09/03/11 (B594) Manifestation intense et journée de colère à Tadjourah, Obock et Balho le 8 mars 2011 (Info ARD / Journal réalité)

Les villes de Tadjourah, Obock et Balho dans le nord de Djibouti ont emboité le pas, ce mardi 8 mars, à la capitale Djibouti-ville dans l’engagement citoyen contre la dictature d’Ismaël Omar Guelleh.

Une manifestation imposante s’est déclenchée ce matin à Tadjourah pour dénoncer l’impunité des militaires, ravivée par le tir à balle réelle perpétré hier par le militaire visant le collégien Ahmed Issé Abdallah gravement blessé et hospitalisé à l’hôpital Peltier à Djibouti-ville où il a été évacué.

Les habitants de la ville blanche Tadjourah ont appris à réprouver la présence des hommes en armes qui bénéficient d’une totale impunité dans leur ville et notamment la présence des officiers tels que les colonels Waïss et Awaleh.

La marche bruyante a été accompagnée de slogans dénonçant le 3e mandat, exigeant la fin de l’impunité dans les districts du nord laissés pour compte et le départ d’Ismaël Omar Guelleh.

L’arrivée d’hommes en armes sur les lieux destinée à appeler au calme a produit l’effet inverse, amenant les rangs des manifestants de Tadjourah à grossir de dizaine de manifestants à vue d’œil.

La ville d’Obock s’est lancée à son tour dans une manifestation majestueuse en solidarité avec les Tadjouriens mais aussi en solidarité avec tous les Djiboutiens victimes d’Ismaël Omar Guelleh.

Les banderoles des Obockois requéraient elles-aussi le « Non au 3e mandat » et « IOG dégage ! ».

La manifestation d’Obock s’est clôturé par un sit-in devant les bureaux de la mairie de la ville, installée elle aussi dans l’opacité électorale totale il ya quelques années.

Obock avait en réalité déjà manifesté le vendredi 4 mars dernier de 8 h à 10 h le matin, bien avant la manifestation de Djibouti-ville devant le stade Gouled dans l’après-midi empêchée par le déploiement des militaires que l’on sait sur la place de la liberté.

En parallèle avec Tadjourah et Obock, un rassemblement s’est tenu aussi à Balho, village situé à l’extrême sud-ouest du district de Tadjourah dont le jeune Ahmed Issé Abdallah est natif.

Les habitants de Balho demandant justice pour leur enfant de 12 ans saigné par la soldatesque du président non élu Ismaël Omar Guelleh ont été dispersés par des tirs à balles réelles dans le ciel de leur village.

Avec Djibouti-ville, c’est tout le pays qui prendra sa place dans la révolte populaire pour en finir avec l’autocratie.

La Rédaction en ligne de Réalité,
le 8 mars 2011