30/11/10 (B580) Chronique de l’ex Sergent-Chef Ariko (suite) – Hommage au Sergent-Chef Moumin Ibrahim Wais, mort après une détention de deux jours dans les locaux du SDS au plateau du Serpent.

__________________________ Note de l’ARDHD

La République en uniforme.

Le Sgt-Chef
Ariko nous avait envoyé une première partie qui a été publiée le 08/11/10 N° B577 – (lien).

Aujourd’hui il nous adresse la suite et la fin de sa contribution, mais il a souhaité auparavant rendre hommage au Sergent-chef Moumin Ibrahim Wais, chauffeur de la Présidente, qui a perdu la vie, après deux jours de détention dans les locaux du SDS au plateau du serpent et qui a été enterré dans l’indifférence des autorités de l’Etat et des Officiers des corps militaires.

Nous publions son hommage dans un premier temps. La deuxième partie de sa contribution sur la Garde républicaine sera mise en ligne sous deux à trois jours.

_________________________________Ex Sergent-chef Ariko

Hommage au Sergent-Chef Moumin Ibrahim Wais

Je l’ai connu lorsque nous avions travaillé ensemble et j’avais eu l’occasion d’apprécier ses qualités de soldat et sa droiture.

Lors de la création de la Garde républicaine, il a été muté au service de « la folle », qui lui a imposé un rythme de travail exagéré et qui pourtant ne lui a jamais manifesté la moindre reconnaissance.

Il habitait Hayabley et sa famille survivait dans une situation proche de la misère.

Le Colonel Mohamed Djama a organisé le piège mortel.

J’ai fait mon enquête. Contrairement à ce qui avait été dit, ce n’est pas « Paulette » qui l’a appelé mais c’est le Colonel Mohamed Djama qui lui a dit que la première dame devait se rendre chez l’ex directeur du port de Djibouti Hassan Ali Chirdon.

Chacun sait que la « Paulette » a l’habitude d’aller brouter avec la femme d’Hassan Ali Chirdon, quand elle est en ville. Moumin Ibrahim s’est préparé et il a attendu devant sa maison que la voiture de service vienne le prendre pour le conduire à Haramous.

Arrivé sur place, quel ne fut pas son étonnement quand il lui a été dit que la Présidente dormait et qu’elle n’avait prévu aucun déplacement pour le moment. Il a demandé au colonel Mohamed Djama les raisons pour lesquelles ce dernier l’avait fait venir.

Pour toute réponse, Med Djama lui a demandé de retourner au camp Omar Aline, le quartier général de la Garde républicaine. A peine se dirigeait-il vers le camp, qu’il a été arrêté devant le poste de police par 3 policiers du SDS, qui l’ont conduit, sans aucune explication, au quartier général du SDS au plateau du serpent.

L’un de mes informateurs a cru reconnaître au passage « Pascal » l’un des membres du SDS ainsi que l’ex-Sergent chef de la Gendarmerie « Diarra ».

Quand j’étais encore en service, Diarra avait travaillé sous les ordres d’Ali Iftin au camp Barkhat Siraj. Puis en 2005, il a été promu officier au sein du SDS par Hassan Saïd.

Moumin Ibrahim a été détenu dans les locaux du SDS. A l’intérieur du camp Omar Aline, la nouvelle de son arrestation et de sa détention s’est propagée rapidement.

Deux jours, plus tard, il a été transporté à l’hôpital Peltier et c’est le médecin-chef Ilyas Laurent, qui, après l’avoir examiné très sommairement, a conclu au décès, qui avait du survenir pendant le trajet. Le médecin n’a constaté aucun signe de torture sur le visage de Moumin.

De quoi est-il mort ? Un liquide empoisonné rapporté de Cuba par Hassan Saïd ?

Selon toute probabilité, on a du le forcer à boire un liquide qui paralyse les centres nerveux. Ce produit a été utilisé pour tuer des dizaines de Djiboutiens. Ce liquide avait été rapporté de Cuba par Hassan Saïd lorsqu’il y était allé en en 2007. Le SDS a refusé bien entendu, que le corps soit transporté à Bouffard où les docteurs militaires français auraient pu certainement déterminer les causes du décès

Le docteur Ilyas Laurent a dit aux officiers du SDS qu’ils devaient rapporter le corps à son domicile, parce qu’il ne pouvait plus rien faire pour lui.

Le corps du malheureux Sergent a été transporté jusqu’à sa maison où les agents du SDS l’ont déposé devant sa femme et ses enfants, en disant simplement qu’il était mort le matin même.

Ont-ils ajouté qu’il avait probablement du brouter toute la nuit ? Par exemple, comme un certain Abdi Bogoreh selon la version privilégiée par le SDS ? Ils ne devaient pas savoir que Moumin ne broutait jamais.

Sa femme, a éclaté en sanglot, car elle avait compris. Elle a rejeté la thèse avancée par les deux jeunes de la Garde républicaine et elle a sollicité un entretien avec le commandant Idriss Abdi, Médecin chef de la Garde républicaine.

Ce dernier a joué les abonnés absents et il n’a jamais décroché son téléphone.

De nombreux résidents de Balbala ont accouru vers la maison du Sergent chef Moumin. Les jeunes Oulémas dépêchés par la Mosquée des Kourougmen ont constaté le décès et ils se sont préparés pour l’enterrer selon la tradition islamique.

Echaudé par une première erreur (Abdi Bogorreh n’était pas mort sur le coup … et il avait eu le temps de parler ..), Mohamed Djama a tenu à s’assurer que Moumin était bien mort et il a missionné deux jeunes recrues pour aller le vérifier.

La famille, les proches de Moumin et les membres de sa tribu ont d’abord été abasourdis, puis la colère est montée aux visages. La première dame a été vilipendée.

Les enfants de Moumin ont été pris en charge par des proches et les femmes se sont interrogées sur les raisons de cet assassinat, tandis que les hommes se préparaient à enterrer le malheureux soldat.

Contrairement aux usages, il n’a même pas reçu les honneurs ni de son régiment, ni de ses frères d’armes, ni d’Ahmed 13, ni de son bourreau Mohamed Djama, ni de son Chef direct Ibrahim Farah dit Coca, ni d’aucune délégation de la Garde républicaine.

Maintenant les hommes de la tribu de Moumin exigent le prix du sang mais personne n’est là pour les entendre sauf Allah qui connaît le meurtrier.

Beaucoup de questions se posent.

Pourquoi a-t-on assassiné froidement le chauffeur de Kadra ? Qui est derrière ce règlement de compte ?

Kadra n’a pas assisté à l’enterrement ni surtout à la Tahsi, elle qui se plait à dire aux gens qu’elle assiste à chaque Tahsi afin de soulager la veuve qui est dans le détresse, en lui remettant de l’argent dont la provenance est toujours douteuse.

Eh bien ! Pour son chauffeur personnel assassiné par les sbires de son mari, la Qabyo n’a même pas fait le moindre geste.

Moumin était un homme intègre. Jamais il ne s’était intéressé à la vie de ce couple diabolique, ni à la politique. Il était très religieux. Sportif, il jouait au foot avec les autres formations militaires. On ne lui connaissait pas de vices : ni khat, ni cigarettes, ni autres …

Pourquoi Mohamed Djama a-t-il sacrifié ce soldat remarquable ?

Tous ces faits permettent de prédire que le grand règlement de compte a commencé au sein même du pouvoir. Les dignitaires vont-ils s’entretuer après avoir décimé la population ?

Mohamed Djama déteste Kadra.

Il aurait même juré de la détruire par tous les moyens, aussitôt après la disparition d’IOG, soit par la perte de son fauteuil de Président, soit par son décès.

On peut imaginer aussi, qu’en faisant exécuter son chauffeur personnel, le Colonel Djama ait souhaité envoyer un message à Kadra … ?

Et c’est ce couple de pacotilles qui se prépare à demander à la population un troisième mandat inconstitutionnel ! Le glas a sonné pour eux et ils pourraient connaitre le même sort que Jean-Pierre Bemba qui se débat maintenant devant la cour de La Haye. Voilà où Allah conduit les criminels.

Au nom de tous mes frères d’armes, de tous les corps militaires de la République de Djibouti, je tiens à rendre un dernier hommage au Sergent-chef Moumin Ibrahim Waiss. Nous prions pour que la terre lui soit légère et que la bénédiction d’Allah l’accompagne dans sa nouvelle vie au paradis.

Amin Amin.

Frère Moumin, ta mort ne va pas rester lettre morte. Quand Allah nous donnera la victoire contre ce couple infernal, nous vengerons ta mort.

Allah bless you brother Moumin. God bless you soul. Amin Amin