06/05/11 (B602) Yémen Express – Saleh promet de résister à ses détracteurs hors-la-loi – Un drone américain aurait tué deux militants d’Al-Qaïda dans le sud du Yémen – l’opposition appelle le CCG à faire pression sur Saleh- sept tués, dont 2 civils, dans des accrochages – Des milliers de manifestants exigent la démission du président Saleh – une occasion perdue – Les manifestations se poursuivent au Yémen – le chef du CCG retournera à Sanaa pour poursuivre sa médiation – Saleh refuse de signer l’accord de sortie de crise au Yémen

__________________________ Analyse de l’ARDHD

Saleh continue son double jeu. D’un côté, il fait semblant d’accepter un compromis, mais au dernier moment il refuse de le signer. En parallèle, il durcit son régime et continue à faire tuer des manifestants. On comprend qu’il essaye de gagner du temps et de se maintenir au pouvoir en espérant que l’opposition va finir par se lasser. Combien de temps cela va-t-il encore durer ?

__________________________ 9 – Romandie News (Ch) avec AFP

06/05 Yémen: Saleh promet de résister à ses détracteurs hors-la-loi

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a de nouveau promis de résister à ses détracteurs qualifiés de hors-la-loi, alors que la contestation populaire appelant à son départ continue avec des dizaines de milliers de manifestants vendredi à Sanaa et Taëz.

Je vous assure que je vais résister, a lancé M. Saleh devant une foule de ses partisans sur une place jouxtant son palais à Sanaa, les saluant pour leur détermination à défendre la légitimité constitutionnelle.

Il s’est vivement attaqué à ses détracteurs, qui réclament son départ, les qualifiant de hors-la-loi et porteurs d’un projet rétrograde.

Ce sont des forces réactionnaires et terroristes, a ajouté le président Saleh qui n’a pas cessé d’invoquer la légitimité constitutionnelle, pour défendre son mandat qui court jusqu’en 2013.

Oui à la légitimité, non au chaos, non au projet de la rancune, a-t-il encore dit à propos de l’opposition, rappelant que le peuple avait dit son mot en 2006, en le reconduisant à la tête de l’Etat.

Rassemblés en masse sur la place des Sittine, près de la place du Changement, épicentre de la contestation à Sanaa, les protestataires ont de leur côté appelé au départ de M. Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans.

Le peuple veut faire juger le bourreau, a répété la foule, estimée par les organisateurs à des centaines de milliers de personnes.

Le peuple veut Ali Abdallah Saleh, répliquaient les partisans du chef de l’Etat qui, arborant les portraits du président et des banderoles à sa gloire, étaient tenus à distance des protestataires.

Ne quittez pas les places de la contestation jusqu’à la chute du tyran, a lancé un imam dans son prêche devant les protestataires, alors qu’un autre imam, qui haranguait les partisans du président, s’en est pris à l’opposition qui refuse de lever les sit-in pour provoquer le chaos dans le pays.

Des manifestations similaires ont été organisées dans d’autres villes du Yémen, dont Taëz, à 200 km au sud de Sanaa, où des dizaines de milliers de protestataires, rassemblés sur la place de la Liberté, ont réclamé de nouveau le départ du président Saleh.

Vendredi, jour de la prière musulmane hebdomadaire, donne l’occasion à des manifestations rivales, baptisée ce jour le Vendredi de la sécurité et la stabilité par les partisans du régime, et le Vendredi de la fidélité du peuple au Sud par les protestataires.

_____________________________ 8 – AP

06/05 Un drone américain aurait tué deux militants d’Al-Qaïda dans le sud du Yémen

De Ahmed Al-Haj,

Un présumé drone américain a tiré un missile, jeudi, contre une voiture qui circulait dans le sud du Yémen, tuant deux frères considérés comme des militants d’Al-Qaïda, ont déclaré des responsables de la sécurité et des chefs tribaux.

Le ministre yéménite de la Défense a confirmé la mort des deux frères dans la province de Shabwa, mais n’a pas voulu donner plus de détails.

En septembre, le ministre yéménite des Affaires étrangères avait déclaré qu’il n’autoriserait plus de tirs de missiles menés par des avions sans pilote. Mais après la découverte de colis piégés placés par des agents d’Al-Qaïda au Yémen dans des avions cargo à destination des États-Unis en octobre dernier, les tirs de drones semblent avoir repris dans le pays.

Le Yémen, paralysé par d’importantes manifestations contre le président Ali Abdullah Saleh, abrite aussi l’une des branches d’Al-Qaïda les plus actives dans le monde, qui a planifié plusieurs attaques contre les États-Unis.

Des responsables de la sécurité et des chefs tribaux de la province de Shabwa joints par téléphone ont identifié les deux frères comme étant Abdullah et Mosaad Mubarak, mais ils n’ont pas dit pourquoi ils pensaient que l’attaque avait été menée par un avion sans pilote. Ces responsables ont requis l’anonymat compte tenu de la nature délicate de l’information.

Al-Qaïda dans la Péninsule arabique, nom de la branche yéménite du groupe terroriste, compterait environ 300 combattants dans les provinces de Shabwa, Abyan, Jouf et Marib, des régions montagneuses où le gouvernement central est pratiquement absent.

Les États-Unis menaient auparavant de fréquentes missions de drones au Yémen, semblables à celles qui ont tué plusieurs militants d’Al-Qaïda au Pakistan, avant qu’un responsable local ne soit tué dans les frappes. En septembre, le ministre des Affaires étrangères, Abu Bakr Al-Qirbi, avait déclaré que les frappes avaient été suspendues.

Washington soutient la lutte anti-terroriste au Yémen avec une aide militaire de 150 millions $ US par année et la mise à disposition de 100 instructeurs à tout moment. Mais les manifestations populaires appelant à la démission du président Saleh ont nui aux efforts du gouvernement yéménite dans sa lutte contre Al-Qaïda.

Encore des manifestations

Jeudi, des milliers de personnes sont de nouveau descendues dans les rues du centre et du sud du pays pour réclamer la démission du président. Dans au moins deux manifestations, des partisans de M. Saleh ont attaqué des protestataires.

Dans la ville de Bayda, des militants ont affirmé que des partisans du président avaient brûlé des tentes érigées sur une place centrale de la ville alors que les manifestants étaient en train de prier.

Des centaines d’autres manifestants sont arrivés sur les lieux pour dénoncer l’incendie, alors que d’autres recueillaient des dons pour remplacer les tentes, a déclaré un militant qui a requis l’anonymat par crainte de représailles.

«Nous allons reconstruire!», ont scandé les manifestants.

Dans la ville de Damt, dans la province d’Al-Daleh, dans le sud, des partisans d’Ali Abdullah Saleh brandissant des armes automatiques et des bâtons ont organisé une marche d’appui au président. La foule a saccagé un magasin de disques et a battu son propriétaire pour avoir fait jouer des chansons anti-Saleh, a déclaré Mohammed Al-Marfadi, un militant pro-démocratie de la ville.

_____________________________ 7 – Romandie News (Ch) avec AFP

05/05 Yémen: l’opposition appelle le CCG à faire pression sur Saleh

L’opposition yéménite a appelé jeudi les monarchies du Golfe à faire pression sur le président contesté Ali Abdallah Saleh pour qu’il signe un plan de sortie de crise élaboré par ces pays.

Nous appelons les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) à faire pression sur le président et prendre toutes les mesures nécessaires pour le forcer à signer l’accord, a déclaré à l’AFP Mohammad Qahtan, porte-parole du Front Commun, une coalition de l’opposition parlementaire.

M. Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans, a refusé la semaine dernière de signer le plan du CCG, qui prévoyait sa démission au bout d’un mois et avait été accepté en principe par le parti présidentiel et le Front commun.

Le secrétaire général CCG, Abdellatif al-Zayani, venu samedi à Sanaa pour inviter officiellement les deux parties à signer l’accord à Ryad, était reparti sans avoir pu obtenir la signature du chef de l’Etat.

Les membres du CCG sont soucieux de mettre un terme au bain de sang au Yémen et de maintenir son unité, sa sécurité et sa stabilité, a déclaré M. Zayani, selon l’agence qatari QNA.

Le CCG est en contact avec toutes les parties yéménites pour obtenir un accord sur les modalités de signature du plan, a-t-il ajouté, assurant que les différends sur le sujet seraient résolues par la consultation avec les ministres du CCG, son secrétariat général et les Yéménites.

Dimanche, les ministres des Affaires étrangères du CCG (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Koweït et Oman) avaient annoncé que M. Zayani retournerait à Sanaa pour reprendre sa méditation, sans préciser de date.

Le plan du CCG prévoit la formation par l’opposition d’un gouvernement de réconciliation et la démission dans un mois de M. Saleh en échange de son immunité, puis une élection présidentielle 60 jours plus tard.

Nous sommes prêts à signer à tout moment, c’est le président qui refuse, a insisté M. Qahtan. Les manifestants qui réclament le départ de M. Saleh depuis plus de trois mois avaient cependant annoncé leur rejet du plan, en particulier de l’immunité pour le président.

Les manifestations contre M. Saleh et la répression qui les a accompagnées ont fait depuis fin janvier au moins 150 morts.

_____________________________ 6 – Romandie News (Ch) avec AFP

Yémen/Sud: sept tués, dont 2 civils, dans des accrochages

Quatre policiers, un militaire et deux civils ont été tués mercredi dans le sud du Yémen dans une attaque armée contre un convoi de la police et des accrochages qui ont suivi, selon un responsable des services de sécurité et une source médicale.

Les assaillants ont tiré trois obus de mortier contre des policiers qui quittaient à bord de deux véhicules le quartier général de la police anti-émeutes à Zinjibar, chef-lieu de la province, l’un des fiefs de la branche locale d’Al-Qaïda, a déclaré à l’AFP le responsable.

Quatre policiers ainsi qu’un militaire qui passait dans le secteur ont été tués dans l’attaque, a ajouté, sous couvert d’anonymat, le responsable en citant un nouveau bilan. Dans un premier temps, il avait fait état de trois policiers tués.

Selon lui, deux obus ont touché les véhicules de la police et un troisième est tombé sur le mur d’enceinte d’un immeuble.

L’attaque a été suivie par des accrochages entre les assaillants et les forces de sécurité, qui se poursuivaient par intermittence en fin d’après-midi dans le centre de Zinjibar, faisant plusieurs blessés, selon des habitants.

Une source médicale a annoncé à l’AFP que 16 civils blessés avaient été admis à l’aéroport, et que deux d’entre eux avaient succombé à leurs blessures.

La semaine dernière, quatre personnes, dont deux civils, avaient été tuées dans deux attaques armées à Zinjibar.

Les violences sont quasi-quotidiennes dans le sud du Yémen, où le pouvoir central est confronté à la fois aux militants d’Al-Qaïda et à un mouvement sécessionniste.

_____________________________ 5 – AP

03/05 Yémen: Des milliers de manifestants exigent la démission du président Saleh

De Ahmed Al-Haj,

Des milliers de manifestants ont envahi lundi les rues de plusieurs villes à travers le Yémen afin de réclamer la démission du président Ali Abdullah Saleh après que celui-ci eut refusé de signer une entente visant à mettre fin à la crise.

Les forces de sécurité yéménites ont tiré en l’air pour disperser les manifestants à Aden, au sud du pays, tuant un homme qui observait la scène depuis son balcon, a révélé le militant Wady al-Shaabi. Une femme a également été atteinte à l’épaule par une balle et blessée.

Le président Saleh a presque fait capoter un accord élaboré par le Conseil de coopération du Golfe (CCG) en déclarant le week-end dernier qu’il demanderait à des proches collaborateurs de le ratifier à sa place, jetant les négociations dans une impasse qui pourrait faire sombrer davantage le pays dans le chaos.

Au moins 140 personnes ont été tuées durant la répression menée par le gouvernement yéménite contre les protestataires, dont le nombre continue tout de même à grossir de semaine en semaine.

Les violences commises par les autorités contre la population ont poussé plusieurs haut dirigeants de l’armée, membres du parti au pouvoir, diplomates et autres responsables à joindre les rangs de l’opposition, isolant ainsi le président.

L’entente suggérée par les pays voisins du Yémen dans le golfe Persique prévoit le départ d’Ali Abdullah Saleh dans les 30 jours suivant la signature et confie le pouvoir à un gouvernement de transition national en attendant la tenue d’élections. La proposition assure également l’immunité au président.

Le leader yéménite avait refusé dimanche à la dernière minute de parapher l’accord. Le CCG a affirmé qu’il enverrait un représentant pour tenter de sauver l’entente.

_____________________________ 4 – Le Figaro avec AFP

3/05 Yémen: "une occasion perdue" (France)

La France "regrette le refus d’Ali Abdallah Saleh de signer l’accord de transition proposé par le Conseil de Coopération des États Arabes du Golfe", ce qui est "une occasion perdue de trouver une issue politique à la crise" au Yémen, a déclaré aujourd’hui le Quai d’Orsay.

Ce plan de transition "est aujourd’hui la meilleure voie permettant une solution pacifique et ordonnée à la crise yéménite, préservant l’unité, la sécurité et la stabilité du pays", a précisé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.

"Nous appelons toutes les parties yéménites à rester pleinement engagées en faveur d’une telle solution" et "demandons une nouvelle fois aux autorités en place d’éviter tout usage de la force à l’encontre de manifestants pacifiques", a-t-il ajouté.

Le Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) a annoncé dimanche que son secrétaire général, Abdellatif al-Zayani, allait retourner à Sanaa pour reprendre sa médiation.

Zayani avait quitté samedi soir Sanaa sans avoir pu obtenir du président Saleh qu’il signe le texte du plan de sortie de crise. L’opposition avait alors refusé de se rendre à Ryad où la signature formelle de l’accord, prévoyant la démission dans un mois du président, devait se dérouler hier.

_____________________________ 3 – France 24

03/05 Les manifestations se poursuivent au Yémen

Par Electron Libre

Au Yémen, l’opposition a prévenu jeudi le gouvernement que les violences contre les manifestants risquaient de faire échouer un projet d’accord pour une transition politique. Des violences qui, mercredi, ont fait une dizaine de morts et de nombreux blessés d’après des cyberactivistes qui ont mis en ligne ces images sur Facebook pour dénoncer la répression.

Des affrontements sanglants sont en effet venus clôturer une journée de manifestations à travers le pays. Cette vidéo amateur aurait ainsi été tournée à Taïz, dans le sud du pays, alors que des dizaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues. Objectif : protester contre le plan de sortie de crise, mis au point par les pays du Golfe, et qui garantit l’immunité au président et à sa famille.

Cette séquence aurait quant à elle été tournée dans la capitale Sanaa. Selon l’auteur de ces images, elle montrerait notamment des snipers positionnés sur les toits tirer à balles réelles sur la foule pour disperser les protestataires.

Cette autre vidéo témoignerait quant à elle des violents affrontements qui ont opposé des manifestants à des supporters du régime.

Des partisans du pouvoir que les opposants accusent d’être payés par les autorités pour attaquer les manifestants. Cette vidéo qui circule actuellement sur Internet montrerait ainsi les pauses déjeuners dans les deux camps respectifs. La première partie du clip aurait été filmée pendant la distribution de petites portions de nourriture aux contestataires, tandis que la deuxième partie aurait été tournée lors des repas, beaucoup plus copieux, dans un campement mis en place par le gouvernement.

_________________________ 2 – Romandie News (Ch) avec AFP

01/05 Yémen: le chef du CCG retournera à Sanaa pour poursuivre sa médiation

Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, Abdellatif al-Zayani, va retourner à Sanaa pour reprendre sa médiation, après le refus du président contesté du Yémen Ali Abdallah Saleh de signer un plan de sortie de crise proposé par le CCG, a indiqué ce groupe régional.

Dans un communiqué publié au terme d’une réunion à Ryad dimanche, les ministres des Affaires étrangères des six monarchies du CCG ont exprimé l’espoir d’enrayer tous les obstacles qui empêchent encore un accord final sur une transition du pouvoir au Yémen.

Le secrétaire général retournera à Sanaa à cet effet, ont ajouté les ministres qui ont indiqué dans leur communiqué avoir passé en revue les résultats des contacts que M. Zayani a eus samedi à Sanaa avec le président Saleh et l’opposition.

M. Zayani avait quitté samedi soir Sanaa sans avoir pu obtenir du président Saleh qu’il signe le texte de sortie de crise. L’opposition avait alors refusé de se rendre à Ryad où la signature formelle de l’accord, prévoyant la démission dans un mois du président, devait se dérouler dimanche.

_____________________________ 1 – L’Express avec Reuters

01/05 Saleh refuse de signer l’accord de sortie de crise au Yémen

Avec Mohammed Mukhashaf à Aden et Asma Alsharif à Ryad; Nicole Dupont pour le service français

L’accord de sortie de crise au Yémen semblait très compromis dimanche après le refus du président Ali Abdallah Saleh de le signer.

Aux termes de l’accord de transfert du pouvoir, Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans, se serait engagé à abandonner la présidence dans un délai d’un mois, devenant, après les présidents tunisien et égyptien, le troisième dirigeant arabe renversé depuis janvier.

Saleh aurait dû signer l’accord samedi.

L’opposition yéménite, ulcérée par ce revirement de dernière minute, a dit qu’elle envisageait d’accentuer la pression sur le président afin qu’il démissionne après trois mois de manifestations contre son régime.

"Nous étudions les options d’escalade et nous attendons une position américano-européenne sur le refus de Saleh de signer", a dit à Reuters un dirigeant de l’opposition en réclamant l’anonymat parce qu’aucune décision officielle n’avait encore été prise.

Le Conseil de coopération du Golfe – Emirats arabes unis, Bahreïn, Arabie saoudite, Oman, le Qatar et le Koweït – à l’origine du plan de sortie de crise, a bouclé dimanche une réunion à Ryad sans annoncer de stratégie pour parvenir à un accord.

"Le conseil exprime l’espoir de lever tous les obstacles bloquant encore un accord final et son secrétaire général se rendra à Sanaa à cet effet", dit une déclaration des ministres des Affaires étrangères du CCG.

L’opposition avait quant à elle refusé de se rendre dimanche à Ryad pour participer aux discussions en affirmant qu’il n’y avait aucune raison d’y assister.

Les médiateurs du CCG ont fait savoir samedi à l’opposition yéménite que Saleh était prêt à signer l’accord en tant que chef de son parti mais pas en tant que chef de l’Etat.

Le secrétaire général du CCG, qui se trouvait à Sanaa pour la signature, a quitté le Yémen sans avoir pu convaincre Saleh de signer et une source au CCG a déclaré que la cérémonie officielle de signature, dimanche à Ryad, avait été reportée, sans que l’on sache si ou quand elle pourrait être reprogrammée.

"C’est vraiment typique de Saleh. Il essaie de gagner du temps. Il repousse l’inévitable. Cela fait partie de sa personnalité", commente Theodore Karasik, un politologue basé à Dubaï.

"Je pense que la perspective d’une solution négociée s’éloigne lentement et qu’un certain type de pression va devoir être appliqué, et non plus des mots".

L’opposition yéménite a dit garder l’espoir que les Etats du Golfe obtiendront la signature de Saleh.

Saleh et l’opposition, qui regroupe des islamistes et des éléments de gauche, ont accepté en principe l’accord.

"L’affaire est maintenant entre les mains des Etats du Golfe. S’ils parviennent à convaincre Saleh, ce serait bien", déclarait samedi soir Mohammed Basindwa, personnalité d’opposition considérée comme un possible Premier ministre de transition.

Saleh, qui s’est entretenu dimanche par téléphone avec les rois d’Arabie saoudite et de Bahreïn, leur aurait dit qu’il continue d’être favorable à l’initiative du CCG, ont rapporté des médias yéménites.

L’accord négocié par le CCG garantit l’immunité à Saleh et à son entourage, y compris à des proches dirigeant les forces de sécurité. Il prévoit en outre que Saleh nomme un Premier ministre issu de l’opposition pour diriger un gouvernement de transition qui devra organiser une élection présidentielle dans les soixante jours suivant son départ.

Des manifestants ont promis de rester dans les rues jusqu’au départ de Saleh et ils réclament qu’il soit traduit en justice pour corruption et pour la mort de quelque 144 manifestants.

De nouvelles violences ont été enregistrées dimanche avec l’attaque d’un bâtiment officiel dans la province méridionale d’Abyan. Des inconnus ont ouvert le feu et tiré des grenades RPG, tuant trois soldats qui gardaient le site et en blessant quatre autres. Un responsable local a mis en cause al Qaïda.

Plus à l’est, trois soldats yéménites ont été tués par des inconnus qui ont tiré sur une patrouille militaire dans la province d’Hadramaut, a-t-on appris de source proche des services de sécurité locaux.