11/10/10 (B573) MM Ali Abdillahi Iftin et Mohamed Saleh Alhoumekani ont accepté de répondre aux questions de l’ARDHD.

ARDHD : Nous tenons à vous remercier d’avoir accepté de répondre à nos questions, dont les réponses seront certainement très attendues par les Djiboutiennes et les Djiboutiens qui lisent régulièrement notre site.

Ali Iftin et Mohamed Alhoumekani : c’est nous qui vous remercions de nous permettre de nous exprimer, car nous sommes bien informés de l’impact qu’à le site de l’ARDHD auprès de nos compatriotes et nous en profitons pour les saluer …

ARDHD : Je vous propose dans un premier temps de parler de l’oppostion djiboutienne dans son ensemble. Selon notre propre analyse et en contradiction avec les pressions exercées par la diaspora pour convaincre les différents dirigeants de réaliser l’union de l’opposition, il ne semble pas que nous soyons engagés dans cette voie. Il nous a semblé que deux groupes s’étaient constitués, avec d’un côté le MRD, le FRUD et Boreh et de l’autre l’ARD, Uguta-Toosa, et d’autres associations. On a dit que le GED était proche de ce deuxième groupe. Qu’en est-il exactement ?

Il y a eu, à plusieurs reprises, des entretiens chaleureux et constructifs entre les membres du GED et les responsables de l’ARD.

Ces rencontres se sont déroulées dans le cadre de la volonté affichée par l’ARD de construire une plateforme commune.

Les échanges ont été pragmatiques, respectueux et très détaillés tant sur le fond que sur la manière d’aborder les problèmes et d’élaborer des solutions.

Actuellement nous sommes pratiquement parvenus au terme de nos discussions. Il en reste plus qu’un point sur lequel nous devrons nous mettre d’accord : celui de l’appellation « Gouvernement en Exil ».

Changer la dénomination du GED est une décision importante, qui nécessitera, de notre côté, beaucoup d’effort et une large communication. Nous avons besoin d’un temps de reflexion sur ce sujet et nos partenaires l’ont très bien compris

Nous sommes conscients que la dénomination du GED qui est « Gouvernement en Exil » puisse constituer un frein à l’initiative de rassemblement initiée par l’ARD. Nous avons maintenant préparé des propositions à soumettre et nous espérons parvenir assez rapidement à la finalisation des accords.

Nous nous sommes d’ailleurs longuement exprimés à ce sujet, en particulier lors du forum organisé en juin 2010 par la société civile.

Nous sommes convaincus que la structure GED doit évoluer et nous comptons le faire à notre rythme sans n’être soumis à aucune pression. C’est pourquoi, en accord avec l’ARD, nous préparons un communiqué qui lèvera les dernières interrogations.

Avec Ali Coubba et le parti Uguta nous entretenons de bonnes relations. C’est un parti résolument proactif qui milite régulièrement pour instaurer la cohésion nécessaire au sein de l’opposition Djiboutienne en Europe.

Le GED a trouvé en ces deux partis la volonté et la hauteur nécessaires pour aller de l’avant. Contrairement à d’autres, les responsables de ces partis favorisent avant tout les notions de rassemblement, d’intérêt général, … qui malheureusement font cruellement défaut à d’autres.

Pour ce qui est de la division en deux blocs, que vous avez évoquée, il ne nous appartient pas ni de confirmer ni de l’infirmer. Vu par nos instances, il serait plutôt question d’affinité, de sensibilité et de conception différnents entre des partis politiques qui ne partagent pas les mêmes objectifs, et qui ne mobilisent pas leurs forces autour des mêmes finalités.

Nous avons choisi de travailler avec ceux qui reconnaissent la valeur de notre apport au débat et à la construction de l’avenir du pays.

Comme vous le savez, pendant des années nous avons tenté de lancer une dynamique de rassemblement mais nos appels étaient restés sans réponse. Notre démarche, pourtant constructive et sans à priori, s’était heurtée à l’intransigeance sectaire de certains partis qui, pour des raisons qui leur sont propres, ne voulaient pas réaliser l’unité.

ARDHD : Nous avons écouté les enregistrements que M Deberkalleh a mis en ligne sur Youtube et qui ont été repris ensuite sur le site de l’ARDHD. Dans le premier, il apparaît d’abord que M. Mohamed Kadamy adopte une attitude peu respectueuse vis à vis des opposants et en particulier des membres du GED,

AI et MA : nous avons pris connaissance comme tout le monde de la sortie ubuesque du dénomme Kadamy alias…. le boursicoteur.

Il est en avance cette année le père Noel ! Décembre n’est pas Octobre !
Saint-Nicolas a perdu la boule et le docteur Maboule est de sortie !

Le réchauffement climatique y est surement pour quelque chose, car sinon, comment expliquer cette attitude !

Nous nous permettons d’utiliser ce ton familier et moqueur, car dans d’autres circonstances, les propos de M. Kadamy auraient fait pleurer dans les chaumières !

Plus sérieusement, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette sortie n’est pas de nature à apaiser l’atmosphère de méfiance et de rejet qui règne au sein de l’opposition en Europe.

Cependant, elle a un mérite, reconnaissons-le simplement. Celui de permettre à chacun d’exprimer ses avis, sa conception de la démocratie et sa façon de respecter les idées des autres. Cela permettra à nos soeurs et à nos frères de juger sur pièce, les responsables qui soumettront leurs programmes à leurs suffrages.

Que pourrions-nous ajouter quand on constate avec une grande tristesse, l’attitude à la fois condescendante mais sans argument ni conviction d’un homme qui aspire à gravir les plus hautes marches de la République? Comment peut-il s’exprimer ainsi vis à vis des autres Djiboutiens qui se sont ralliés sincèrement et sans réserve aux côtés des opposants au régime.

Accuser un adversaire de manquer de sérieux est une figure de style qui permet de critiquer lorsque l’on à rien « de sérieux » à dire !

Sérieux a-t-il dit ? Mais c’est l’hôpital qui se moque de la charité !

Que saurait M Kadamy du sérieux ? Lui qui passe son temps à colporter des médisances et des contre-vérités sans consistance.
L’auteur est coutumier du fait et les antécédents ne manquent pas. L’ARDHD et son Président, je vous le rapelle, n’ont pas été épargnés non plus par la médisance … !

Il y a eu l’épisode avec l’ARD et maintenant, il s’agit de nous ! Du GED, de Deberkaleh et encore mieux de Boreh avec lequel il est actuellement en négociation pour son seul intérêt, croyez-nous.

Hallucinant et difficile à comprendre n’est pas ?

Pas besoin d’en rajouter vu la description qu’il fait d’un partenaire dont il attend beaucoup.

Le plus grave dans cette affaire (si elle se confirme) c’est qu’il va jusqu’à tenir des propos extrémistes en traitant M. Boreh d’Arabe du Yémen.

Cette sémantique tribaliste ne vous rappelle-elle pas la monstruosité commise à l’encontre de la famille Alhoumekani par IOG, famille d’origine arabe, établie depuis des générations à Djibouti et frappé d’une mesure de bannissement arbitraire ?

Loin de nous, la prétention de donner des leçons mais si nous pouvons nous le permettre, nous conseillerions à ce M. de faire preuve de respect en rassemblant les Djiboutiens au lieu de passer son temps à susciter les divisions, sans avenir.

ARDHD : Abdallah Deberkalleh figure toujours sur votre site, comme membre du GED. Est-ce exact ou n’est-ce qu’un problème de mise à jour qui n’aurait pas été faite ? S’il l’est toujours, travaillez-vous en étroite relation avec lui ?

Abdallah Debarkaleh est un ami et un compagnon de lutte. Nous sommes en contact régulier avec lui.

Nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes objectifs.

ARDHD : M. Abdourahman Boreh multiplie les déclarations actuellement. A votre avis, l’entretien téléphonique qu’il a eu avec Abdallah Deberkalleh et qui est d’une rare violence verbale, correspond-il à la vraie personnalité de ce Monsieur, qu’il essaierait de masquer dans des communications plus rassurantes sur ses ambitions …?

AI et MA : Surprenant n’est-ce pas M Schaal ?

Surtout de la part d’un candidat qui aspire à la fonction suprême. Cela ne rehaussera pas l’image de la politique Djiboutienne.

Abdourahman Borreh, je l’ai connu à Djibouti.

Borreh, pour la majorité de nos compatriotes, ne vaut pas mieux que Guelleh, son compagnon et son mentor. Il est de la même trempe…..

ARDHD : Lundi, la société productrice du reportage de Monsieur Gillery va présenter en avant-première à Paris, le reportage qui sera diffusé ensuite le dimanche 17 octobre sur FR3. M Iftin ou vous-même avez-vous témoigné dans ce film ?

AI et MA : Concernant ce film réalisé par M. Gillery, je vous confirme qu’il nous avait contacté personnellement en début d’année. Nous avons refusé de témoigner et d’être enregistrés.

D’abord, parce qu’en choisissant de présenter ce film au mois d’octobre, au lieu du mois d’avril, comme nous l’avions demandé, il était clair que ce film allait marquer le lancement en Europe de la campagne présidentielle du candidat illégitime à un troisième mandat., Nous avons dit clairement « niet » pour ne pas rentrer dans ce jeu.

En second, nous avions senti dans ce projet, l’aide que ses amis Français souhaitaient apporter à IOG. Ce sont des Français puissants, qui ont des interêts significatifs à Djibouti et qui ne cherchent pas à améliorer la situation des Djiboutiens.

M. Gilliery semblait s’orienter vers une piste liée à des crimes de pédophilie commis par des résidents français, civils et militaires. Même s’il y un fond de vérité, ce sont des accusations bien calculées, à la fois, pour salir la réputation des Français et pour faire oublier les crimes et les responsabilités de Guelleh. On ne fait que déplacer le sujet accessoire pour faire oublier le principal.

Comprenez M. Schaal, qu’avec un tel scenario, à la fois on déterriore l’image de la France et on fait l’impasse sur les vrais commanditaires de l’assassinat du Juge Borrel. Et tout cela pour tenter de sauver une dictature en situation précaire, à en juger par les récents développements.

ARDHD : Merci Messieurs pour votre franchise et pour ces mises au point.