petite cohorte d’ex-combattants et la suppression des libertés au profit d’un programme axé sur l’unité nationale et l’idée que l’Erythrée est entourée d’ennemis », commente ICG.

Les tensions avec l’Ethiopie voisine demeurent élevées, après le long conflit frontalier.

_____________________ 1 – Organisation Presse Africaine (Ch)

Déclaration de la Haute Représentante, Catherine Ashton, au nom de l’Union européenne sur les prisonniers politiques en Érythrée

African Press Organization (APO)

L’Union européenne demeure profondément préoccupée par la détention, depuis septembre 2001, de onze députés et membres du Front populaire pour la démocratie et la justice et de dix journalistes indépendants. On ne sait pratiquement rien de leur état de santé. Ils sont détenus de manière illégale et mis au secret, sans chef d’inculpation, en contradiction totale avec les obligations internationales de l’Érythrée en matière de droits de l’homme.

L’Union européenne est profondément préoccupée par des informations récentes, non confirmées, selon lesquelles certaines de ces personnes seraient mortes en détention. Elle invite les autorités érythréennes à rendre publiques toutes les informations concernant le lieu de détention des prisonniers politiques et à leur permettre d’avoir des contacts avec leur famille et leurs avocats.

L’Union européenne demande fermement la libération sans condition de ces prisonniers et de toutes les autres personnes détenues pour avoir exprimé pacifiquement leurs opinions. Elle déplore en outre le fait que l’Érythrée continue de violer les obligations qui sont les siennes en vertu du droit national et international, en dépit des appels lancés à maintes reprises par la communauté internationale. (…)