01/02/11 (B589) LDDH / Lettre ouverte du 31 janvier 2011 au Chef d’Etat-Major adjoint, le Général Zakaria.



Le Président

LETTRE OUVERTE DU 31 JANVIER 2011

AU CHEF D’ETAT-MAJOR ADJOINT
LE GENERAL
ZAKARIA CHEIKH IBRAHIM.

« Talaada laa rogin, laa rugin waa laa gu rafaada »
Traduction approximative.
(Un conseil négligé et non mâché ne peut que vous terrasser)

Mon Général,

Comme vous le savez, le vent de la souveraineté nationale issue des années 1960, du temps du Héros Mahamoud Harbi Farah, ce vent de l’Indépendance avait agréablement soufflé dans notre région et résonné sur tout notre continent.

Djibouti n’avait accédé à son indépendance que 20 ans après. Les deux consultations mascarades de 1958 et 1967 ont été suivies de bains de sang à imputer aux Forces coloniales de Paris.

Je peux vous assurer que l’actuel vent de la Tunisie est le vent de la fin des Dictatures, dans les pays Arabes et Africains, ce vent venu de Tunisie nous encourage, nous Djiboutiens, à descendre dans la rue pour nous débarrasser à jamais d’Ismaël Omar Guelleh Dictateur-usurpateur encore au pouvoir et sanguinaire depuis plus de trente ans.

Le contexte Judiciaire.

En tant que défenseur des droits humains, je me suis rendu au Tribunal de Djibouti pour demander au Parquet des nouvelles des disparitions forcées l’une à Hedleh au pied des Mabla et plusieurs autres à Djibouti. Cela concerne cinq Djiboutiens et plusieurs centaines, plus exactement 420, en majorité des femmes originaires de la Somalie Occidentale
toujours colonisée par Addis-Abeba.

Tous les corps des magistrats Parquet inclus ont assisté à la cérémonie des prestations de Serment des trois nouveaux magistrats dont votre fille, la nouvelle juge Badria Zakaria Ibrahim.

C’est une bonne décision car elle aurait pu prendre la tenue et rapidement grimpé les échelons, mais elle a préféré après ses études rester indépendante et travailler en tant que magistrat.

Votre présence à ses côtés est normale et légitime mais en costume et cravate.

Malheureusement votre présence, en tenue de combat au sein du Tribunal civil de Djibouti et non d’un tribunal militaire, ainsi que la présence de deux caméra-women en tenue de combat ont créé un climat de peur, ce qui inéluctablement a porté préjudice à votre fille et a indisposé bon nombre de magistrats.

Par conséquent :

Mon Général il est temps d’arrêter l’humiliation que vous infligez à nos Forces armées djiboutiennes dont vous être le principal commandant à l’Etat-major, car le corps des Forces armées est apolitique.

Cessez de continuer à vous ingérer dans les affaires politiques de notre pays et à vous afficher publiquement avec le dictateur-sanguinaire encore au pouvoir.

Vous êtes avant tout un militaire et votre devoir primordial est le droit de réserve, le droit de respect de la Constitution référendaire du 4 septembre 1992, qui a été violée en avril dernier par votre candidat illégal.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) lance un Appel pressant à tous les Défenseurs des Droits de l’Homme de dénoncer les actes de barbaries contre les Djiboutiens et les civils Ogaden remis aux autorités de la sécurité Ethiopienne et transférés dans un / des centre(s) de concentration.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) est très inquiète de la disparition forcée d’Abakari Mohamed Ali des Mabla depuis plus d’une semaine.

Avec mes sentiments déférents.

NOEL ABDI Jean-Paul