16/10/10 (B574) Le Journal de la Fibuste – Le ministère russe des affaires étrangères remercie la marine nationale française – Punir et réinsérer les pirates somaliens – les Etats-Unis mobilisés (3 articles)

____________________ 3 – Portail des sous-marins

Le ministère russe des affaires étrangères remercie la marine nationale

Rédacteur en chef.

Le ministère russe des affaires étrangères a remercié le gouvernement français, ses forces armées et des organisations civiles pour l’aide apportée à un officier du bâtiment russe Admiral Levchenko qui devait être opérer en urgence, rapporte le site internet du ministère russe de la défense.

« Le 20 septembre dernier, un des officiers de la frégate russe Admiral Levchenko, en opérations dans le golfe d’Aden, le Lt. Radik Bukharmetov, avait un besoin urgent d’hospitalisation. Il était dans un état critique », indique le site. Selon une information non confirmée, il avait une pancréatite aigüe.

A la demande du commandement de la marine russe, le ministère russe des affaires étrangères a demandé l’aide urgente des autorités françaises. Celles-ci ont immédiatement donné les ordres appropriés à leurs représentants militaires et diplomatiques à Djibouti qui est le port le plus du bâtiment russe.

En étroite coordination avec l’ambassade russe, le patient transporté à l’hôpital militaire français de Djibouti par un hélicoptère de la marine nationale. Il a subi plusieurs opérations. Lorsqu’il s’est avéré que l’officier avait besoin de sang d’un groupe rare, un des employés de l’hôpital a offert de donner son sang.

« Des citoyens russes travaillant à Djibouti et des membres de l’équipage d’un navire hôpital chinois ont aussi proposé de donner leur sang », indique le communiqué du ministère des affaires étrangères.

Après des soins médicaux appropriés, l’état de santé de l’officier s’est amélioré et le 6 octobre, il a été transporté à Moscou par un avion militaire russe.

Il y a été admis dans un hôpital militaire où son état de santé s’améliore.

_______________________ 2 – Youphil.com

Punir et réinsérer les pirates somaliens

Edgar C. Mbanza

Bailleurs, associations et gouvernement tendent la main aux bandits de mer pour les « réintégrer ». L’Espagne propose par exemple aux pirates de les transformer en pêcheurs.

En tournée cette semaine en Afrique de l’Est, Jack Lang, fraîchement nommé Conseiller Spécial sur les questions juridiques liées à la piraterie auprès du Secrétaire Général des Nations Unies, a beaucoup parlé de « droits » et de « conditions de détention » des pirates capturés, tout en se montrant ferme à leur égard. L’ancien ministre français de la Culture a même effectué une visite en prison à Shimo La Tewa (Mombassa, Kenya).

Lang envoyé social. Si la mission de l’émissaire franco-onusien a été définie au siège des Nations Unies en des termes visant clairement l’intransigeance, « aider les pays à poursuivre et à emprisonner les personnes impliquées dans la piraterie », son entourage serait « très réceptif » à des solutions plus douces, à en croire ceux qu’il a rencontrés sur le terrain.

« On sait aujourd’hui que seule la force militaire ne peut pas grand chose face au maraudage en mer. On sait aussi que des voies alternatives peuvent aider à résorber durablement le problème. Les diplomates semblent le comprendre aujourd’hui », évoque un représentant d’une association locale travaillant à Hobyo, un centre urbain côtier infesté de pirates, et à Mombassa au Kenya.

La question a été posée avec insistance, ces derniers jours, à de nombreuses occasions et tribunes consacrées à la crise somalienne: comment lutter contre la piraterie, autrement que par des forces militaires, comment faut-il aider ces jeunes « perdus » à sortir de « la mainmise des chefs mafieux »? Certes, la logique sécuritaire a été nettement soutenue lors d’une rencontre des responsables européens et africains les 6 et 7 octobre à Grand Baie à l’Ile Maurice, par exemple, mais des solutions alternatives ont été proposées.

« Beaucoup de discours ont insisté sur une approche plus sociale de la piraterie. Par rapport aux discussions précédentes sur le fléau, il y a de plus en plus de propositions pour agir en amont et en aval auprès des populations les plus concernées », analyse le journaliste indépendant John Musyoka (Kenya, Suède) qui suivait la conférence. « Les bailleurs se montrent intéressés, mais les programmes effectifs ne sont pas encore précis », ajoute-t-il.

Des pirates futurs pêcheurs pro. L’offre la plus concrète vient d’Espagne: Madrid va verser trois millions d’euros pour aider la Somalie à transformer ses pirates en pêcheurs! L’annonce a été officiellement confirmée lors d’une conférence du « Groupe international de contact pour la Somalie »(Onu), en septembre dernier. Une association espagnole opérant en Afrique orientale confirme que « le processus est déjà enclenché pour mettre en place des projets ».

Dans la même logique, les bandits de mer pourraient compter également sur la « main tendue » du gouvernement de transition. Ce dernier multiplie les appels à la réconciliation. « Nous acceptons de dialoguer avec les islamistes miliciens; quant à ces jeunes qui sont entraînés dans le banditisme maritime en raison de la pauvreté et de l’absence d’autres débouchés professionnels, nous avons un devoir de les aider à s’en sortir », a déclaré un représentant du cabinet de transition au reporter kenyan Mushyoka (lors de la conférence de l’Ile Maurice).

Il faut préciser en revanche que le gouvernement ne veut pas d’une réinsertion des pirates dans la vie civile, puisqu’il compte surtout sur eux pour combattre les miliciens islamistes Shebab. C’est ce qui se passe déjà à Hobyo où les autorités locales recrutent des flibustiers pour empêcher la région de tomber aux mains des insurgés intégristes.

Sans désapprouver officiellement ces pratiques, les représentants de la communauté internationale sur place restent sceptiques: « Au lieu de les démobiliser effectivement, et de les réinsérer dans la vie normale, le gouvernement les utilise pour faire la guerre », déplore un responsable de la mission de maintien de la paix (Amisom), tout en reconnaissant que « le pouvoir de transition à Mogadiscio n’a pas les moyens de faire autrement, vu son état actuel (…). Il faut des aides extérieures spécialisées dans la démobilisation des groupes armés ».

Dans tous les cas, il faudra aussi convaincre les pirates et les intéresser. « Vont-ils accepter d’intégrer un dispositif d’aide sociale contrôlé par l’Etat ou par les organisations humanitaires, alors que le banditisme leur procure des rançons et des butins allant jusqu’à plusieurs millions d’euros? » s’interroge le responsable de l’Amisom. A suivre…

_______________________ 1 – Afrik.com

Piraterie en Afrique : les Etats-Unis mobilisés

Conférence de presse sur la sécurité maritime de l’Afrique

PAR VINCENT DUHEM

Les Département d’Etat et de la Défense américains ont tenu aujourd’hui une conférence de presse sur la sécurité maritime de l’Afrique, à Stuttgart, en Allemagne. Les Etats-Unis ont réaffirmé leur volonté de former un partenariat avec l’Afrique afin de lutter contre la piraterie.

Les initiatives internationales, et les partenariats contre la piraterie se multiplient ces derniers temps. Après l’Union Européenne la semaine dernière, les Etats-Unis ont réaffirmé au cours d’une conférence de presse leur intention de travailler avec l’Afrique pour lutter contre ce maraudage maritime. Plusieurs officiels américains participaient à cette conférence [1]. Conscients que la piraterie rend « difficile le commerce international » dans cette région du monde, les Etats-Unis et l’Afrique ont « des intérêts communs » à voir ce fléau s’estomper. Dans le cadre de cette lutte à l’échelle internationale, le gouvernement américain ne jouera qu’un rôle « secondaire voire tertiaire » : « Le problème de la piraterie sur les côtes de l’Afrique doit être réglé de manière globale », a déclaré Johnnie Carson, secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires africaines.

La piraterie à beau être un problème mondialisé, sa résolution en Afrique doit aussi être capable de répondre aux crises que traverse le continent. Le représentant de la Commission de l’Union Africaine, Erastus Mwencha l’a bien comprit, et a insisté sur les liens entre les difficultés rencontrées par les pays où la piraterie sévit, et la piraterie elle-même. Il a par exemple souligné la nécessité de s’afférer à résoudre les difficultés institutionnelles en Somalie afin de résorber cette question dans la Corne de l’Afrique.

Cette conférence de presse a eu lieu une semaine après que les pays de l’océan Indien et de l’Union européenne (UE) ont adopté jeudi à Maurice, au cours d’une conférence ministérielle, une « stratégie régionale » pour améliorer la lutte anti-piraterie. La conférence était organisée en collaboration avec l’UE, la Commission de l’océan Indien (COI) et le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), a rassemblé les représentants de l’UE, de Maurice, des Seychelles, des Comores, de Djibouti, de la Tanzanie, du Kenya, et de la Somalie

Dans le cadre de cette lutte, dix Somaliens qui s’étaient attaqués à un cargo allemand au large de la Corne de l’Afrique seront prochainement jugés pour piraterie par un tribunal de Hambourg, en Allemagne, a annoncé mardi le parquet de la ville portuaire. Les 10 hommes, arrêtés en avril par la marine néerlandaise, ont été inculpés d’attaque contre le trafic maritime et de rapt en vue d’obtenir une rançon, a indiqué le porte-parole du parquet Wilhelm Möllers. Ils risquent 15 ans de prison. Ce jugement est un événement. C’est le premier procès du genre depuis le 17e siècle. En effet, les pays ou les armateurs victimes de piraterie laissent le plus souvent ces attaques sans suite, ne portant que très rarement plainte. L’ambassadeur Johnnie Carson a invité les pays occidentaux victimes de piraterie à prendre leurs responsabilités et à porter plainte contre les pirates. Cette absence de réaction, véritable obstacle à la lutte contre la piraterie, laisse un certain nombre de questions en suspens.

L’ambassadeur Johnnie Carson, secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires africaines, son excellence Erastus Mwencha, membre de la Commission de l’Union Africaine, le Général Wiliam E. Ward, Commandant en chef d’Africom, ainsi que l’ambassadeur Vicki Huddleston, sous-secrétaire adjoint pour l’Afrique au Bureau du Secrétaire de la Défense

[1] L’ambassadeur Johnnie Carson, secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires africaines, son excellence Erastus Mwencha, membre de la Commission de l’Union Africaine, le Général Wiliam E. Ward, Commandant en chef d’Africom, ainsi que l’ambassadeur Vicki Huddleston, sous-secrétaire adjoint pour l’Afrique au Bureau du Secrétaire de la Défense.