26/11/10 (B579) Le journal de la Flibuste – un projet de loi adopté (en France) – la Somalie envoie ses pirates à l’école – Cinq Somaliens reconnus coupables aux Etats-Unis d’actes de piraterie (4 articles)

___________________ 4 – Portail des sous-marins

La Somme intercepte un groupe de 7 pirates

Par Rédacteur en chef.

Le 24 novembre, le Bâtiment de Commandement et de Ravitaillement (BCR) Somme a intercepté, avec l’aide de 2 appareils de l’opération européenne Atalante, un groupe de 7 pirates présumés.

La mission commune de surveillance aérienne, conduite le 24 novembre par l’AWACS français “E-3F SDCA” et l’avion luxembourgeois “Merlin Fairchild SW3”, a permis de localiser un groupe d’attaque de pirates à environ 280 nautiques au nord-est de Mogadiscio.

L’avion luxembourgeois, après un survol du groupe, a confirmé qu’il s’agissait d’un bateau mère présumé agissant avec un skiff d’attaque.

Le bâtiment français Somme, qui a rejoint l’opération Atalante il y a quelques jours, patrouillait dans la zone et a fait route pour intercepter les 2 embarcations suspectes. A l’approche de la Somme, le bateau-mère a accéléré. La Somme a tiré des coups de semonce et a intercepté l’embarcation, avec 7 pirates présumés à bord. Le skiff d’attaque est parvenu à s’enfuir, avec 2 pirates présumés à son bord.

Comme il n’y avait pas assez de preuves pour les traduire en justice, le matériel de piraterie a été confisqué, l’embarcation détruite et les 7 pirates présumés ont été renvoyés en Somalie.

___________________ 3 – Le Figaro avec AFP

Piraterie: un projet de loi adopté

Le Parlement a définitivement adopté un projet de loi pour encadrer et juger les actes de piraterie en mer qui ont touché ces dernières années des plaisanciers, comme le Ponant ou le Carré d’As, mais aussi des bateaux de pêche français dans l’océan Indien.

Ce texte, déjà adopté par le Sénat en mai, a fait l’objet d’un vote conforme de l’Assemblée nationale, à la quasi-unanimité, dans un consensus gauche-droite.

Il permet d’adapter la législation française à la Convention internationale de Montego Bay qui régit la piraterie. Il répond aussi à un arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme condamnant la France pour la rétention à bord par la marine française de l’équipage du cargo cambodgien Winner, arraisonné avec un chargement de drogue.

Ce texte "relatif à la lutte contre la piraterie et à l’exercice des pouvoirs de police de l’Etat en mer", réintroduit l’incrimination de piraterie dans le droit pénal français qui avait disparu en 2007.

Il crée un régime permettant la rétention à bord, avec l’intervention d’un juge des libertés et de la détention, et accorde aux commandants les pouvoirs d’un officier de police judiciaire. Il reconnaît aussi aux juridictions françaises "une compétence quasi-universelle pour juger des actes de piraterie commis hors de France, quelle que soit la nationalité du navire ou des victimes" quand ils sont appréhendés par des agents français.

___________________ 2 – Finances et Investissements

Tendances : la Somalie envoie ses pirates à l’école

À la manière des alcooliques anonymes, les pirates somaliens commencent leur rééducation en se tenant devant leurs confrères en en faisant vœux d’abandon de la piraterie.

« Manger de la nourriture que j’ai achetée avec de l’argent légalement gagné est conseillé par l’Islam, c’est pourquoi j’ai décidé d’abandonner la piraterie », a lancé l’un des participants lors du passage du Wall Street Journal.

Commandité par une organisation occidentale qui ne souhaite pas être identifiée, le programme de rééducation permet aux participants d’acquérir des habiletés qu’ils pourront ensuite utiliser pour obtenir un emploi légal. Parmi les sujets enseignés, on retrouve l’entreprenariat et la construction.

Les détournements de bateaux sont passés de 293 en 2008 à près de 370 cette année partout dans le monde. À eux seuls, les pirates somaliens sont responsables de 39 détournements de bateaux en 2010, selon l’International Maritime Bureau.

En réponse à cette augmentation importante du nombre d’attaques, les autorités internationales ont augmenté le nombre de navires de guerre qui patrouillent les eaux somaliennes. Devant cet encadrement plus strict, les pirates somaliens ont simplement décidé d’aller chasser plus loin en mer pour échapper aux navires de guerre.

On devait donc trouver une autre solution pour enrayer le problème. Le programme de réhabilitation, financé à une hauteur de 2,4 M$ pour les trois prochaines années, s’est imposé comme un moyen de rédemption efficace pour les pirates intéressés à adopter une vie plus rangée. Jusqu’ici, le programme a obtenu le soutien des autorités internationales, mais également des aînés des différents clans somaliens et des dirigeants religieux qui utilisent l’Islam pour motiver les jeunes à abandonner le crime.

« L’objectif du programme est de réduire la piraterie en donnant aux jeunes une éducation qui pourra leur amener du travail, a soutenu un membre du programme aux journalistes du WSJ. Dans le passé, les appels à l’abandon de la piraterie sont restés sans réponse parce qu’on n’offrait pas d’emploi alternatif aux jeunes. C’est ce qui fait la force de ce programme.»

La méthode n’est pas nouvelle. En effet, des pays comme l’Arabie Saoudite et l’Inde promettent déjà des emplois à des rebelles en échange de leurs armes et de leur reddition. Le Rwanda a aussi utilisé ce genre de méthode pour réhabiliter les combattants hutus impliqués dans le génocide de 1994.

Le programme s’avère d’ailleurs efficace en Somalie. En effet, le WSJ cite l’exemple de pirates qui, depuis leur passage au monde légal, réalisent des salaires s’élevant jusqu’à 75 000$ par an. D’autres disent s’ennuyer « de l’argent facile » que leur procurait leur vie de pirate et du « contact constant » qu’ils avaient alors avec la mer.

« Je voulais me réhabiliter et avoir une carrière, affirme l’un d’eux. Mais la piraterie nous ramène invariablement à la mer. »

_______________________ 1 – Nouvel Obs avec AP

Cinq Somaliens reconnus coupables aux Etats-Unis d’actes de piraterie

Cinq ressortissants somaliens accusés d’avoir attaqué un bâtiment de la Marine américaine au large des côtes africaines ont été reconnus coupables mercredi d’actes de piraterie.

La décision a été prise par un jury d’un tribunal de Norfolk. Les cinq hommes, présents dans la salle d’audience, ont accueilli dans le silence le jugement qui leur a été lu par un interprète.

Ils risquent la réclusion à perpétuite lors d’une audience qui a été fixée au 14 mars à Norfolk.

Les avocats de la défense avaient argué que les cinq ressortissants étaient des pêcheurs innocents, qui avaient été enlevés par des auteurs d’actes de piraterie.

Mais le ministère public a souligné lors du procès que les cinq Somaliens avaient reconnu avoir attaqué l’"USS Nicholas" le 1er avril, après l’avoir pris par erreur pour un navire marchant. Le bâtiment américain, basé à Norfolk, faisait partie d’une flottille internationale engagée dans la lutte contre la piraterie au large de la Somalie.