10/01/11 (B586) UMD – MANIFESTE DE L’UNION DES MOUVEMENTS DEMOCRATIQUES

__________________________ Note de l’ARDHD
Nous publions ce communiqué à la demande du PDD au titre de la libre expression de tous ceux qui s’opposent au régime dictatorial.

Comme toujours, la publication de ce communiqué n’implique pas qu’il reflète obligatoirement les positions de l’ARDHD

_________________________________ UMD

– Lors de la réunion des partis PDD (Parti Djiboutien pour le Développement) et PND (Parti national Démocratique) du 26 Décembre 2010, ils se sont mis d’accord pour mettre en commun leurs forces politiques sous le sigle UMD (union des mouvements démocratiques) ;

– Lors de cette réunion, il a été soulevé les problèmes auxquels est confrontée la population dans son ensemble :

I- SUR LE PLAN POLITIQUE :

  • le pouvoir est concentré entre les mains d’une personne, en l’occurrence M. Ismaël Omar Guelleh. l’Etat est devenu sa propriété ;
  • Le Parlement, le système judiciaire, les médias et les moyens d’information sont sous son ordre ;
  • Malgré l’existence d’une loi sur la communication de 1992 autorisant l’ouverture des médias privés, le pouvoir refuse son application ;
  • Pour se maintenir au pouvoir, le régime ne recule devant rien : paupérisation délibérée de la population, organisation de la misère sociale, emprisonnements arbitraires, propagandes mensongères à travers la radio et télévision de Djibouti (RTD), répression tous azimuts, obligation de faire allégeance au régime pour exercer la moindre activité professionnelle, qu’il soit dans le secteur public ou privé ;
  • L’inexistence des libertés d’opinion et individuelles ;
  • Ce régime d’un autre âge a conduit le pays à la faillite politique, économique, sociale, morale et culturelle ;
  • IOG a favorisé, délibérément, l’impunité totale. Même ses ministres qui se battent dans la salle du conseil des ministres restent impunis.
  • Bref, une vraie dictature s’est installée dans notre pays ;

II- SUR LE PLAN ECONOMIQUE :

  • Le développement de l’Ethiopie et la présence des forces étrangères sur notre territoire ont apporté des ressources financières importantes mais elles restent confisquées par IOG qui les utilise plutôt contre la population qui ne cesse de s’enfoncer dans la misère ;
  • Grâce à Monsieur Abdoulrahman Boreh, le port de Doraleh a été construit pour faire face aux besoins croissants de l’Ethiopie, mais le non respect des accords signés avec ce pays par IOG a fait fuir les importateurs éthiopiens. C’est un coup dur pour notre économie.
  • IOG gère le pays à son seul profit comme si l’Etat était sa société privée ;
  • la corruption est généralisée ;

III- SUR LE PLAN SOCIAL

  • Le chômage touche plus de 75% de la population active. L’emploi, limité aux activités très restreintes du secteur tertiaire, est réservé aux proches de M. IOG qui brillent par leur incompétence et qui restent malgré tout inamovible ;
  • Le manque de perspectives sur le marché de l’emploi, des soins médicaux, de l’enseignement adapté, de l’avenir en général dans ce pays plonge la jeunesse Djiboutienne dans l’angoisse ;
  • Des nombreuses familles ne nourrissent qu’un seul espoir : celui de quitter le pays pour rejoindre un proche parent à l’étranger, notamment en Europe, au Canada ou aux Etats-Unis ;

IV- LE SYSTEME EDUCATIF DEGRADE

  • L’enseignement n’est presque plus public car les parents doivent payer pour tout, y compris pour l’entretien des locaux ;
  • les enseignants sont découragés par le manque de moyens, les bas salaires avec lesquels ils ne peuvent plus faire face, comme d’autres agents de l’administration, à la hausse des denrées alimentaires et de l’énergie ;
  • le niveau de l’enseignement a beaucoup baissé ces dix dernières années par la volonté d’IOG ;
  • pas de formation ;
  • l’université créée pour des raisons électorales manque des moyens comme le reste des services administratifs.

V- LA SANTE PUBLIQUE DETERIOREE

  • La santé publique connaît une détérioration flagrante depuis l’arrivée d’IOG au pouvoir. La population la vit quotidiennement. Il a supprimé l’alimentation des malades, il s’est même permis de donner à une personne proche de pouvoir la cuisine construite par la coopération espagnole à cet effet. En plus, les soins sont devenus payants et beaucoup des citoyens n’ont pas les moyens, même ceux qui arrivent à payer ne les reçoivent pas.
  • Pour être admis à l’urgence, il faut d’abord payer 2500 FD. Celui qui n’en a pas peut crever devant l’hôpital qui est déjà devenu un mouroir ;
  • Pas mieux à la maternité où il faut payer 5000 FD avant l’admission ;
  • Face à cette situation, le peuple ne peut qu’être consterné ;
  • L’existence même de notre pays en tan qu’Etat indépendant qui est en jeu ;
  • Les Djiboutiens peuvent-ils se faire déposséder aussi facilement de cette dignité pour laquelle ils ont consenti tant de sacrifices en réalisant l’indépendance de leur pays ?;
  • La réponse ne peut être que NON ;
  • Le régime actuel a atteint un record absolu en matière d’échec politique : celui d’avoir disloqué, en trente quatre ans, un pays d’environ 800 000 habitants, qui avait pourtant de son côté, toutes les chances pour réussir son unité et son développement. Cette dislocation s’est accélérée durant les douze années de la présidence de Monsieur ISMAEL OMAR GUELLH ;

Conscient de la menace que fait planer sur la disparition de toute idée d’une Nation et sur l’UNITE du pays ;

Conscient du danger que constitue une société en lambeaux du fait de la pratique de ce régime : népotisme, corruption, pillage des deniers publics, impunité, insécurité, …etc.

Conscient enfin que ce régime conduit le pays directement à sa disparition en tant qu’Etat souverain ;

L’HEURE EST VENUE DE METTRE UN TERME A CE REGIME QUI A DETRIUT LES INSTITUTIONS REPUBLICAINES ET QUI A ENFONCE LA POPULATION DANS LA MISERE.

  • le peuple djiboutien tout entier est sollicité pour cette tâche éminemment historique ;
  • ainsi le PDD (Parti Djiboutien pour le Développement) et le PND (Parti national Démocratique) ont décidé de créer un mouvement dénommé : UNION DES MOUVEMENTS DEMOCRATIQUES (U.M.D).
  • Peut faire partie de l’UMD toute organisation ou toute personnalité qui aura accepté de se conformer au programme et aux principes fondamentaux de l’UMD.
  • Le but de l’UMD est d’être le porte-drapeau du peuple djiboutien dans sa lutte contre le régime en place qui l’a ghettoïsé, mais aussi de jeter les bases du futur système politique qui doit servir de cadre institutionnel à notre Nation.
  • L’UMD n’entend pas remplacer le régime tyrannique actuel par un autre système de même nature.

L’UMD a pour programme la mise en place, dans notre pays, d’un système politique fondé sur un cadre institutionnel permettant la naissance d’un Etat-Nation démocratique et moderne.

Selon l’UMD, une Nation se bâtit sur une confiance totale entre ses différentes composantes, ladite confiance étant fondée sur la justice, l’égalité, l’état de droit, la bonne gouvernance et le respect mutuel.

Depuis l’accession de notre pays à la souveraineté, il n’y a pas eu de cadre institutionnel favorable à l’émergence d’une Nation. Nous pouvons dire que notre pays n’a pas vu l’ombre d’un Etat digne de ce nom. Surtout, ces douze dernières années, l’Etat est devenu la propriété d’un individu (M. ISMAÊL OMAR GUELLEH) qui s’est approprié de tous ses biens.

L’UNION DES MOUVEMENTS DEMOCRATIQUES est heureuse de proposer aujourd’hui au peuple martyr de ce pays les bases d’une DEUXIEME République à la place de ce qui doit être désormais qualifiée de la 1ère République dont l’actuel Président a tout détruit.
A ce effet, le PND et le PDD, souhaitant présenter chacun son candidat à l’élection présidentielle, exigent :

1- le report de l’élection présidentielle le temps de la création d’une Commission Electorale nationale Indépendante (CENI) équilibrée qui sera chargée d’organiser les élections du début jusqu’à la proclamation des résultats.

Elle doit être présidée par une personnalité qui a la confiance des deux parties.

Elle doit :
– mettre à plat tous les textes existants relatifs aux élections.
– faire adopter une nouvelle loi électorale qui permettrait de compléter les lacunes des lois en vigueur.
– établir des fichiers électoraux à digital comme cela a été fait en Côte d’Ivoire et Somaliland.
– désigner les présidents des bureaux de vote.
– fixer la date des élections.
– repartir le temps de parole dans les médias publics entre l’opposition et le pouvoir.

2- le retour des opposants de l’extérieur.

3- contre le 3ème mandat d’IOG.

Les bases de la deuxième République seront :

– Election au suffrage universel direct d’un Président et vice-président (scrutin à deux tours) ;
– Limitation des mandats présidentiels à deux, la durée de chacun étant de six ans. La limitation des mandats ne peut être modifiée ni par référendum ni par un processus parlementaire ;
– Mise en place d’un parlement bicaméral (chambre base et chambre haute- Senat) ;
– Le Président aura le pouvoir de dissoudre l’assemblée ;
– Mise en place d’un code électoral permettant un parlement à composantes plurielles ;
– Mise en place d’un conseil économique et social, d’un organisme anti-corruption
– Mise en place des lois organiques en vue d’encadrer l’accès à la nationalité et à la propriété.

Mohamed Daoud Chehem
Président du PDD

Aden Robleh Awaleh
Président du PND