18/11/10 (B578) Le Journal de la Flibuste – Un thonier concarnois attaqué par des pirates somaliens – Russie et Kenya plaident pour un tribunal international – trois navires russes mettent le cap sur le golfe d’Aden – Le business de la piraterie : une véritable industrie qui vaut de l’or – La police kenyane arrête cinq présumés pirates somaliens – Les pirates somaliens exigent une rançon pour le cargo tunisien – Affaire des 23 Tunisiens pris en otage par les pirates somaliens : demande d’une rançon de 7,3 millions d’euro. (7 articles)

________________ 7 – Ouest France

Un thonier concarnois attaqué par des pirates somaliens

Un thonier de Concarneau (Finistère), le Talenduic, a été attaqué aux lance-roquettes et aux armes automatiques, alors qu’il naviguait dans la zone économique exclusive des Seychelles à 600 miles de la Somalie, ce mercredi matin. Deux embarcations rapides, avec des hommes armés à leur bord, ont poursuivi le bateau de pêche basé dans le port breton de Concarneau.

Armes lourdes

Les agresseurs ont tiré 2 roquettes et des rafales d’armes automatiques contre le thonier. Les fusiliers-marins français responsables de la sécurité du bateau ont réussi à repousser l’agression.

Cependant, les pirates ont réussi à s’approcher à seulement un nautique du bateau de pêche lorsqu’ils ont finalement décidé d’abandonner la poursuite.

________________ 6 – Ria Novosti (Russie)

Piraterie: Russie et Kenya plaident pour un tribunal international

La Russie et le Kenya prônent la création d’un tribunal international pour la piraterie maritime, a annoncé mardi à Nairobi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

« Ce problème constitue une source d’inquiétude tant pour le Kenya que pour la Russie », a indiqué M.Lavrov lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre kenyan par intérim des Affaires étrangères George Saitoti. « Les navires militaires russes mènent un travail important dans ce domaine, et ce travail sera encore intensifié ».

Selon M.Lavrov, il reste à résoudre le problème des poursuites judiciaires contre les pirates, les pays de la région étant incapables de se charger de toutes les affaires de piraterie.

Et d’ajouter qu’il fallait également lutter contre les causes de la piraterie, qui s’enracine dans des problèmes socioéconomiques profonds et dans l’absence d’institutions étatiques.

________________ 5 – Ria Novosti (Russie)

Piraterie: trois navires russes mettent le cap sur le golfe d’Aden

Le cinquième détachement de navires de la Flotte russe du Pacifique quittera mercredi la base de Vladivostok et mettra le cap sur le golfe d’Aden pour participer à la mission de l’ONU contre la piraterie, a annoncé mardi le service de presse du commandant de la Flotte.

« Le détachement comprend le grand destroyer anti-sous-marin Admiral Vinogradov, un remorqueur de haute mer et le pétrolier Pechenga. A l’automne 2008, l’Admiral Vinogradov a été le premier bâtiment de la Flotte du Pacifique à arriver dans la région du golfe d’Aden où la lutte contre la piraterie se poursuit depuis plusieurs années », a précisé l’interlocuteur de l’agence.

________________________ 4 – Afrique Expansion

Le business de la piraterie : une véritable industrie qui vaut de l’or

Vitraulle Mboungou

Ces dernières années, les pirates somaliens n’ont cessé de multiplier les attaques contre les navires dans le golfe d’Aden, entre la corne de l’Afrique (Somalie) et la péninsule arabique (Yémen). Trente-sept navires ont été, selon l’ONU, capturés depuis le début de l’année et 20 navires et 438 marins seraient encore entre leurs mains aujourd’hui.

Ces pirates seraient ainsi responsables de 44% des 289 incidents de piraterie recensés sur les mers du monde au cours de cette année 2010, a affirmé le bureau maritime international (BMI), organe de supervision maritime mondiale. Même si le nombre d’attaques et d’incidents de piraterie (306 incidents dans les neuf premiers mois de 2009) a légèrement baissé comparé à l’année précédente, le niveau des détournements est resté quasiment identique (34 en 2009 contre 37 en 2010).

Commencée de manière artisanale par d’anciens pêcheurs attaquant tout bateau qui passait à leur portée, la piraterie au large de la Somalie est devenue un véritable business mené par des groupes structurés ayant à leur disposition des réseaux de financement, de renseignements et de négociation dans plusieurs pays.

Selon les policiers et les experts internationaux, des millions de dollars en petites coupures ainsi touchés par les pirates somaliens grâce aux rançons alimentent aujourd’hui une économie parallèle qui suscite des vocations dans toute cette région du golfe d’Aden et même au-delà. « Une nouvelle économie a fleuri dans le monde entier, avec des sociétés de sécurité, des avocats et des négociateurs spécialisés tirant profit de leur implication dans les affaires de piraterie », a ainsi signalé à l’Afp Birgen Keles, auteur d’un rapport remis en avril 2010 au comité des affaires politiques de l’Otan.

Les clans somaliens spécialisés dans la piraterie avaient effectivement besoin d’aide pour négocier, toucher et éventuellement recycler (souvent hors du pays) tous ces millions de dollars amassés ces dernières années. Selon Birgen Keles, il semblerait que Londres, la capitale d’affaires de l’industrie maritime mondiale, soit devenue le point de ralliement pour certaines firmes qui aident les armateurs victimes de piraterie à résoudre les problèmes juridiques que pose le paiement des rançons.

Quelquefois, les négociations ont lieu à Dubaï où revient discrètement une partie de l’argent une fois la rançon livrée. Des accusations de blanchiment d’argent qu’a nié la police des Émirats dans un communiqué officiel en avril dernier alors même que le Département d’État américain affirmait le contraire dans l’édition 2010 de son rapport stratégique sur le contrôle des narcotiques où il était également question du Kenya.

En effet, selon ce rapport, ce pays où les prix de l’immobilier ont depuis trois ans fortement grimpé de façon étrange à certains endroits, « pourrait blanchir plus de 100 millions de dollars par an, provenant des trafics de drogue et des fonds liés à la piraterie somalienne ».

Pour protéger leur « trésor », les pirates utilisent le « hawalas », système informel de transfert d’argent qui a pour avantage de ne laisser aucune trace écrite. Ils exigent ainsi que le paiement des rançons se fasse en liquide avec toutefois le risque pour certains de se voir remettre de la fausse monnaie, comme cela a été le cas avec le Ponant, navire de luxe français capturé en 2008 et dont une partie de la rançon contenait des faux billets. Depuis, beaucoup de ces pirates disposent de machines à compter les billets et d’un détecteur de faux billets.

Ils n’acceptent plus que des billets de 100 et 50 dollars et ont une préférence pour certaines années de fabrication. Par exemple, ils refusent de prendre des billets 100 dollars de 1996, car il semblerait que beaucoup de billets datant de cette année-là sont contrefaits. De même, ils évitent des billets fabriqués très récemment par peur d’être retracés facilement. Pour ce qui est du partage de l’argent ainsi récolté, un rapport de l’ONU datant de 2008 et basé sur des témoignages recueillis dans la ville somalienne d’Eyl, haut lieu de la piraterie, a indiqué que les pirates, les milices locales et les chefs traditionnels ainsi que les avocats, les négociateurs et les équipes de sécurité (souvent britanniques) chargés des transactions, se répartissent à part à peu près égale les recettes des rançons.

En somme, au fur et à mesure que s’intensifient les attaques, on remarque une certaine industrialisation de ce phénomène de piraterie.

_________ 3 – Quotidien du Peuple (Chine) avec XINHUA

La police kenyane arrête cinq présumés pirates somaliens

La police kenyane de la ville côtière de Lamu a arrêté cinq présumés pirates somaliens se dirigeant vers Kiynga près de la frontière avec la Somalie, après l’aveu de ces derniers d’avoir regagner la rive à la nage suite au naufrage de leur embarcation samedi.

Les agents de la sécurité ont toutefois refusé de croire à leur version, suspectant plutôt que les cinq présumés pirates étaient en mission pour attaquer les navires en haute mer.

Selon le patron de la police de Lamu, Samson Ole Kinne, les suspects ont été arrêtés samedi par des officiers dans la localité de Baragoni, à quelque 25 km en provenance de la digue de Mokowe.

Leur arrestation intervient deux jours à peine après la tentative d’une autre bande de pirates d’attaquer un navire de guerre, provoquant une fusillade de trois personnes et l’arrestation de deux autres le jour suivant. « L’explication qui nous a été donnée est qu’ils effectuaient une expédition de pêche lorsque leur bateau a chaviré, mais nous n’avons pas cru en cela, » a indiqué M. Ole Kinne.

L’officier a relevé que ces présumés pirates, dont l’âge variait entre 20 et 25 ans, n’avaient pas l’air épuisés et ce qui les a poussés d’ailleurs à rejeter la théorie de la « nage ».

Le groupe est détenu au commissariat de Lamu et apparaîtra devant les tribunaux aussitôt qu’un interprète sera trouvé.

Ils répondront cependant des chefs d’accusation d’entrée illégale dans le pays et refus de se faire enregistrer comme des étrangers parce que le patron de la police a estimé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour les accuser de piraterie.

Entre temps, la police a révélé que les deux présumés pirates arrêtés par les officiers de la marine à Kiunga, après qu’iles eurent attaqué leur navire, ont été transférés à Lamu en provenance de Kiunga.

___________________ 2 – Magharebia.com

Les pirates somaliens exigent une rançon pour le cargo tunisien

Des pirates somaliens ont pris en otage 23 Tunisiens à quelques jours de l’aïd al-Adha.

Par Jamel Arfaoui

Le bâtiment de la marine marchande tunisienne « Hannibal II » a été détourné au large des côtes somaliennes, avec 23 otages Tunisiens à son bord.

Les pirates somaliens exigent le paiement d’une rançon de 7,3 millions d’euros pour le « Hannibal II », un cargo tunisien détourné jeudi 11 novembre dans le Golfe d’Aden. Vingt-trois Tunisiens et un Marocain font partie des 31 membres de l’équipage de ce bateau.

Ce cargo de 24 105 tonnes transportait de l’huile végétale de Malaisie à Suez, où il a été attaqué et pris d’assaut par les pirates, à environ 860 miles nautiques à l’est de la Corne de l’Afrique, a fait savoit l’Autorité intergouvernementale de l’Afrique de l’Est pour le développement (IGAD).

« Je ne peux vous assurer que les autorités tunisiennes répondront aux exigences des pirates, mais je sais que des instructions émanant des plus hautes sphères de l’autorité tunisienne ont été données pour suivre cette affaire et trouver le moyen de sauver ces otages », a déclaré le politologue tunisien Borhane Besais.

« Cette affaire affectera le peuple tunisien, toutes tendances confondues. Les célébrations de l’aïd approchent et chacun ici espère que les marins tunisiens et les personnes qui les accompagnent ne seront pas privés des joies de l’aïd », a-t-il ajouté.

Selon la septième chaîne tunisienne d’information, le Président Zine El Abidine Ben Ali a donné jeudi dans la soirée des instructions aux autorités en charge de la sécurité de suivre les développements de ce détournement « en coordination avec toutes les parties internationales et l’organisation britannique du commerce maritime (UKMTO), chargée d’assurer la protection des navires transitant par le Golfe d’Aden, en vue d’obtenir la libération des otages et d’assurer la sécurité de l’équipage ».

Yossra Fradi, la soeur du capitaine du navire, a confirmé ce lundi 15 novembre sur Mosaic FM que les pirates exigent une rançon. Elle a expliqué que son frère, père de quatre enfants, avait réussi à appeler pendant le détournement. Elle a également fait part de mauvais traitements imposés à l’équipage par les pirates somaliens.

Ce bateau est la propriété de l’armateur tunisien Farid Abbas. Aucune information n’a encore filtré sur qui doit payer cette rançon : la compagnie panaméenne propriétaire du pavillon, ou son propriétaire tunisien.

« Nous devons connaître la nature du contrat et ses conditions, et c’est ce que nous ne savons pas à ce jour », a expliqué le spécialiste en droit maritime, Houda Mekki, à Magharebia. « D’autres pays paient habituellement les rançons pour sauver la vie de leurs ressortissants, c’est ce que nous avons vu au cours des derniers mois ».

Selon un rapport international sur le frêt maritime, les attaques de pirates dans le monde ont augmenté de près de 40 pour cent en 2009, et les pirates qui opèrent dans la région nord de la Somalie sont responsables de plus de la moitié de ces détournements.

En janvier dernier, la Chambre internationale de la marine marchande, qui contrôle les trois quarts du secteur du transport maritime, avait fait part de son extrême déception au vu de « l’incapacité de la communauté internationale à lutter contre les actes de piraterie de plus en plus nombreux dans l’Océan indien ».

Pour mettre un terme à cette hémorragie qui menace la sécurité internationale, Mondher Thabet, le secrétaire général du parti social-libéral tunisien et membre du Sénat, avait appelé à « l’inaction ou à la tolérance zéro dans le traitement de ces renégats ».

« Le retour à la piraterie en ce début de millénaire semble témoigner de l’effondrement de la sécurité internationale, et confirme que la situation en Afrique en particulier a grand besoin des politiques de la société internationale, parce qu’il n’est pas acceptable que de nombreuses régions en Afrique et dans le Sahel africain, en particulier en Somalie, restent hors-la-loi. »

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution en juin 2008 qui autorise les forces armées à poursuivre les pirates fuyant en territoire somalien, et leur donne accès à la zone maritime somalienne. Près de 30 000 navires-cargos marchands transitent par le couloir maritime du Golfe d’Aden chaque année.

« J’estime qu’il n’y a pas d’autre option pour traiter cette situation que l’option militaire, c’est l’option rapide, en dépit des tentatives politiques et des efforts de soutien apportés par d’autres Etats », a ajouté Thabet.

___________________ 1 – MaTunisie.com

Affaire des 23 Tunisiens pris en otage par les pirates somaliens : mise à jour : Demande d’une rançon de 7,3 millions d’euros pour libérer le cargo tunisien

Le jeudi 11 novembre 2010, 15 pirates somaliens avaient attaqué le cargo tunisien Hannibal II dans le golf d’Aden. Parmi les 31 membres de l’équipage, 23 sont de nationalité tunisienne.

Le 15 novembre, le politologue Borhene Bsaïs informe Magharebia que les pirates du cargo tunisien Hannibal II demandent une rançon de 7, 3 millions d’euros, affirmant que « des instructions des plus hautes sphères de l’autorité tunisienne ont été données pour suivre cette affaire et trouver le moyen de sauver ces otages ».