27/02/11 (B593) LDDH : MOHAMED BARKAT ABDILLAHI Ministre de la Justice, passible de Haute Trahison, pour abus de pouvoir inacceptable et ingérence flagrante dans les décisions judiciaires.



Le Président

COMMUNIQUE DE PRESSE DU 27 FEVRIER 2011

MOHAMED BARKAT ABDILLAHI
Ministre de la Justice, passible de Haute Trahison,
pour
abus de pouvoir inacceptable
et ingérence flagrante dans les décisions judiciaires.

Le Ministre de Justice avec sa grosse cylindrée noire 443 A s’est rendu au
Palais de Justice pour interrompre à deux reprises la Cour des Flagrants Délits
et exigeant du Procureur Maki de se rendre auprès du procureur de la Cour pour
demander une suspension de l’audience en cours.

102 personnes ont été arrêtées vendredi 18 février 2011 et directement transférées à la prison de Gabode sous le motif de «flagrant délit de trouble à l’ordre ». Ces détenus politiques ont été amenés ce matin, le 27.02.11. au tribunal pour y être jugés.

Lors de cette audience, le juge présidant la Cour, a entendu les quatre premiers prévenus, puis onze, puis cinq puis neuf, ainsi que les avocats de certains d’entre eux, Me. Foulié et Me. Zakaria.

Constatant que les dossiers étaient complètement vides, le juge a décidé de les relaxer.

Immédiatement, sur l’intervention du Ministre de la Justice et à travers le procureur de la République, Maki Omar Abdoulkader, le procureur de la Cour a demandé la suspension de l’audience (première suspension).

Le Président de la Cour a été convoqué par le Ministre de la Justice puis a rouvert l’audience. Ensuite, après avoir entendu une dizaine de prévenus, il a immédiatement relaché les prévenus, compte tenu de l’absence totale de preuves matérielles justifiant les infractions de trouble à l’ordre public.

S’en suivi une deuxième intervention de Maki Omar Abdoulkader pour faire suspendre à nouveau l’audience (deuxième suspension). Le Président de l’audience a été évincé sur ordre du Ministre de la Justice qui était toujours présent au tribunal.

Le Président du Tribunal de Première Instance qui en général ne préside jamais la Cour des Flagrants Délits a remplacé, à pied levé, le précédent juge. Lors decette dernière partie de l’audience, 27 prévenus ont été entendus et jugés comme suit :
– 19 condamnés à un an de prison ferme ;
– 7 condamnés à un an de prison avec sursis ;
– 1 libéré parce qu’il serait un nomade.

Le Ministre est arrivé au Palais de Justice à 10 heures, heure de la première suspension. La deuxième suspension a eu lieu à 10h30 et l’audience a repris à 11h50 sous la présidence illégale d’un nouveau magistrat, nommé par le Ministre ; en violation des textes régissant les procédures et en totale contradiction avec la jurisprudence constante.

Tous les autres prévenus devraient être entendus jeudi prochain.

Autre infraction : le Ministre aurait mis son véto à la libération de Gabode des
détenus relaxés par la Justice de Djibouti.

Pour une fois qu’un magistrat fait preuve d’impartialité, voici l’exemple inacceptable des ingérences des autorité gouvernementales dans les affaires du Palais de Djibouti.

La LDDH condamne sans réserve ces décisions de justice purement politiques, sous la holà d’un dictateur mafieux, candidat illégal et inconstitutionnel.

La LDDH fait appel à tous les défenseurs des droits de l’Homme, à l’Observatoire des Droits de l’Homme, à l’Observatoire des Prisons d’envoyer dans les meilleurs délais une mission d’enquête internationale afin de mettre aux bancs des accusés le Ministre de la Justice et le Premier Magistrat.

Elle demande également à l’association Avocats sans Frontières d’envoyer si possible avant jeudi 3 mars 2011 des avocats afin de défendre les prisonniers politiques dont les droits de défenses sont allègrement bafoués.

Elle lance un appel à Reporters sans Frontières et les différents médias internationaux de venir couvrir les débats judiciaires, de couvrir les manifestations prévues pour le 4 mars 2011 et de témoigner du rejet populaire du dictateur, Ismaël Omar Guelleh, membre de la mafia régionale.

Comme en Tunisie et en Egypte, le peuple djiboutien aspire au départ immédiat du dictateur en place depuis plus de 30 ans, passible de poursuites devant les juridictions aux compétences internationales, voire même de la Haye.

NOEL ABDI Jean Paul