02/10/10 (B572) Texte du mémorandum qui a été remis le 28 septembre 2010 à toutes les ambassades et consulats de France dans le monde.
Mémorandum des Africains Organisés
contre les Manipulations et Manigances de la Françafrique
A lattention :
– de Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République française ;
– de lAssemblée nationale et du Sénat français ;
– des partis politiques français ;
– des dictateurs et rois nègres africains inféodés à la mafia françafricaine ;
– de lOrganisation des Nations Unies, de lUnion Africaine et de lUnion
Européenne, garants des droits universels des peuples ;
– du peuple français épris dhumanisme et de liberté ;
– des peuples dEurope, dAsie, dAmérique du Nord et du Sud, pris à témoin ;
et
– des peuples dAfrique, en lutte pour la justice et les libertés, dont celles de culte, dopinion, de presse et dassociation, et le droit de choisir librement ses dirigeants.
Le drame persistant que vit lAfrique anciennement colonisée par la France, près de 66 ans après laConférence de Brazzaville de 1944, et plus de 50 ans après la proclamation de ses indépendances, aatteint des proportions insoutenables.
Il ne peut plus être ignoré.Pourtant, ce drame fut pressenti par un Africain visionnaire quand il regarda dans les yeux le Général Charles de Gaulle et déclara, dans son discours du 25 août 1958 : «
il n’y a pas de dignité sans
Liberté, car tout assujettissement, toute contrainte imposée et subie dégrade celui sur qui elle pèse, luiretire une part de sa qualité d’Homme et en fait arbitrairement un être inférieur.
Nous préférons la pauvreté dans la liberté à lopulence dans l’esclavage ».
Ce discours du 25 août 1958, qui constitua un prélude au « NON » du peuple guinéen au référendum du 28 septembre de la même année, référendum par lequel le Général Charles de Gaulle voulut, une fois de trop, sacrifier les destinées africaines à lautel des intérêts de la « Plus Grande France », contenait des paroles prophétiques qui, 52 ans plus tard, demeureraient dune douloureuse actualité.
Sékou Touré, en sa qualité de Président de la Confédération Générale des Travailleurs dAfrique Noire, refusa lentrée de la Guinée dans la « Communauté française » et fit accéder son pays à lindépendance en 1958.
Malgré les dérives dictatoriales qui entachèrent son pouvoir en tant que Président de la République de Guinée, et ce dans un contexte de représailles françaises, lon peut aujourdhui dire que Sékou Touré avait vu juste. Il avait vu se dessiner, dans lombre des préparatifs référendaires qui devaient entériner la Constitution de la Ve République et donner naissance à la « Communauté française », des drames qui perpétueraient lassujettissement du Noir sur ses propres terres.
Avec le peuple de Guinée, il avait vu de Gaulle ourdir, depuis la Conférence de Brazzaville de 1944, le
complot contre la dignité humaine qui, sous le nom de « Françafrique », devait organiser la prise en
otage des destinées africaines.
Les peuples africains qui, il y a 50 ans, votèrent « OUI » au référendum du 28 septembre 1958 avaient,
comme le craignait Sékou Touré, choisi lillusion dopulence que le système françafricain leur fit
miroiter, ne se doutant pas quà la place, ils recevraient lesclavage, la misère et les traumatismes.
Et cela fait 50 ans que dure cette forme dasservissement. Ce sont 50 années de trop !
Faut-il ici rappeler les misères du Code Noir, du Code de lIndigénat, des travaux forcés, des brimades,
de la répression, de la torture, véritables outils de génocide du peuple nègre qui sévirent en Afrique et
dans les Caraïbes pendant plus de 400 ans desclavage et de colonialisme, au mépris de toute dignité
humaine et des réalités socioculturelles de lAfrique ?
Faut-il rappeler les stratagèmes exprimés dans le cadre de lAfrique Occidentale Française (A.O.F), de
lAfrique Equatoriale Française (A.E.F), de lUnion et de la Communauté, stratagèmes dont le but
était de faire des colonies, non point des partenaires de la métropole, égaux en droits et devoirs,
solidaires sur les plans économique, culturel et en matière de politique étrangère, et dont les
ressortissants jouiraient sur toute létendue de lAfrique française de privilèges de citoyens participant
librement au débat national, mais des territoires définitivement conquis, acquis et soumis, où la
Métropole puiserait à volonté les richesses et les forces de travail corvéables dont elle avait besoin,
disposerait de tous les droits, sans aucun compte à rendre aux peuples et territoires occupés ?
Faut-il rappeler les 16 années de tergiversations du Général de Gaulle qui, de la Conférence de
Brazzaville en 1944 jusquà la fin des années 1950, ne manqua point dexprimer son hésitation à
accorder demblée les indépendances et autonomies tant souhaitées par les colonies car, argua-t-il dans
son discours du 30 juin 1955 à lHôtel Intercontinental de Paris, ces Etats et territoires que la France
avait « ouverts à la civilisation », une fois séparés de la Métropole, ne sauraient se gouverner et
deviendraient immédiatement la proie de régimes totalitaires ?
Quelle ironie, alors, que ce soit ce même de Gaulle qui, avec Jacques Foccart, installa partout en
Afrique francophone des régimes totalitaires devenus de simples extensions de la mainmise française
sur le continent, régimes qui, par la suite, pratiquèrent la répression, les détournements de biens
publics et la corruption, ne laissant à leurs peuples que les misères de la pauvreté et de la paupérisation
généralisée !
Et depuis, cette tradition gaulliste na pas changé dun seul pouce sous la Ve République: de Georges
Pompidou à Valéry Giscard dEstaing, puis de François Mitterrand à Jacques Chirac et aujourdhui
Nicolas Sarkozy, la tradition a été méticuleusement préservée, et ce malgré les multiples déclarations
dintention de « nouveaux partenariats », de « réaménagement », de « rupture » ou encore de « codéveloppement
».
Une cellule occulte et opaque, la Cellule africaine de lElysée, conduit sans
discontinuer cette politique dexception vis-à-vis des pays Africains depuis les années 1950 et 1960,
en toute impunité et échappant à tout contrôle démocratique. Dans ce monde empreint de criminalité, à
chaque président français ses réseaux occultes et ses « Messieurs Afrique », à linstar de Jacques
Foccart, Charles Pasqua, Jean-Christophe Mitterrand, Robert Bourgi, parmi tant dautres chantres,
champions et promoteurs de la Françafrique la plus odieuse.
Le Bilan de cette Françafrique plus que jamais débridée est lourd car la Françafrique, ce sont :
· Depuis les années 40, lélimination de leaders nationalistes tels Aline Sitoé Diatta (1943), Ruben Um Nyobé (1958), Barthélémy Boganda (1959), Félix Moumié (1960), Mahamoud
Harbi Farah (1960), Patrice Lumumba (1961), Sylvanus Olympio (1963), Germain Mba
(1971), Outel Bono (1973), Modibo Kéita (1977), Marien NGouabi (1977), Ali Soilih
(1978), Thomas Sankara (1987), etc., tous assassinés ou morts dans les geôles de la
Françafrique.
· Des parodies électorales par lesquelles les dirigeants français, de gauche comme de droite, ont continué à dicter aux Africains qui doit diriger leurs pays, faisant et défaisant les prétendus chefs dEtat africains, les choisissant en fonction de leur caractère docile, de leur fidélité à la France, de leurs aptitudes à servir ses intérêts au détriment de ceux des peuples africains, organisant ou favorisant leur accession au pouvoir par la force ou par le moyen délections frauduleuses, et adoubant par des visites à répétition, et dans les deux sens, ceux-là mêmes qui, non contents de leur renonciation à veiller aux intérêts de leurs nations, ont continué à meurtrir leurs peuples sous le joug de régimes militaires fabriqués et financés par la France. Plus récemment, une nouvelle trouvaille a consisté à transformer les régimes africains en pseudo monarchies dans lesquelles on organise des successions de père en fils telles quexpérimentées au Togo depuis 2005 et au Gabon en 2009.
· Des bases militaires françaises, ces véritables armées doccupation qui, de Djibouti à Dakar
en passant par Ndjamena, Libreville et Abidjan, quadrillent le continent, toujours prêtes à
patrouiller les rues poussiéreuses des capitales africaines à chaque élection volée aux fins
de protéger les dictateurs fraudeurs de lire des peuples traumatisés, privant ainsi ces
peuples du droit de régler en toute souveraineté leurs comptes avec leurs despotes et
présidents à vie, et se bâtir en toute autonomie des démocraties conformes à leurs aspirations.
Pendant ce temps, les Droits de lHomme continuent à être systématiquement bafoués par les prétendus dirigeants adoubés et installés par la Françafrique tandis quune écrasante majorité de la population croupit dans la misère en dessous du seuil de pauvreté.
Les cultures africaines sont à labandon tandis quen import, ce sont les plus grands vices comme la corruption et la dépravation des moeurs qui lemportent sur les valeurs positives qui élèvent lHomme.
· Des ponctions économiques à nen plus finir par lesquelles des multinationales françaises
telles Areva, Bolloré, Total saignent à blanc le continent, saccaparant des ressources
africaines ainsi consacrées à leur bénéfice exclusif, tandis que la monnaie, le Franc des
Colonies Françaises dAfrique, savamment rebaptisé « Franc de la Communauté Financière
Africaine » (CFA), continue à traduire dans les faits une dépendance économique des
satellites néocoloniaux commanditée depuis Paris.
Voilà le bilan de la Françafrique sur notre continent au cours des 50 dernières années dindépendances tronquées.
La Françafrique est un véritable fléau qui ronge lAfrique sur tous les plans – politique, économique, social et culturel et aujourdhui, cest à visage découvert que Nicolas Sarkozy et Robert Bourgi ont instauré une nouvelle ère de Françafrique débridée, arrogante et encore plus méprisante pour la femme et lhomme africains, comme en témoigne le discours insultant, voire humiliant, de Sarkozy en juillet 2007 à Dakar. Sétonnera-t-on alors que lAfricain, ou le Français dascendance africaine, indexé, stigmatisé, discriminé, tracassé par la police en France, animalisé et brutalisé chez lui en Afrique par les dictatures y instaurées par cette même Françafrique, veuille se détourner de la France et renier la part dhéritage culturel en lui instillée par plus de 400 années dinteractions traumatiques?
La Françafrique, nest-ce pas aussi ces Français embourgeoisés installés en Afrique qui instruisent lElysée sur la conduite à tenir dans ses rapports avec ses anciennes colonies, et qui se sont accaparés de pans entiers de nos économies par lentremise de compagnies investies dans les jeux dargent, lexploitation forestière, minière, pétrolière et gazière, le transport aérien, les banques, les assurances, etc., sans pour autant contribuer au développement économique de nos pays ?
Cela ne peut plus continuer.
Cest tout cela que Sékou Touré et les Guinéens avaient compris et exprimé le 28 septembre 1958 par un « NON » retentissant au référendum du Général de Gaulle. Les indépendances nominales octroyées de manière paternaliste aux Africains furent une fourberie, la Françafrique un piège, lamitié franco-africaine une effronterie et les accords de coopération militaire un traquenard.
Voilà pourquoi aujourdhui, en cette date anniversaire du 28 septembre 2010, Nous, Africains Organisés contre les Manipulations et les Manigances de la Françafrique, marquons le point de départ dun nouveau front du refus et :
1°) Proclamons solennellement la date du 28 septembre, date anniversaire du « NON » historique du peuple guinéen à de Gaulle, Journée des Indépendances des Peuples Africains et demandons que cette journée soit désormais célébrée partout en Afrique et au sein de la Diaspora africaine dans le monde.
2°) Réaffirmons, dans notre lutte pour la libération du continent, notre identification aux héros de la vraie indépendance des peuples africains tels Ruben Um Nyobé, Barthélémy Boganda, Félix Moumié, Patrice Lumumba, Sylvanus Olympio, Outel Bono, Modibo Kéita, Marien NGouabi, Ali Soilih, Mahamoud Harbi Farah, Germain Mba, Aline Sitoé Diatta, Thomas Sankara, parmi tant dautres.
3°) Déclarons, au nom des peuples africains, et fidèles à la mémoire de ces héros, notre rejet immédiat de toutes les relations mafieuses des Etats africains avec la France basées sur lasservissement économique et humain de lAfrique et notre ferme engagement à user de tous les moyens nécessaires en vue de la reprise en mains de la destinée du continent et lexercice effectif de la souveraineté de ses Etats. Les nouvelles générations dAfricains veulent désormais orienter elles-mêmes les destinées africaines afin que le prochain cinquantenaire soit différent du cinquantenaire de servitudes et de traumatismes que le continent vient de traverser.
4°) Soutenons tous les mouvements de libération dont le combat vise à redonner à nos peuples le droit de décider de leur propre destin, notamment par la voie royale délections réellement démocratiques.
5°) Condamnons fermement les actes avilissants, humiliants et infantilisants dans lesquels les dirigeants africains inféodés à la Françafrique entraînent leurs populations, leurs armées, leurs institutions, et rejetons catégoriquement le défilé du 14 juillet 2010 à Paris où des soldats africains, tels les fameux « tirailleurs sénégalais » de lépoque coloniale, ont été paradés dans un événement dont le caractère nest pas sans rappeler les expositions coloniales dantan où on exposait le Nègre comme un animal de cirque.
6°) Demandons la révision transparente et publique des Accords et Traités passés entre la France et les Etats africains qui doivent désormais sinscrire dans une optique nouvelle de parfaites égalité et réciprocité, y compris dans la politique dimmigration. Il ny a pas de raison que les Français continuent à venir librement sinstaller dans nos pays, et que lAfricain soit traité comme un animal dans les ambassades françaises à chaque fois quil y demande réciprocité.
7°) Et proclamons, dès ce 28 septembre 2010, notre détermination à instaurer la fin du néocolonialisme et louverture dune ère de démocratie et de progrès en vue de léclosion dune Afrique nouvelle.
Par ce mémorandum, donc, nous exigeons la fin immédiate de lengagement néocolonialiste de la France en Afrique et la mise en place de relations adultes, respectueuses et profitables mutuellement, et ce dans un cadre renégocié en toute transparence avec les peuples africains et leurs élites intègres, responsables et libres de toute sujétion. Et comme mesures immédiates, nous demandons, en particulier, à la France, et spécifiquement à Monsieur Nicolas Sarkozy, président de la République française, de :
1) Rapatrier toutes les armées françaises actuellement pré-positionnées en Afrique dans le cadre des ingérences unilatérales de la France, ingérences qui en font des armées doccupation illégale de nos pays, cest-à-dire ces instruments de terrorisme qui nont servi quà la protection et à la restauration des régimes dictatoriaux mis en difficulté par des révoltes citoyennes;
2) Laisser les Africains défaire eux-mêmes, et par tous les moyens appropriés, les dictatures réfractaires et ériger à leur place, des institutions plus adaptées aux besoins démocratiques de chacun de nos pays selon un esprit bien africain; ceci suppose la cessation immédiate de tout soutien politique, économique et militaire aux dictateurs africains;
3) Respecter la souveraineté des peuples, leur droit inaliénable à désigner leurs propres dirigeants et leur capacité à décider pour eux-mêmes leur destinée, et ne plus apporter de soutien quelconque aux hommes politiques africains en période électorale. La France est connue pour déclarer et, donc, valider, la victoire des dictateurs africains immédiatement après des élections truquées alors même que de tels résultats ne passeraient pas le test de la démocratie en France.
Pourquoi accepter pour lAfrique ce que la France serait incapable daccepter pour elle-même?
4) Décréter lembargo diplomatique et économique contre tout régime africain au pouvoir qui aurait à sa tête un président élu dans des conditions douteuses et qui se refuserait à la transparence électorale. Vous en avez une pléthore: Djibouti, Gabon, Togo, Cameroun, Congo Brazza, Burkina Faso, Tchad, etc.
Ceci suppose également la nécessité de rompre sans délai toute relation diplomatique et économique avec tout régime africain avec à sa tête un chef dEtat ayant passé plus de 10 ans au pouvoir et qui se refuserait à le quitter immédiatement et sans conditions, surtout quand son maintien au pouvoir se ferait à la faveur de manipulations de constitution et/ou de code électoral.
5) Geler les fonds et investissements que les dictateurs ont détournés de leur pays et déposés dans des banques françaises et étrangères. Cet argent appartient aux Africains et il doit être retourné aux gouvernements respectifs de ces pays dès lors que lalternance démocratique sy sera avérée.
6) Nier la légitimité aux fils de présidents arrivés au pouvoir dans le cadre de successions dynastiques, comme ce fut le cas au Gabon et au Togo.
Par ce mémorandum également, nous affirmons révolus les temps où les Africains, suite à des marches ou manifestations, attendaient passivement que les bourreaux du continent décident du moment où ils voudront bien leur accorder une dose dhumanité.
Dès cette date du 28 septembre 2010, nous demandons aux responsables politiques français de mettre fin sans délai à ce système démoniaque qui vampirise nos peuples. Si daventure ils devaient poursuivre la fuite en avant, sils devaient demeurer insensibles aux souffrances africaines et à notre appel, ils exposeraient alors la France à des :
· sanctions économiques, par lesquelles les Africains et Amis de lAfrique boycotteront les produits et services français (Air France, Peugeot, Elf-Total-Fina, etc.) et sattacheront à promouvoir dautres partenariats économiques plus équitables avec, entre autres, des pays comme les Etats-Unis, la Chine, lInde, le Brésil, lAfrique du Sud, lAllemagne, la Russie et le Japon, avec en toile de fond la promotion du détachement des économies africaines de la zone franc;
· sanctions politiques, par lesquelles les Africains et Amis de lAfrique sactiveront, dune part, à encourager les situations dingouvernabilité contre les régimes anti-démocratiques (Djibouti, Gabon, Congo, Cameroun, Tchad, Togo, Burkina Faso, etc.) explicitement ou implicitement installés et soutenus par la France, aux fins de rendre impossible la poursuite du pillage impuni des richesses africaines au détriment des peuples, et dautre part, sur le plan international, à déposer de multiples plaintes contre lEtat français et ses agents en France comme en Afrique pour violations du droit international, atteintes à la sécurité intérieure des nations africaines et flagrantes ingérences remettant fondamentalement et délibérément en cause les droits humains des peuples africains;
· sanctions culturelles, par lesquelles les Africains et Amis de lAfrique mettront tout en oeuvre pour promouvoir le détachement des pays africains de la France et du français en faveur de langlais et des sphères culturelles et économiques anglophones avec, en perspective, des politiques culturelles nationales, régionales et continentales en vue dun développement résolument endogène de lAfrique.
Autrement dit, toute indifférence vis-à-vis de nos revendications telles quexprimées dans ce mémorandum mènera à une situation par laquelle nous prendrons sur nous dorganiser et préparer non seulement les peuples dAfrique, mais aussi les Amis de lAfrique en France et partout dans le monde, à faire échec à la Françafrique par un boycott systématique. Nous nous attacherons à faire comprendre à nos peuples quils jouissent, à titre individuel et collectif, dun pouvoir de pression et de dissuasion jamais utilisé auparavant ; que ce pouvoir réside dans leur capacité non seulement à se détourner des produits et services français, mais également à organiser cette capacité en vue de sanctions économiques, politiques et culturelles à lencontre de la France, dès lors que cette France continuerait à se montrer réfractaire et insensible aux souffrances africaines pourtant si visibles et si choquantes.
Comme Barack Obama, président des Etats Unis dAmérique, la si bien conseillé aux jeunes leaders Africains au mois daoût dernier, personne dautre que les Africains eux-mêmes ne libérera lAfrique de ses bourreaux, quils soient français, américains, chinois ou africains.
La génération dAfricains que nous sommes, celle-là même qui a produit ce mémorandum et manifesté ce 28 septembre dans les grandes villes dEurope, dAmérique du Nord et dAfrique en hommage au « NON » des Guinéens de 1958, est prête à relever ce défi et à prendre en mains sa propre destinée.
Nous croyons que tous les êtres humains naissent libres et la liberté ne peut être le domaine réservé dun seul continent, dune seule race ou dune poignée de privilégiés. En ce début du 21e siècle, à lheure dune nouvelle phase de grandes manoeuvres géopolitiques, la mission incontournable de notre génération est de libérer lAfrique du néocolonialisme afin douvrir des perspectives despérance pour le continent et pour un monde de paix dans lequel lAfrique trouvera enfin son épanouissement.
Fait le 28 septembre 2010
à Washington, Paris, Ottawa, Berne, Bruxelles, Lomé, Londres, Berlin, Djibouti, Ouagadougou, Montréal, Los Angeles, etc.
Africains Organisés contre les Manipulations et Manigances de la Françafrique
http://afromanif.blogspot.com.