19/02/11 (B592) GED / Communiqué de M Ali Abdillahi Iftin, candidat du Gouvernement en Exil de Djibout aux élections présidentielles et Mohamed Saleh Alhoumékani, porte-parole du GED.

Une information vient de nous parvenir concernant l’arrestation arbitraire et l’incarcération, ce jour à la sinistre prison de Gabode, de M Ismaël Guedi Hared, l’un des grands leaders de l’opposition, ainsi que d’un bon nombre de responsables et de militants de l’opposition politique vivant à Djibouti.

De telles mesures sont des insultes intolérables aux Droits de l’Homme, tant méprisables que déshonorantes pour le pouvoir en place, car elles s’accompagnent d’éventuelles tortures. Elles prouvent en tout cas l’impasse dans laquelle le pouvoir tyrannique d’Ismaïl Omar Guelleh est plongé. Incapable de gérer la crise, qu’il a suscité, la seule réponse qu’il soit capable de donner face à l’ampleur sans précédent de la manifestation populaire d’hier vendredi 18 février 2011 est l’incarcération des opposants politiques.

On comprend que l’ampleur du mouvement populaire et pacifique l’ait complètement dépassé et qu’elle le met « au pied du mur ».

Après une nuit sanglante au cours de laquelle les mercenaires à la solde du pouvoir ont pourchassé les manifestants dans toute la capitale tels des animaux à abattre, n’hésitant pas à faire usage de leurs armes face le plus souvent à de jeunes enfants notamment au quartier de Balbala, l’opinion tant nationale qu’internationale a constaté que le gouvernement Guelleh a atteint un point de non retour dans la répression sanguinaire et tous azimuts.

Désormais; il n’a plus aucune réserve ni limite dans ses exactions et ses illégalités.

Le gouvernement dirigé par Ismaïl Omar Guelleh et par lui seul, verse aujourd’hui ouvertement dans le « Terrorisme d’Etat », dans les actes de provocations alors que certains de ses mercenaires étrangers se conduisent tels des barbares en maltraitant, pillant, violant des femmes et tirant à balles réelles sur les manifestants.

Il semblerait que quasiment tous les quartiers de la capitale aient commencé à s’insurger contre cette répression aveugle, féroce et meurtrière que rien ne saurait justifier alors que des opposants politiques en provenance de l’arrière pays tentent de rejoindre la capitale pour venir grossir les rangs de ce que nous souhaitions être initialement une évolution dans le calme, mais qu’IOG a transformé en révolte nationale à son encontre, en faisant verser le sang des Djiboutiennes et des Djiboutiens.

Une révolte qui est aussi celle des revendications sociales, du besoin de justice et d’espoir en un autre lendemain, pour nos familles, pour nos enfants, pour tous les enfants sans distinction d’appartenance ethnique ou tribale.

C’est une révolte politique, entière mais aussi une révolte de la faim.

C’est une révolte profonde qui a mûri avec les années, ce n’est point une révolte d’individus isolés, du sable du désert mais un geste de désespoir émanant des villes, des villages et de tous les quartiers populaires de la capitale.

Une révolte radicale qui est lancée par le peuple, pour le peuple djiboutien pour un avenir meilleur.

Pour conclure et compte-tenu de la gravité de la situation dans le pays, nous sollicitions instamment et une nouvelle fois les diplomaties occidentales présentes sur notre sol national, tout particulièrement la France, les USA et l’UE aux fins qu’elles exercent, dans l’urgence, le maximum de pression sur l’actuel gouvernement dirigé par Ismaïl Omar Guelleh pour qu’il fasse cesser tous ces indignes et scandaleux actes de répression sanguinaire à l’encontre des populations et qu’il ordonne la libération immédiate et sans conditions de M Jean Paul Noël Abdi, président de la LDDH, ainsi que celle de tous les hommes politiques, dont M Ismaël Guédi Hared, injustement incarcérés pour de simples délits d’opinions ou sous de fallacieux prétextes.