19/02/11 (B592) La République fut créée par et pour les hommes doués de sens moral et d’humanité. Ceux-là seuls ont la capacité de la faire vivre et prospérer. (Par Bouh Warsama)


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La République fut créée par et pour les hommes doués de sens moral et d’humanité. Ceux-là seuls ont la capacité de la faire vivre et prospérer.

Bouh Warsama

La République fut créée par et pour les hommes doués de sens moral et d’humanité. Ceux-là seuls ont la capacité de la faire vivre et prospérer.
Bouh Warsama

Il aura fallu bien des siècles, dans les pays dits « civilisés » du monde occidental pour que cessent enfin la barbarie et toutes ses atrocités.

Il aura fallu des siècles et des siècles pour que disparaissent les « Grandes Compagnies » – de triste mémoire – constituées de mercenaires de l’époque qui se substituaient aux militaires des armées régulières.

Ces hommes souvent quelque peu « primitifs et incultes » étaient formés à l’emploi des armes, forgés à la bestialité et à la terreur car telles étaient leurs seules « compétences ».

Durant les périodes de paix, alors qu’ils étaient privés d’employeurs, ils se regroupaient en bandes appelées les « Grandes Compagnies » qui – loin de toute idée de grandeur, d’honneur, d’esprit chevaleresque ou de protection de la femme et de l’enfant – louaient leurs services au « plus offrant ».

Ils transgressaient toutes les lois, tous les droits alors que leurs « chefs » vivaient souvent somptueusement telles des sangsues parasites au détriment des populations qu’ils asservissaient.

Ce n’était, dans les faits, que des troupes de détrousseurs, de tortionnaires impitoyables, de violeurs et de meurtriers qui faisaient régner la terreur, entre autres dans les campagnes en Europe d’alors, pillant tout ce qui pouvait l’être.

Usant et abusant de razzias qu’ils ne lançaient point contre des bourgs fortifiés mais tout particulièrement contre les fermes isolées.

Ils surgissaient très souvent çà et là à la tombée de la nuit, tels des « diables » de l’imagerie populaire, pour parfois y massacrer les occupants hommes, femmes et enfants après les avoir torturés en leur brûlant la plante des pieds afin de leur faire avouer où ils cachaient leur argent et leurs bijoux.

Nul ne résistait à la torture.

Des siècles et des siècles se sont ainsi succédé avant que la nuit venue, les rues des villes et des villages du vieux continent ne soient plus des coupe-gorges.

Des siècles et des siècles pour que le travail d’Education, dans les familles comme dans l’enseignement et la culture, développe chez chaque humain un minimum de fraternité et de respect aux fins de permettre à chacun et chacune de considérer que la vie de l’autre a une valeur inviolable et qu’une existence humaine dépasse de beaucoup les quelques sous et bijoux qu’il pourra lui voler.

– L’Education est le fondement de toute Culture et Civilisation

L’Education est un bien sacré qui garantit à chaque citoyenne, à chaque citoyen qu’il peut – en toute liberté – circuler partout sur le territoire de la République alors que la Justice y fait régner la loi que nul n’est présumé ignorer.

Ce qui signifie d’ailleurs que la loi seule ne suffit pas car celui qui l’enfreint, au moment où il le fait, agit en pleine conscience et se moque absolument de la sanction.

La loi ne suffit donc pas si elle n’est pas assortie de la prise de conscience que cette loi, pensée et délibérée en commun par une assemblée, est le frein que nous acceptons d’imposer à nos pulsions en échange de la possibilité de vivre en paix, les uns à côté des autres.

En ce bas monde, il y aura toujours des voleurs, des tricheurs, des violeurs ou des assassins, des tyrans donneurs d’ordres tels IOG qui choisissent sciemment d’enfreindre la loi ; voire même toutes les lois de la République lorsqu’ils se sont placés a fortiori, par la tromperie et la falsification, au plus haut sommet de l’Etat.

Au moins peut-on avoir la certitude que leur responsabilité sera pleinement engagée lorsqu’ils seront présentés devant un tribunal car dans leurs transgressions ils mesurent – en préalable – les risques et savent parfaitement ce qu’ils font.

– Les rapports de force dans un Etat ne justifient pas la barbarie.

Ce monde est ainsi fait, il y aura toujours des fous et des meurtriers, qui en arrivent aussi à utiliser la brutalité bestiale des hommes placés sous leurs ordres, celle de l’arriéré mental et sa sauvagerie qui relèvent de la psychiatrie bien plus que de la prison.

Et l’on peut déplorer que ces « donneurs d’ordres » ne soient pas mis en quarantaine sur le plan international, voire au banc des accusés comme ils devraient l’être par le monde occidental.

Pire que cela, ils dirigent l’Etat à certains niveaux ou ont des responsabilités importantes de commandement.

Lorsqu’une mauvaise copie d’Officier supérieur, sorti du ruisseau nauséabond, fait matraquer puis tirer sur des étudiants ou de « vieux pensionnés », venus manifester pour réclamer par des slogans le paiement de leurs pensions, nous sommes au-delà de l’indignité et du bestial.

Lorsqu’un supposé Officier Général – ancien « Caporal des douches » de l’Armée coloniale d’antan – ordonne à ses « Escadrons de la mort » de faire feu sur des manifestants, hommes, femmes et enfants venus réclamer le respect de leurs droits républicains ou simplement par ce qu’ils ont faim, c’est un acte criminel et barbare qui dépasse de très loin l’humiliation.

C’est aussi une tache indélébile sur la Légion d’Honneur qui lui a été indûment remise et que nous lui ferons restituer en temps et en heure.

Quand un homme est incarcéré puis torturé, frappé à coups de crosse ou de matraque jusqu’à en rester handicapé à vie ou que mort s’ensuive, parce qu’on veut lui faire dire qu’il renonce à son opposition politique, on peut parler une fois encore d’abjecte barbarie d’un autre âge.

Autant d’actes de sauvagerie car ces comportements impliquent que ceux qui les développent ne se sentent pas appartenir à la civilisation, qu’ils ne se trouvent rien de commun avec leur victime, qui n’est plus qu’un autre, anonyme et ennemi.

Lorsque le Tyran Ismaïl Omar Guelleh a l’aplomb de parler des droits de l’homme à Djibouti et dans le même temps fait incarcérer le président de la LDDH atteint d’une grave maladie, Jean Paul Noël Abdi, dans les pires conditions et sous un prétexte fallacieux par ce qu’il a le courage de la Vérité, c’est un acte de lâche et barbare.

Lorsque le même Tyran, lors de la grande manifestation populaire du 18 février 2011, use d’un indigne stratagème en faisant tirer sciemment sur la presse et les forces de répression par SA Police Politique (SDS) pour générer une réplique immédiate qui a fait des centaines de blessés et plus d’une dizaine de morts dont des femmes et des enfants parmi les manifestants c’est un acte barbare de la pire espèce.

Observons l’absence de courage de ce président autoproclamé qui a déserté son Palais d’Haramous pour se réfugier en urgence dans celui d’Arta, à l’abri de la bataille et protégé par une armada de mercenaires étrangers ; mercenaires à la gâchette facile et grassement payés à partir des aides internationales détournées.

– Le « grand criminel » est celui qui n’éduque pas, n’a pas un comportement exemplaire mais incite à la haine, à toutes les haines et les manipule pour son seul intérêt.

Le « donneur d’ordres » est, tout le moins, aussi responsable que les « officiers soudards » placés sous son commandement.

Des individus qui sont mus par des pulsions incontrôlées, par des instincts, celui du territoire, celui du clan, surtout de l’argent et qui exploitent pour leurs seuls intérêts l’esprit clanique et sectaire des autres.

Des « spécimens au psychisme particulier » que ne vient pas réfréner la conscience de l’humanité de l’autre, quand ces individus ne trouvent pour seule explication de leur geste que des expressions toutes faites, du genre :
«Ce ne sont pas des hommes, ce ne sont que des Afars…que des Gadas, que des Issas..».

– En chaque chose il y a des limites.

Il n’est sans doute rien de plus dangereux politiquement pour que d’humilier à un tel point un peuple après l’avoir asservi.

Le couple de Tyrans barbares, leurs généraux bardés de bimbeloterie clinquante, leurs escadrons de la mort tout comme les mercenaires qu’ils emploient pour faire le « sale boulot », y compris ceux en provenance de l’Ouganda, ne peuvent que faire mourir la République.

IOG et Kadra Mahamoud Haïd obligent ainsi le pays et ses populations à la rébellion armée. Un geste ultime de sauvegarde qui y trouvera demain sa justification ; car les Djiboutiennes et les Djiboutiens sont contraints et forcés de se défendre pour survivre.