22/03/11 (B596) Yémen Express – un gouverneur fait défection – le président Saleh est en sursis – des chefs de l’armée lâchent Saleh, qui se vante du soutien du peuple – la France juge le départ du président Saleh « incontournable » – des généraux et des cadres rejoignent la contestation – des chefs de l’armée lâchent Saleh, qui se vante du soutien du peuple – Le président Saleh poussé vers la sortie ? – Démission de l’ambassadeur du Yémen au Liban – le président limoge son gouvernement (9 articles)

_______________________ 9 – Europe 1

Yémen : un gouverneur fait défection

Le gouverneur d’Adenn au Sud du Yémen, deuxième ville du pays, Ahmad Qaatabi, a présenté sa démission lundi, alors que les défections se multiplient au Yémen.

« Le gouverneur a démissionné pour protester contre ce qui se produit dans le pays », a affirmé un fonctionnaire de son bureau.

Aden est à la pointe de la contestation du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. De nombreuses personnes y ont été tuées par les tirs des forces de l’ordre depuis le début de la contestation fin janvier.

_______________________ 8 – Le Figaro

Au Yémen, le président Saleh est en sursis

Par Georges Malbrunot

Les défections se multiplient, tandis que l’armée protège les manifestants à Sanaa.

Ali Abdullah Saleh vit-il ses dernières heures à la tête du Yémen ? La question est clairement posée, après les défections en série lundi de hauts responsables militaires, de quarante députés et de plusieurs ambassadeurs, qui ont rejoint les rangs des dizaines de milliers de protestataires, exigeant son départ depuis deux mois maintenant.

Le principal revirement est venu de son demi-frère, le général Ali Mohsen, commandant de la zone militaire du nord-ouest du pays, et issu de sa tribu (al-Ahmar), dont les membres occupent les postes clés du régime. Dans une intervention télévisée sur al-Jezira, Ali Mohsen a accusé Saleh de «réprimer de pacifiques manifestants» et de «plonger le pays dans la guerre civile».

Mais il n’a pas appelé au départ du président, ni annoncé sa propre démission, en tant que commandant de la 1re Division blindée. Sans doute pour ne pas se priver de jouer un rôle dans la transition houleuse qui s’annonce. Car comme l’a déclaré lundi Alain Juppé, le départ du raïs paraît désormais «inévitable».

Au même moment, en effet, des dizaines d’officiers se présentaient devant les jeunes contestataires à l’université de Sanaa, épicentre de la fronde, pour annoncer qu’ils rejoignaient eux aussi l’opposition au raïs, qui dirige le Yémen depuis trente-deux ans.

L’hémorragie intervient trois jours après la tuerie perpétrée par des tireurs d’élite, qui ont abattu 52 jeunes devant l’université. Les assaillants appartenaient à la Garde républicaine et à la Garde centrale, dirigées respectivement par un fils – Ahmad – et un neveu – Yahia – du chef de l’État. Celui-ci a-t-il donné l’ordre de tirer ? Ou a-t-il été mis devant le fait accompli par son entourage ?

Quoi qu’il en soit, en signe de protestation, plusieurs ministres, le vice-gouverneur d’Aden, le vice-président du Parlement ainsi que les ambassadeurs en Syrie, en Jordanie et en Arabie saoudite ont, à leur tour, démissionné et annoncé leur ralliement aux opposants. Depuis deux mois, ceux-ci tiennent un sit-in devant l’université de Sanaa, soutenus notamment par l’Islah, la principale formation islamiste. La proposition de Saleh de quitter le pouvoir en 2013 et de ne pas être remplacé par son fils, Ahmad, ne les a pas convaincus.

Ces derniers jours, des membres de tribus jusque-là loyales au raïs sont descendus à Sanaa pour protéger les étudiants. Ils ont été rejoints dimanche par l’armée, munie de simples bâtons, qui s’est déployée dans les rues, en lieu et place des policiers, accusés par les jeunes d’être responsables des exactions.

L’Arabie saoudite sollicitée pour une médiation

Certains manifestants voient dans ce déploiement «un tournant» favorable dans l’attitude de l’armée à leur égard. De nombreux Yéménites espèrent en effet que la hiérarchie militaire pourra orchestrer la transition du pouvoir. «C’est la seule solution pour éviter que les tribus se battent entre elles pour le contrôle de Sanaa», commente un expatrié sur place depuis dix ans.

Au Yémen, l’autorité de l’État ne s’exerce guère que sur la capitale. Ailleurs, ce sont les tribus, les rebelles chiites dans le nord, les sécessionnistes dans le sud, voire parfois al-Qaida, qui tiennent le terrain. Ils ont récemment fait taire leurs divisions pour réclamer le départ de Saleh. Mais lundi soir, un communiqué du ministère de la Défense est venu rappeler que l’armée soutenait encore le chef de l’État. «Saleh a toujours dit qu’il était pour une transition ordonnée du pouvoir», souligne un diplomate à Sanaa, qui met en garde contre les emballements médiatiques.

Acculé, Saleh a dépêché lundi son ministre des Affaires étrangères chez le voisin saoudien dans l’espoir d’arracher la médiation de Riyad. «On est dans la fin de la partie, il s’agit de savoir si la fin de règne de Saleh pourra être négociée», estime un homme d’affaires à Sanaa.

_______________________ 7 – La Croix avec AFP

Yémen: des chefs de l’armée lâchent Saleh, qui se vante du soutien du peuple

Des chefs de l’armée yéménite ont annoncé lundi leur ralliement à la contestation contre le président Ali Abdallah Saleh , qui a assuré que le peuple le soutenait malgré des appels redoublés à son départ.

Le président a réuni en soirée les généraux qui lui restent fidèles et qui ont affirmé leur rejet de toute tentative de porter atteinte à la Constitution.

Les Etats-Unis ont réaffirmé que la violence était « inacceptable » tandis que la France a ouvertement appelé au départ de M. Saleh, devenant ainsi le premier pays occidental de poids à le faire.

Outre les chefs de l’armée qui ont lâché le président Saleh, le principal chef tribal, cheikh Sadek al-Ahmar, lui a demandé de céder le pouvoir qu’il détient depuis 32 ans et de se ménager « une sortie honorable ».

Deux commandants de régions, le général Ali Mohsen al-Ahmar, responsable du nord-est qui comprend Sanaa, et le général Mohammed Ali Mohsen, en charge du district militaire oriental, se sont déclarés en faveur des protestataires.

Leur défections sont les premières de cette importance dans l’armée. Deux autres généraux, Nasser Ali Chouaïbi, dans le sud-est du pays, et Fayçal Rajab, dans le sud, ont également fait défection.

A Sanaa, des dizaines d’officiers ont annoncé leur ralliement devant une foule de manifestants qui bravaient toujours sur la place de l’Université une interdiction de manifester pour exiger le départ du président Saleh.

Mais le président Saleh, 68 ans, a affirmé que la « majorité du peuple » le soutient. « La grande majorité du peuple est avec la sécurité, la stabilité et la légalité constitutionnelle. Et ceux qui appellent au chaos, à la violence, à la haine et au sabotage ne sont qu’une infime minorité », a-t-il assuré.

Les chefs de l’armée loyalistes ont affirmé, dans un communiqué, que « les forces armées n’autoriseront aucune atteinte à la légalité constitutionnelle, à la démocratie, à la sécurité de la nation et à celle des citoyens ».

Dans la matinée, des blindés ont été déployés à Sanaa, notamment autour du palais présidentiel, du siège du parti au pouvoir le Congrès populaire général (CPG), du ministère de la Défense et de la Banque centrale.

Les défections dans l’armée font suite à de nombreuses démissions de cadres de l’Etat et de diplomates, qui se sont accélérées depuis la répression contre les manifestants à Sanaa ayant fait 52 morts vendredi.

Lundi, les ambassadeurs du Yémen en Arabie saoudite, au Koweït, en Egypte et auprès de la Ligue arabe ont annoncé se joindre à la contestation.

Cinq ambassadeurs du Yémen en Europe ont écrit au président Saleh pour lui demander de démissionner, selon l’ambassadeur du Yémen en France, Khaled al-Akwaa. Khaled Bahhah, ambassadeur au Canada, s’est joint à la contestation.

Le départ du président Saleh est « incontournable », a jugé le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.

Les violences de vendredi ont été condamnées lundi par le chef de l’ONU, Ban Ki-moon, en visite au Caire. « Le gouvernement yéménite a l’obligation de protéger les civils », a déclaré M. Ban, soutenant un « dialogue global ».

L’administration américaine a fait savoir au gouvernement yéménite que la violence observée ces derniers jours à Sanaa était « inacceptable ».

« Notre inquiétude dans l’immédiat est la violence que nous avons vue ces derniers jours », a déclaré lundi le conseiller adjoint du président américain Barack Obama pour la sécurité, Ben Rhodes, à des journalistes.

_______________________ 6 – AFP

Yémen: la France juge le départ du président Saleh « incontournable »

La France est devenue lundi le premier pays occidental important à réclamer ouvertement le départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh, contesté par la rue et par des chefs de son armée.

« Il semble aujourd’hui que le départ du président Saleh est incontournable », a affirmé le chef de la diplomatie française Alain Juppé à l’issue d’une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles.

« Il faut aujourd’hui aider ceux qui veulent faire avancer les droits de l’homme, construire la démocratie. Ceci est valable pour tous les pays. Nous le disons au Yémen où la situation est en train de se dégrader », a dit M. Juppé au cours d’un point de presse.

« Il faut que le pouvoir en place en tienne compte », a-t-il insisté.

Le ministre français des Affaires étrangères a indiqué que Paris apportait son soutien « à tous ceux qui se battent pour la démocratie » sans violences et a dénoncé les « régimes usés par la corruption, la pratique dictatoriale, la longévité excessive du pouvoir ».

Les déclarations de M. Juppé interviennent alors que des dizaines d’officiers yéménites ont annoncé leur ralliement en masse à la contestation contre le président Saleh, qui dure depuis le 27 janvier.

En outre, le principal chef tribal, cheikh Sadek al-Ahmar, a demandé au président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, de se retirer, joignant sa voix à celles de dignitaires traditionnels et religieux, dont le rôle est déterminant dans ce pays pauvre de 24 millions d’habitants.

Par ailleurs, plusieurs ambassadeurs du Yémen en Europe ont écrit lundi au président Saleh pour lui demander de démissionner, a annoncé à l’AFP l’ambassadeur du Yémen en France, Khaled al-Akwaa.

Les ambassadeurs en poste à Paris, Bruxelles, Genève, Berlin et Londres, ainsi que le consul à Francfort « ont envoyé un message au président Saleh lui demandant qu’il réponde aux exigences du peuple et démissionne afin d’éviter les effusions de sang », a déclaré Khaled al-Akwaa.

Les défections de responsables du régime se sont accélérées au Yémen depuis la mort vendredi de 52 manifestants à Sanaa par des tirs attribués à des partisans de M. Saleh.

Cependant, à Sanaa, le président yéménite a affirmé que la « majorité du peuple » le soutient en dépit de défections en cascade d’officiers de l’armée et de cadres de l’Etat, a rapporté l’agence de presse officielle Saba.

« Nous résistons (…) la grande majorité du peuple yéménite est avec la sécurité, la stabilité et la légalité constitutionnelle. Et ceux qui appellent au chaos, à la violence, à la haine et au sabotage ne sont qu’une infime minorité », a déclaré le président devant une délégation de notables de Sanaa.

M. Juppé a affirmé qu’au Bahreïn également « il faut que le dialogue l’emporte sur la répression ».

Mais il s’est gardé de réclamer le départ de la dynastie des Al-Khalifa, contestée par une opposition dominée par des chiites, qui forment la majorité de la population autochtone.

Les Saoudiens ont dépêché un millier d’hommes de troupe la semaine dernière en signe de soutien à la lignée des Al-Khalifa et la police est ensuite intervenue brutalement pour chasser du centre de Manama des protestataires qui y campaient depuis des semaines.

Bahreïn abrite notamment le commandement de la Ve flotte américaine, chargée de la protection des routes pétrolières du Golfe.

_______________________ 5 – France Info

Yémen : des généraux et des cadres rejoignent la contestation

Le nombre des partisans du président Ali Abdallah Saleh diminue de jour en jour. Le mouvement de contestation du régime lui se renforce, avec le ralliement en masse d’officiers et de cadres du régime.

Depuis que des tireurs d’élite ont tué 52 manifestants dans la capitale Sanaa vendredi, plusieurs ministres, ambassadeurs et cadres du parti au pouvoir ont démissionné.

Telle une ultime tentative de regagner la confiance de son peuple, le président Saleh a limogé son gouvernement dimanche soir. En vain. Celui qui dirige de main de fer le Yémen depuis 32 ans, ne peut endiguer les défections autour de lui.

Les dernières en date : les ambassadeurs du Yémen en Arabie saoudite, en Egypte, au Koweït et auprès de la Ligue Arabe ont annoncé aujourd’hui se joindre au mouvement de contestation.

Suivis dans l’après-midi par cinq autre ambassadeurs yéménites en Europe qui eux ont écrit au président afin de lui demander sa démission.

_______________________ 4 – AFP

Yémen: des chefs de l’armée lâchent Saleh, qui se vante du soutien du peuple

De Hammoud MOUNASSAR

Des chefs de l’armée yéménite ont annoncé lundi leur ralliement à la contestation contre le président Ali Abdallah Saleh, qui a assuré que le peuple le soutenait malgré des appels redoublés à son départ.

Le président a réuni en soirée les généraux qui lui restent fidèles et qui ont affirmé leur rejet de toute tentative de porter atteinte à la Constitution.

Les Etats-Unis ont réaffirmé que la violence était « inacceptable » tandis que la France a ouvertement appelé au départ de M. Saleh, devenant ainsi le premier pays occidental de poids à le faire.

Outre les chefs de l’armée qui ont lâché le président Saleh, le principal chef tribal, cheikh Sadek al-Ahmar, lui a demandé de céder le pouvoir qu’il détient depuis 32 ans et de se ménager « une sortie honorable ».

Deux commandants de régions, le général Ali Mohsen al-Ahmar, responsable du nord-est qui comprend Sanaa, et le général Mohammed Ali Mohsen, en charge du district militaire oriental, se sont déclarés en faveur des protestataires.

Leur défections sont les premières de cette importance dans l’armée. Deux autres généraux, Nasser Ali Chouaïbi, dans le sud-est du pays, et Fayçal Rajab, dans le sud, ont également fait défection.

A Sanaa, des dizaines d’officiers ont annoncé leur ralliement devant une foule de manifestants qui bravaient toujours sur la place de l’Université une interdiction de manifester pour exiger le départ du président Saleh.

Mais le président Saleh, 68 ans, a affirmé que la « majorité du peuple » le soutient. « La grande majorité du peuple est avec la sécurité, la stabilité et la légalité constitutionnelle. Et ceux qui appellent au chaos, à la violence, à la haine et au sabotage ne sont qu’une infime minorité », a-t-il assuré.

Les chefs de l’armée loyalistes ont affirmé, dans un communiqué, que « les forces armées n’autoriseront aucune atteinte à la légalité constitutionnelle, à la démocratie, à la sécurité de la nation et à celle des citoyens ».

Dans la matinée, des blindés ont été déployés à Sanaa, notamment autour du palais présidentiel, du siège du parti au pouvoir le Congrès populaire général (CPG), du ministère de la Défense et de la Banque centrale.

Les défections dans l’armée font suite à de nombreuses démissions de cadres de l’Etat et de diplomates, qui se sont accélérées depuis la répression contre les manifestants à Sanaa ayant fait 52 morts vendredi.

Lundi, les ambassadeurs du Yémen en Arabie saoudite, au Koweït, en Egypte et auprès de la Ligue arabe ont annoncé se joindre à la contestation.

Cinq ambassadeurs du Yémen en Europe ont écrit au président Saleh pour lui demander de démissionner, selon l’ambassadeur du Yémen en France, Khaled al-Akwaa. Khaled Bahhah, ambassadeur au Canada, s’est joint à la contestation.

Le départ du président Saleh est « incontournable », a jugé le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.

Les violences de vendredi ont été condamnées lundi par le chef de l’ONU, Ban Ki-moon, en visite au Caire. « Le gouvernement yéménite a l’obligation de protéger les civils », a déclaré M. Ban, soutenant un « dialogue global ».

L’administration américaine a fait savoir au gouvernement yéménite que la violence observée ces derniers jours à Sanaa était « inacceptable ».

« Notre inquiétude dans l’immédiat est la violence que nous avons vue ces derniers jours », a déclaré lundi le conseiller adjoint du président américain Barack Obama pour la sécurité, Ben Rhodes, à des journalistes.

_______________________ 3 – Ouest France

Yémen. Le président Saleh poussé vers la sortie ?

La foule s’est rassemblée en masse à Sanaa, ce dimanche 20 mars, pour les funérailles d’opposants yéménites, tués vendredi : 52 personnes étaient mortes, dans une attaque attribuée à des partisans du régime.

Ali Abdallah Saleh, président très contesté du Yemen, peut-il encore éviter d’être happé par le tourbillon des défections qui s’accélère autour de lui ? C’est la question que se pose notre journaliste Bruno Ripoche sur son blog, Globservateur.

Dimanche soir, Saleh limogeait l’ensemble de son gouvernement, après la démission de trois ministres, au surlendemain d’un véritable carnage dans la capitale : 52 manifestants avaient été tués par des tireurs embusqués sur la place de l’Université, vendredi, journée la plus sanglante en deux mois de contestation du Président, au pouvoir depuis 1978.

Ce lundi, les défections majeures se multiplient. Bref, est-ce la fin d’Ali Abdallah Saleh ?

_______________________ 2 – L’Orient / Le Jour (Liban)

Démission de l’ambassadeur du Yémen au Liban

L’ambassadeur du Yémen au Liban, Fayçal Abou Rass, a présenté sa démission du corps diplomatique yéménite « en protestation contre l’énormité du massacre qui a eu lieu à Sanaa vendredi », ainsi qu’il l’a précisé à notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane. « Face à l’ampleur de la tragédie de ceux qui sont tombés en martyrs, c’est le moins que je puisse faire », a-t-il ajouté.

L’ambassadeur a précisé qu’il allait « entrer en contact avec le ministère des Affaires étrangères à Sanaa le lundi pour le notifier de ma démission, samedi et dimanche étant des jours chômés ». Il a également précisé « avoir répandu la nouvelle de la démission sur Facebook » et l’avoir « envoyée au journal yéménite al-Masdar ».

Abou Rass est entré dans le corps diplomatique yéménite en 1990. Il n’a pas encore notifié le palais Bustros de sa démission. À signaler qu’il s’agit du premier ambassadeur en poste à Beyrouth à présenter sa démission en raison des bouleversements dans son pays.

__________________________ 1 – Nouvel Obs avec AP

Yémen: le président limoge son gouvernement

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a limogé le gouvernement tout entier dimanche, alors que les manifestations réclamant son départ ont été réprimées dans le sang ces derniers jours.

Un communiqué du bureau du président a fait savoir dimanche qu’il limogeait son gouvernement. Une annonce qui intervient alors que des membres de la propre tribu du chef de l’Etat, la tribu Hached, avaient réclamé son départ la veille, lui retirant un soutien crucial.

Le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 32 ans, avait aussi été affaibli par des défections. La ministre des droits de l’Homme Huda al-Ban avait annoncé qu’elle démissionnait pour protester contre le « crime horrible, lâche et perfide » commis par le gouvernement. L’ambassadeur du Yémen auprès des Nations unies, Abdallah Alsaidi a également envoyé sa lettre de démission, a appris l’Associated Press auprès d’un responsable du ministère des Affaires étrangères.

Ces derniers jours, les troupes de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants à Sanaa, la capitale et dans le sud du pays. Depuis le début du soulèvement il y a un mois, une centaine de personnes ont été tuées.

La journée de vendredi a été la plus sanglante. Les tireurs embusqués du gouvernement ont abattu plus de 40 manifestants, des violences condamnées par les Nations unies mais aussi par les Etats-Unis, alliés du président yéménite.

Le ministre de la Santé Abdul-Karim Rafi a précisé que 44 manifestants avaient été tués et 192 blessés, dont 21 très grièvement. Selon le procureur-général Abdullah al-Ulty, 693 manifestants ont été blessés et certains corps n’ont pas encore été identifiés.

Dimanche, des dizaines de milliers de personnes ont suivi à Sanaa le cortège des funérailles des protestataires abattus par des tireurs embusqués lors de la répression gouvernementale des manifestations au Yémen.

Le pouvoir a semblé changer de stratégie dans la capitale, retirant les policiers et membres des forces spéciales autour de l’université de Sanaa, au centre de la répression meurtrière de la contestation, pour les remplacer par une force majoritairement non-armée. « A partir de maintenant, nous contrôlerons les entrées et sorties de la place sur ordres du commandement militaire suprême », a expliqué le lieutenant-colonel Mohammed Hussein.

Les habitants des immeubles autour de la place de l’université de Sanaa ont lancé dimanche des fleurs depuis les fenêtres sur le cortège funèbre. La foule s’est massée sur la place et des manifestations de solidarité ont été organisées dans plusieurs régions du pays.

Dans plusieurs grandes villes, l’électricité a été coupée pendant trois heures environ, les militants accusant le gouvernement d’essayer d’empêcher la population de suivre la retransmission de la procession à la télévision. Le réseau de téléphonie mobile a été aussi interrompu.

Certains des responsables religieux les plus importants du pays se sont joints aux appels à la démission du chef de l’Etat. Le cheikh Sadiq al-Ahmar, chef de la tribu Hached, la propre tribu du président yéménite, a salué la position des manifestants sur de la place de l’université de Sanaa, dans un communiqué conjoint diffusé samedi soir après une réunion avec des responsables religieux.

Des partis d’opposition participant à la procession ont fait savoir qu’ils ne demandaient plus seulement des réformes politiques mais le départ d’Ali Abdallah Saleh. « Notre seul choix maintenant c’est le retrait rapide de ce régime. Nous soutenons la revendication du peuple », expliquait Yassine Said Numan, un responsable de l’opposition interrogé par l’Associated Press.