13/03/11 (B595) Yémen Express (1/2) – les forces de sécurité ouvrent le feu sur les manifestants – manif dispersée: 14 blessés – Comprendre la crise au Yémen – le président Saleh propose une nouvelle constitution – la police ouvre le feu – la contestation se durcit – mort d’un manifestant blessé – un mort, 60 blessés dans une révolte de prisonniers (9 articles)

___________________ 9 – Nouvel Obs avec AP

Yémen: les forces de sécurité ouvrent le feu sur les manifestants

Les forces de sécurité ont ouvert le feu vendredi sur les manifestants, qui défilaient dans plusieurs villes du Yémen, dans ce qui semble être la plus importante mobilisation à travers le pays depuis le début de la contestation il y a un mois. Ils réclament le départ du président Saleh au pouvoir depuis 32 ans.

Des témoins rapportent que dans la ville portuaire d’Aden, dans le sud du pays, les forces de sécurité ont tiré sur des manifestants qui déchiraient des affiches du président Ali Abdullah Saleh. Six manifestants ont été blessés, dont un grièvement.

Des dizaines de milliers de personnes voulaient signifier à leur dirigeant qu’ils rejettent l’offre de compromis de Saleh.

Ce dernier a proposé jeudi d’élaborer une nouvelle constitution, garantissant l’indépendance du parlement et du judiciaire.

Des centaines de femmes ont également participé dans la capitale à Sanaa, aux manifestations, qui ont débuté il y a un mois

___________________ 8 – Le Figaro avec AFP

12/03 Yémen: manif dispersée: 14 blessés

Quatorze personnes ont été blessées vendredi lorsque la police a dispersé une manifestation réclamant le départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh à Sanaa, principale ville du sud du Yémen, selon des sources médicales.

Des milliers de personnes participaient à la manifestation, scandant "A bas Ali Abdallah Saleh", "Le tyran doit partir", au milieu d’un important déploiement policier.

Les policiers ont dispersé la manifestation alors qu’elle tentait de s’approcher du quartier de Khor Maksar, en tirant à balles réelles et en lançant des grenades lacrymogènes.

Trois manifestants ont été blessés par balles, dont un grièvement atteint à la tête, et les autres asphyxiés par les gaz lacrymogènes, selon des sources médicales. "C’était une marche pacifique, mais ils ont tiré en notre direction à balles réelles et lancé des gaz lacrymogènes", a affirmé à l’AFP un manifestant, Wajid al-Sabihi.

La manifestation est intervenue au lendemain d’une proposition du président, au pouvoir depuis 32 ans, d’abandonner ses pouvoirs exécutifs avant la fin de l’année mais cette nouvelle concession a été rejetée par l’opposition qui exige son départ.

Le président est la cible d’une contestation populaire depuis la fin janvier qui a déjà fait une trentaine de morts.

___________________ 7 – L’Express

11/03 Comprendre la crise au Yémen

Par Catherine Gouëset,

Le Yémen, où le pouvoir d’Ali Abdallah Saleh est contesté, est un foyer d’instabilité: confronté à une rébellion armée dans le nord-ouest, un mouvement sécessioniste dans le sud, il sert de base arrière à Al-Qaïda. Quelques clés pour comprendre cette crise.

L’arrière plan historique

Etat instable, le Yémen n’a été unifié qu’en 1990. Le nord faisait partie de l’empire ottoman jusqu’en 1918, tandis que le sud a été rattaché à l’empire colonial britannique en 1838.

Le Yémen du Sud

La position stratégique du port d’Aden, entre l’Inde et l’Europe en a fait dès l’Antiquité un lieu d’échanges commerciaux majeur. Après le départ des troupes britanniques, à la suite d’une lutte armée contre le colonialisme, le sud opte pour un régime prosoviétique, sous le nom de République démocratique populaire du Yémen. Une instabilité chronique aboutit à une guerre civile en 1986 qui fait plusieurs milliers de morts. 70 000 personnes se réfugient au nord.

Le Yémen du Nord

Des militaires renversent la monarchie religieuse (imamat) en 1962 et proclament la République arabe du Yémen. Commence alors une guerre civile qui durera jusqu’en 1970, où les pays voisins, l’Egypte de Nasser et l’Arabie saoudite, soutiennent chacun un camp. Deux ans après la signature de la paix, le pays entre en conflit avec le Yémen du Sud. Ali Abdallah Saleh qui accède au pouvoir en 1978, après avoir réussi à éliminer ses opposants, s’emploie à établir des relations équilibrées entre l’URSS et les Etats-Unis.

L’unification

C’est sous son autorité qu’aboutit l’unification avec le sud en 1990. Ali Abdallah Saleh devient président de la république à la tête d’un conseil présidentiel composé de trois nordistes et de deux sudistes.

Des tensions apparaissent avec le voisin saoudien quand Sanaa refuse de participer à la coalition anti-irakienne en 1991. Ryad expulse alors 800 000 Yéménites, ce qui prive Sanaa de devises et accroît les difficultés économiques du pays, pourtant déjà le plus pauvre du Proche-Orient. C’est à cette période que naît le parti d’opposition islamiste El Islah.

La tension persiste avec le Sud

Un brève épisode de guerre entre le nord et le sud en 1994 aboutit à l’élimination de l’ancien parti du gauche du Yémen du Sud et au renforcement de l’autoritarisme du régime, mais ne met pas fin aux tensions avec la partie méridionale qui s’estime discriminée par les dirigeants du Nord.

Le taux de chômage des jeunes, déjà important dans tout le pays, y serait par exemple encore plus élevé (40% des jeunes de 20 à 24 ans). Le Financial Times rapporte que pour certains observateurs, le danger posé par les séparatistes du sud est plus grave que celui que représente Al Qaïda.

La rébellion du nord

La rébellion "houthiste" dans le nord du pays s’enracine dans la religion zaïdite, une branche de l’islam chiite. Les Houthistes, avec à leur tête Abdelmalek Al-Houthi, assurent vouloir préserver leur identité religieuse menacée par un wahhabisme en pleine expansion.

Le zaïdisme est très présent sur les hauts plateaux yéménites, en particulier dans la régions de Saada (ou Sa’dah), aux confins de l’Arabie saoudite. Cette région, qui fut l’un des derniers bastions royalistes lors de la guerre civile dans les années 60, a longtemps été laissée à l’écart des politiques de développement selon Pierre Bernin ("Les guerres cachées du Yémen"). Par ailleurs, comme toujours au Yémen, le conflit religieux s’articule avec les solidarités tribales.

Le gouvernement accuse la rébellion de vouloir rétablir l’imamat zaïdite qui régnait sur le Yémen du nord avant le coup d’état militaire de 1962, mais aussi d’être soutenus par l’Iran. Depuis 2004, le conflit aurait fait plus de 10 000 morts et entraîné le déplacement de plusieurs dizaines de milliers de civils (300 000 selon l’ONU).

Le gouvernement et la rébellion ont signé, le 12 février, un cessez-le-feu qui offre un espoir -certes relatif – de répit pour la région (un précédent cessez-le feu en 2007, négocié grâce à une médiation du Qatar avait fait long feu). La rébellion houthiste s’est depuis associée au mouvement de protestation en proclamant son soutien, le 21 février, aux manifestants de Sanna et du reste du pays.

La présence d’Al Qaïda

Le pays le plus pauvre de la région

Près de la moitié des 23 millions d’habitants vivent avec moins de 2 dollars par jour. Sanaa produit quelque 300 000 barils de brut par jour et les revenus du secteur pétrolier assurent 70% des revenus de l’Etat. Avec moins de 32% de population urbaine, le Yémen est un pays éminemment rural qui s’appuie sur des structures tribales puissantes.

Les branches saoudienne et yéménite d’Al Qaïda ont fusionné en 2009 pour donner naissance à Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA). L’AQPA est particulièrement implantée dans les provinces orientales du pays qui échappent pratiquement au contrôle des autorités yéménites. Son chef est Nasser al-Wahayshi, un proche de Ben Laden; et la figure la plus emblématique du mouvement est le religieux né aux Etats-Unis Anwar al-Aulaqi. Les services de renseignements occidentaux évaluent le nombre de combattants d’AQPA entre 400 et 600 personnes.

L’organisation aurait recruté, outre des yéménites et des saoudiens, des militants non arabes, comme par exemple Farouk Abdulmutallab, cet étudiant nigérian qui chercha à faire exploser un avion de ligne Amsterdam-Detroit le 25 décembre 2009. L’AQPA a également revendiqué l’envoi de colis piégés interceptés en novembre dernier en Grande-Bretagne et à Dubaï.

Dans un livre sur le Yémen (non traduit en français), "Dancing on the heads of snakes", Victoria Clark explique que la plupart des kamikazes saoudiens du 11 septembre étaient originaires de la province saoudienne qui historiquement avait fait partie du Yémen. Elle souligne néanmoins que tous ceux qui ont régné sur le pays, que ce soit les imams, les Ottomans ou les Anglais, ont tenu compte du fait que les tribus étaient plus préoccupées par l’argent et la terre que la religion ou une quelconque idéologie.

Si le président Ali Abdallah Saleh, comme beaucoup de despotes du monde arabe, utilise, vis-à-vis de l’Occident, la carte de la lutte contre le terrorisme, il a régulièrement manipulé à son profit le radicalisme islamisme, notamment au cours de la brève reprise de la guerre de sécession du Sud en 1994 comme le soulignait Gilles Paris dans Le Monde en janvier 2010.

La mainmise d’Ali Abdallah Saleh sur le Yémen

Le président Ali Abdallah Saleh, fin manoeuvrier, aime à dire de lui-même qu’il sait "danser avec les têtes de serpent" (l’expression dont Victoria Clark a fait le sous-titre de son livre sur le Yémen). Il a en effet survécu à la chute de son allié Saddam Hussein en Irak, à la reprise de la guerre avec le sud en 1994: il s’est allié aux radicaux islamiques mais a néanmoins obtenu la protection de Washington tout en imposant son pouvoir aux confédérations tribales, et a ainsi réussi à se maintenir 32 ans au pouvoir à la tête de ce pays éminement instable.

Depuis le début du mouvement de contestation fin janvier, il a promis de ne pas se représenter aux élections en 2014 (alors qu’il s’apprêtait à faire modifier la constitution afin d’ouvrir la voie à une présidence à vie) et nié vouloir transmettre la présidence à son fils aîné Ahmad, chef de la garde républicaine. Mais il avait déjà fait une annonce identique en 2006 avant de revenir sur sa promesse. Le passé tumultueux de son pays lui sert en tout cas à justifier son refus de céder la main: "Pourquoi veulent-ils revenir au chaos?" disait-il au début des manifestations.

Mais devant la poursuite de la vague de protestation, le "charmeur de serpents" vient de proposer ce jeudi un référendum sur une nouvelle Constitution et de renoncer à ses pouvoirs exécutifs avant la fin de l’année (il avait pourtant, la semaine passée, rejeté un plan de sortie de crise proposé par l’opposition prévoyant son départ avant la fin 2011). Il a aussi promis une plus grande décentralisation. L’opposition parlementaire et les jeunes manifestants qui campent devant l’Université à Sanaa ont immédiatement rejeté l’initiative du président, la jugeant "dépassée".

Le charme serait-il en voie d’être rompu?

___________________ 6 – Nouvel Obs avec AP

Yémen: le président Saleh propose une nouvelle constitution

Le président du Yémen Ali Abdullah Saleh a proposé jeudi de rédiger une nouvelle constitution, une concession à l’opposition, alors que les manifestations anti-gouvernement se multiplient dans ce pays de la péninsule arabique.

S’exprimant dans un stade devant des milliers de partisans à Sanaa, Ali Abdullah Saleh a promis que cette nouvelle constitution garantirait la séparation des pouvoirs législatif et exécutif. Il a également annoncé la préparation de nouvelles élections générales, qui permettrait d’établir un vrai régime parlementaire.

Le chef de l’opposition Yassin Said Numan a jugé que l’initiative de Saleh intervenait trop tard, bien que les partis de l’opposition étudieraient cette offre.

___________________ 5 – Radio Canada avec AP

Autre manifestation au Yémen après un assaut de l’armée

Des milliers de Yéménites ont manifesté avec défi, mercredi, sur une place publique de la capitale, au lendemain de la prise d’assaut de l’université de Sanaa par l’armée, une intervention qui a fait un mort et des dizaines de blessés.

Le raid des soldats à l’université a accru les tensions dans le pays, où des milliers de personnes manifestent depuis des semaines pour exiger le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

Abdullah Al-Jeifi, un manifestant âgé de 24 ans, est mort lors de l’intervention de mardi, et plusieurs autres manifestants blessés sont dans un état critique, a indiqué Mohammed Al-Abahi, un médecin volontaire sur le campus de l’université de Sanaa.

Outrés par le raid du gouvernement, d’autres manifestants sont arrivés en renfort mercredi sur le campus de l’université. Un groupe de jeunes manifestants a fait circuler une « liste noire » contenant les noms de 13 personnes qui sont, selon eux, responsables des violences contre les manifestants pacifiques.

Sur la liste figure notamment le fils du président Saleh, qui dirige la garde républicaine, le ministre de l’Intérieur et d’autres hauts responsables de la sécurité. Les auteurs de la déclaration promettent une revanche contre ces responsables qualifiés de « criminels » et jurent de poursuivre leur mouvement jusqu’au renversement du régime.

Des milliers de personnes ont également manifesté dans la ville portuaire d’Aden et dans la province d’Ibb.

Des groupes de défense des droits de la personne, de même que les États-Unis, ont critiqué mercredi la répression contre les manifestants yéménites. « Nous exhortons le gouvernement du Yémen à enquêter [sur les événements] et à tenir responsables ceux qui semblent avoir utilisé une force excessive », a déclaré le porte-parole du département d’État, Mark Toner, à Washington.

Amnistie internationale a appelé les autorités yéménites à cesser d’employer des tactiques aux effets mortels contre les manifestants. « Les gens devraient être autorisés à se rassembler et à manifester pacifiquement », a dit Philip Luther, responsable de l’organisation pour la région du Moyen-Orient.

Human Rights Watch a diffusé un rapport affirmant que les forces de sécurité yéménites ont tué au moins neuf personnes et en ont blessé 150 autres, dont des enfants, lors des manifestations pacifiques du mois dernier à Aden. « Tirer dans la foule n’est pas une manière de répondre à des manifestations pacifiques », a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de l’organisation pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Le ministre yéménite de l’Intérieur, le général Mouthar Al-Masri, a déclaré mercredi à des journalistes que des tirs provenant du toit d’un immeuble situé près de l’université avaient déclenché les affrontements.

Les étudiants de l’université de Sanaa campent sur le terrain de leur établissement depuis la mi-février, peu après le début des manifestations antigouvernementales au Yémen.

L’armée a pris le campus d’assaut mardi, tirant des balles réelles, des balles de caoutchouc et des gaz lacrymogènes. Environ 90 manifestants ont été blessés. « Cette agression est un indice que le régime s’effondre et qu’il ne peut tenir face à la révolution des jeunes », a dit Mohammad Qahtan, un porte-parole de l’opposition.

____________________ 4 – Libération avec AP

11/03 Yémen la police ouvre le feu

Les violences continuent à Sanaa, où la police a tiré mardi sur des manifestants rassemblés devant l’université de la capitale, faisant 80 blessés selon des sources médicales. L’un d’entre eux est mort hier, et quatre personnes sont dans un état critique. Une révolte a par ailleurs éclaté mardi dans une prison de Sanaa, faisant un mort, tandis qu’un partisan du régime a été tué hier dans le sud du pays.

Le bilan s’élève à 31 morts depuis la fin janvier, mais le président Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis trente-deux ans, reste inflexible. Il a promis de quitter le pouvoir en 2013, à la fin de son mandat, mais refuse denégocier des réformes. A 68 ans, il se présente comme un rempart contre Al-Qaeda, mais les manifestants exigent son départ. .

____________________ 3 – L’Express avec AFP

10/03 Yémen: la contestation se durcit

Les opposants campent toujours sur une place de Sanaa pour réclamer la chute du régime yéménite. Un manifestant a été tué mardi.

Un manifestant blessé lors de heurts mardi entre des opposants qui campent sur une place de Sanaa pour réclamer la chute du régime yéménite et la police a succombé des suites de ses blessures. Cet étudiant a été touché par balle lorsque la police a tiré à balles réelles et lancé des grenades lacrymogènes sur les protestataires qui observent un sit-in depuis le 21 février sur la place de l’Université.


Emeute dans une prison de Sanaa

Un prisonnier aurait été tué mardi à la maison d’arrêt centrale de Sanaa dans des violences qui ont fait également une soixantaine de blessés, dont vingt policiers.

Ces affrontements ont opposé des détenus et des forces de sécurité yéménites appelées pour mater une émeute commencée lundi.

Les manifestants voulaient voulu dresser mardi soir des tentes dans une rue latérale distante d’une centaine de mètres de la place de l’Université, selon le correspondant de l’AFP, et la police est intervenue pour les en empêcher. Les contestataires ont cependant érigé ces tentes à l’aube, après les affrontements.

Dans un communiqué, le Forum commun, regroupant les partis de l’opposition parlementaire, a "dénoncé cette agression contre de jeunes manifestants pacifiques", et fait assumer au président Ali Abdallah Saleh "l’entière responsabilité de ce crime perpétré par les forces de sécurité et la garde républicaine".

Un étudiant a été tué lorsque la police a tiré à balles réelles et lancé des grenades lacrymogènes sur les protestataires qui observent un sit-in depuis le 21 février sur la place de l’Université à Sanaa.

Ces affrontements sont intervenus au lendemain de la décision de l’opposition d’intensifier la contestation jusqu’à la démission du chef de l’Etat, après le refus par le président Saleh. Un porte-parole de l’opposition, Mohammad al-Sabri, a estimé que le refus du président, dont les appuis politiques se réduisent, signifiait pour lui qu’il n’y avait plus qu’une issue, "le départ".

Ali Abdallah Saleh avait rejeté samedi une proposition de l’opposition, à travers une médiation de dignitaires religieux pour son départ avant la fin de l’année, affirmant qu’il resterait à son poste jusqu’à la fin de son mandat en 2013.

Le régime yéménite est contesté depuis fin janvier avec des manifestations à Sanaa, Taëz, Aden et dans le reste du pays. Selon Amnesty International, au moins 27 personnes ont été tuées lors de ces manifestations.

La détérioration de la situation dans le pays a incité le Département d’état américain, qui suit avec inquiétude la situation au Yémen -où Al-Qaïda est active- à conseiller à ses ressortissants à quitter le pays. La grande-Bretagne et le Canada ont fait de même samedi.

Attaques d’Al Qaïda

Trois incidents séparés attribués à la mouvance d’Oussama ben Laden ont fait six morts dans trois régions du pays ces derniers jours: dans la province de Maareb (170 km à l’est de Sanaa), un des fiefs d’Al-Qaïda, quatre membres de la garde républicaine (unité d’élite) ont été tués par des inconnus qui ont ouvert le feu sur leur camion.

Dans le sud du pays, un colonel des services de renseignement, Abdel Hamid al-Charaabi, "a été tué par deux membres d’Al-Qaïda" qui circulaient à moto à Zinjibar, chef-lieu de la province d’Abyane, selon un responsable local.

Enfin, dans la province sudiste du Hadramout, un deuxième colonel, Chayef al-Chouaïbi, a été abattu par des membres présumés d’al-Qaïda, circulant eux aussi sur une motocyclette.

____________________ 2 – Le Figaro

10/03 Yémen: mort d’un manifestant blessé

Un manifestant blessé lors de heurts hier soir entre des manifestants campant sur une place de Sanaa pour réclamer la chute du régime yéménite et la police a succombé des suites de ses blessures, selon une source hospitalière.

Le manifestant avait été touché par balle lorsque la police avait tiré à balles réelles et lancé des grenades lacrymogènes sur les protestataires, dans le premier incident du genre depuis le début du sit-in le 21 février sur la place de l’Université. Trois autres manifestants avaient été blessés par balles, et une soixantaine légèrement blessés ou intoxiqués par les gaz lacrymogènes, selon des témoins. Les autorités ont affirmé que dix policiers avaient été blessés.

Selon le correspondant de l’AFP, les manifestants ont voulu dresser des tentes dans une rue latérale distante d’une centaine de mètres de la place de l’Université, et la police est intervenue pour les en empêcher. Les contestataires qui ont installé un camp de toile sur la place de l’Université exigent le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

____________________ 1 – Romandie News (Ch) avec AFP

10/03 Yémen: un mort, 60 blessés dans une révolte de prisonniers

Un prisonnier a été tué mardi à la maison d’arrêt centrale de Sanaa dans des violences qui ont fait également une soixantaine de blessés, dont vingt policiers, a indiqué à l’AFP un responsable de la sécurité.

Ces affrontements ont opposé des détenus et des forces de sécurité, alors que des manifestations à Sanaa et dans le reste du pays exigent depuis des semaines la fin du régime du président Ali Abdallah Saleh.