25/02/11 (B592-B) Accusés, « Levez-vous ! ». Que valent les mots face à la barbarie d’un couple de prédateurs ?. (Par Bouh Warsama)


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Accusés, « Levez-vous ! ».

Que valent les mots face
à la barbarie d’un couple
de prédateurs ?


Bouh Warsama

Chacun est fondé à se poser des questions sur la valeur des mots, sur ce que valent les réquisitoires, sur l’importance et le poids des « désapprobations officielles », sur les supposées « condamnations internationales » (condamnations à quoi ?) et les mises en demeure adressées par les grands pays occidentaux et l’ONU – à grand renfort de publicité – à l’encontre d’un couple tyrannique et sanguinaire placé à la tête d’un pays.

Djibouti est « dirigé » par un binôme qui s’est autoproclamé à la présidence du pays en 1999 et dont la plus grande préoccupation est de se bâfrer sans vergogne en puisant à foison dans les aides internationales qu’il détourne allègrement : tout en ne respectant aucune règle, aucun Droit humain et encore bien moins la misère qui est son « fond de commerce » qu’il entretient.

IOG et Paulette seraient-ils les seuls à agir ainsi ? Hélas, non !

Face à ces couples de « bouchers de l’histoire contemporaine » dont les épouses, de surcroît, n’ont pas l’aptitude d’assumer avec dignité leur rôle et responsabilités de Première dame mais se pavanent dans les palaces au milieu de leur cour d’oies gloussantes en arborant tant et tant de bijoux escroqués impunément sur le « pain du peuple » – ce qui les fait ressembler en permanence à des artificiels et clinquants arbres de noël en toutes saisons de l’année – chacun et chacune d’entre nous est en droit de crier fort et haut : « Honteux », « Injuste », « IOG et Kadra, DEHORS ! ».

Infamie lorsque l’on pense à ces familles dont le seul crime est d’être nées pauvres et le ventre vide, à ces hommes, à ces femmes et à ces enfants mal nourris, pas soignés, parfois rejetés au-delà des limites de la capitale ou des frontières de leur propre pays par la force bestiale ; trop souvent des familles qui se meurent de faim à Djibouti comme ailleurs.

Dans cette situation insoutenable d’images d’enfants au corps décharné qui n’ont plus que quelques jours à vivre – telles qu’elles nous parviennent de certaines régions de Djibouti et de Somalie en heurtant de plein fouet nos consciences – tous nos qualificatifs pour tenter d’ameuter l’opinion publique internationale et de changer les choses sur le plan humain s’affrontent depuis trop longtemps à un mur du silence.

A ce mur d’indifférence apparente de l’Occident qui nous révolte chaque jour un peu plus car détournant le regard, ou fermant les yeux comme le cœur – et surtout le portefeuille – pour se réfugier derrière le par trop facile « diplomatiquement correct » et la « non ingérence dans les affaires intérieures d’un pays indépendant…et ami ».

Nos « coups de gueule », quelles qu’en soient la forme et la force ont le méritent d’exister, c’est une pierre apportée au grand édifice de la Justice. Ces révoltes en arrivent à ressembler à une psalmodie dérisoire, à des ritournelles impuissantes à arrêter la folie meurtrière d’un tyran et de son épouse qui n’ont que faire, l’un comme l’autre, des familles djiboutiennes et de leurs enfants qui ne sont là que pour leur servir d’otages vis-à-vis des Occidentaux ; des otages qui constituent « la pompe à fric », la pompe aux aides internationales et rien d’autre.

Durant tant et tant d’années, la France, l’Europe et les USA ont fait semblant de croire que le grand maître de Djibouti Ismaël Omar Guelleh (devenu Ismaïl), autoproclamé président, mettait tout en œuvre pour tenter d’améliorer les conditions de vie des Djiboutiennes et des Djiboutiens et qu’il s’était amendé de son passé d’exterminateur, devenant enfin plus fréquentable.
Pourtant chacun savait que les images et les mots trahissaient la vérité.

– On ne peut fonder l’extrême richesse pharaonique d’un petit nombre sur la misère de tous les autres.

Cet aveuglément volontaire, derrière lequel se cachaient de « gros intérêts occidentaux », individuels et inavouables, a pérennisé, de facto, le gangstérisme en col blanc d’IOG et de Kadra se pensant « intouchables ».

Les assassinats ordonnés par ce couple de dangereux récidivistes dont l’ascension commune vers tous les pouvoirs ne fut qu’un long chemin pavé par les dizaines de corps de ceux qui tentaient de s’opposer à l’un ou à l’autre, sont difficiles à comptabiliser tant ils sont nombreux et les moyens différents pour y parvenir.

Le couple diabolique n’a pas attendu que les populations du pays manifestent et se révoltent contre eux – sous les balles meurtrières de leurs mercenaires chargés, paraît-il, de maintenir le sacro saint « Ordre Public » (de quel ordre public parlons-nous ? Celui des désordres cautionnés et entretenus !) – pour se rendre coupable de génocide, d’exclusions, de meurtres massifs à l’échelle de ce petit pays, dit du bout du monde.

Entre autres, dans l’affaire de l’assassinat du Juge Bernard Borrel, les opinions, djiboutienne et française, n’ont pas été dupes. L’une et l’autre n’ont pas oublié la sauvagerie et la duplicité de celui que se prend pour le « grand Guide Djiboutien ».

Les peuples sont moins cyniques que leurs dirigeants.

Pour conclure, les évènements gravissimes qui se passent à Djibouti et le silence embarrassé de l’Elysée n’absoudront en rien les lâchetés des pouvoirs en Occident qui auraient fait le mauvais choix de préférer, presque jusqu’au bout, l’odeur de l’argent et du profit individuel à partir des retours sur investissements des Aides Publiques au Développement, à l’Honneur, avec un grand H et à l’Histoire de l’éveil Djibouti qui s’écrit de manière indélébile, à chaque seconde qui passe.

Dans une République bananière, pour les questions d’Honneur l’histoire se répète éternellement. Il n’y de vrai et de décisif que la répétitivité des « coups de pied au cul du tyran » pour le virer de son trône…en carton.