10/05/11 (B603) Les dernières nouvelles du front par l’ex Sergent-Chef Ariko.

Jour d’investiture d’Ismail Omar Guelleh a Djibouti.

Le peuple djiboutien commémore la naqba (la catastrophe en arabe).

Le vol du suffrage par le pouvoir mafieux de Djibouti a permis au peuple de remporter une victoire éclatante, en forçant le monstre de Djibouti à se retrouver seul face a un candidat sans aucune motivation ni conscience politique. Simplement un candidat téléguidé depuis la Présidence.

Ce dimanche matin IOG était prêt à s’auto-introniser, sans honte et sans la moindre compassion pour tous les malheureux Djiboutiens, en particulier ceux qui sont abandonnés au quartier carton. (Plusieurs de leur maisons ont pris feu par la faute de l’EDD) Devant un parterre d’assassins de tous bords, le président dictateur s’est reconduit pour la troisième fois, malgré le boycott massif du peuple djiboutien qui n’a pas voulu lui donner une troisième chance de diriger ce pays.

Cette élection obtenue frauduleusement lui aura quand même permis de mesurer à quel point il était impopulaire et rejetté par l’ensemble de la population (toutes tribus confondues).

Non content d’avoir réussi son méfait, le dictateur a commencé à s’attaquer aussitôt après à son supporter « d’une campagne ».

– Aucune reconnaissance pour le travail ni pour l’engagement d’Ilyas Dawaleh

Il s’agit du petit commerçant Ilyas Dawaleh. Ce dernier s’était pleinement investi tout au long de la campagne chaotique du candidat isolé et impopulaire, pour sauver les meubles.

A titre de récompense, il pouvait au moins espérer un poste ministériel lors du remaniement … Mais au contraire ! Le jeune avocat anglo-djiboutien a été fermement sommé de se tenir a carreau, le temps pour IOG puisse lui trouver un poste de responsabilité pour le récompenser des mensonges qu’il a réussi à mettre en scène.

Il a été victime de son altercation violente avec le Ministre de la communication Ali Abdi Farah, en instance de départ du gouvernement, mais maintenu artificiellement à la demande de la première dame, Kadra Haid. Ali Abdi Farah a juré la perte d’Ilyas Dawaleh et c’est lui qui a été finalement écouté par le couple royal de Djibouti.

Ilyas Dawaleh a fait les frais de la colère du Ministre. Il s’est pointé a la résidence d’Haramous dans l’espoir d’y être reçu par le Président isolé, comme il le faisait chaque matin depuis le début de la campagne. Mais ce matin là, IOG a donné ordre à son chef de la sécurité, Mohamed Bidare, de refouler le jeune commerçant Ilyas Dawaleh.

Fou furieux, il a compris que la partie était finie pour lui. La fin du rêve : la réalité s’imposait.

Il a pris quelques jours de congés à Dubaï afin de remettre ses idées en place. Avait-il rêvé, ne serait-ce qu’un instant de remplacer le ministre de la tribu des Fourlaba Elmi Obseih Waiss ?

C’était mal connaitre le couple royal qui a pris possession de Djibouti depuis le 9 avril 1999.

– IOG achète la déclaration de Mohamed Warsama Ragueh

Jeudi dernier, IOG aurait acheté la déclaration de son rival « sur mesure » : Mohamed Warsama Ragueh.

Dans le cadre d’un accord dont les termes ne sont pas encore connus, il a finalement accepté de reconnaître officiellement sa défaite au cours d’un show planifié par Hachi Abdillahi Orah, le conseiller politique d’IOG, face à une équipe de la RTD qui a été mandatée au domicile de Mohamed Warsama Ragueh. C’est ainsi qu’il a publiquement reconnu sa défaite et salué officiellement l’immense victoire de son rival.

Après cette interview, Warsama Ragueh a reçu, en mains propre, du chef du protocole d’Etat Djama Elmi Darar, le carton d’invitation pour la cérémonie d’investiture.

IOG invitait son candidat préfabriqué et malheureux à partager sa victoire. Vous voyez bien qu’IOG n’est pas aussi méchant qu’on voudrait le faire croire !

Au fond, ce n’était qu’un coup médiatique !!

Il fallait rassurer le reste de l’opposition en montrant que Warsama était un homme responsable et fréquentable. Par conséquent on pourrait travailler avec lui dans l’avenir contrairement à des opposants comme DAF ou Mahdi Ibrahim God.

Le pauvre Warsama s’est fait piéger par la caméra de la RTD et déstabilisé par les questions pièges des journalistes « maison » envoyés uniquement pour le mettre à terre.

En échange de son silence et de sa volte-face, Mohamed Warsama Ragueh s’est fait offrir par le régime une belle voiture et une promesse de poste dans l’équipe d’IOG. Sauf qu’IOG ne lui donnera jamais la part du gâteau qu’il se garde pour lui seul.

Mohamed Warsama n’avait pas vraiment le choix. Ou bien c’était se rallier au candidat voleur ou file directement à la prison de Gabode qui l’attendait. Le pouvoir l’accusait d’entretenir une rébellion souterraine dans les faubourgs de Balbala.

– Après Warsama, c’est l’équipe de campagne qui va faire les frais de l’ingratitude d’IOG

Après avoir réduit au silence le candidat Warsama Ragueh, IOG s’est attaqué aux membres de son équipe de campagne qui ont tous boudé sa réélection. Des ministres Warabeys sont sur la ligne de départ.

Certains, comme Yacin Elmi Bouh et Abdallah Abdillahi Miguil, savent qu’ils ne sont plus utiles. Mais ils sont solidement soutenus par leurs tribus – Issa Mamassan Arabweyne – pour Yacin Elmi et – Issa Ourweiney – pour le ministre de la santé.

Les sages de ces deux tribus ont été reçus par IOG. Ils ont prévenu le candidat, violeur de la constitution, qu’il ne fallait pas qu’il écarte leurs poulains respectifs, faute de quoi ils retireraient leurs alliances tribales.

IOG sait que la partie est serrée.

Comment va t il faire pour se débarrasser de ces ministres dont certains sont hués dans les rues de Djibouti ?

Ces ministres qui ont tous grandi dans sa cour, savent trop de choses sur lui et sur sa femme.

Les laisser en liberté comme cela serait suicidaire. Les éliminer un par un serait aussi suicidaire. Reste qu’IOG a promis a la population de faire le ménage dans son gouvernement dont les membres se déchirent un par un, parfois jusqu’à des rixes.

– Reste l’épineuse question du premier ministre.

IOG veut se débarrasser de Dileita. Sauf que sur intervention de son ami Hachi Abdillahi Orah et de Barkhat Gourad, il a du reculer pour l’instant. De l’autre côté, la Paulette exerce une forte pression pour qu’il soit mis sur la touche : elle n’aime pas ce premier ministre même s’il s’est fait ridiculiser devant tous les Afar.

Au final, le premier ministre devrait conserver son maroquin. Mais alors, qui va sauter ? Parmi les membres de ce gouvernement.

Des ministres faibles sans soutien ethnique. Le président dictateur a eu une altercation violente avec sa femme au sujet du limogeage du Gouverneur de la banque nationale de Djibouti : Djama Mahamoud Haid. Kadra a rappelé que s’il virait Djama, le caissier chef, il devrait aussi virer l’autre Djama, celui de l’EDD.

Aux dernières nouvelles, IOG aurait proposé à Djama Mahamoud, le poste de ministre des finances en remplacement d’Ali Farah Assoweh dit Ali Adnane. Kadar a refusé l’éviction de son frère de la banque nationale, mais elle a défendu son protégé personnel, le ministre Ali Farah Assoweh qui est en bagarre avec l’un des ennemis de la première dame de Djibouti, le fameux Yacin Elmi Bouh.

– Revirement de situation !

IOG aurait finalement décidé d’offrir les « Finances » au jeune avocat londonien ! Mais la tigresse de Djibouti qui n’a nullement confiance en ce jeune avocat qu’elle ne connait pas bien, est monté au créneau et rien n’est encore fait à cette heure

– Reste maintenant l’épineuse question de l’armée ?

Kadra Haid aurait demandé a IOG de mettre rapidement à la retraite le général Zakaria Cheik Ibrahim et de renvoyer le colonel Mohamed Djama Doualeh patron de la garde républicaine à son ancien corps qui est la police nationale ou l’attend le colonel Abdillahi Abdi Farah qui s’est jurer de le faire payer pour ses fautes commises contre les Ourweiney de sa tribu.

Sentant le piège, rapide comme l’éclair, Mohamed Djama a pris un revoler de type Beretta et il est allé voir la première dame au palais présidentiel. Il a juré de l’abattre si jamais elle touchait à son poste. IOG aurait sommé Mohamed Djama de rester à la maison pour trois jours histoire afin qu’il reprenne son calme. IOG sait que Mohamed Djama a tué des innocents pour assurer la survie du couple royal.

Le général Zakaria a réagi lui aussi, en sommant la Qabyo de se mêler de ses affaires. IOG a négligé le rappel a l’ordre de sa propre tribu qui n’a pas digéré la nomination du colonel Mohamed Ali Absieh (d’origine Issak) qui est actuellement chef de corps de l’académie militaire d’Arta (AMIA), à la tête de la garde républicaine.

Exit donc le colonel Mohamed Ali Absieh ! Mais la RPP (Reine Paulette de pacotilles) n’a pas encore lâché le morceau. Elle a alors proposé que l’on permute deux hommes. Le colonel Mohamed Djama serait nommé chef de corps de l’école militaire de Holl Holl (aussi appelée « Ecole Président Hassan Gouled » et son directeur actuel, le commandant Omar Saïd Ali (dont l’épouse est Fadouma Farah, la secrétaire particulière du général Fathi) prendrait son poste à la tête de la Garde républicaine.

Dans cette hypothèse, le commandant Omar Saïd deviendrait ainsi le nouveau chef d’état-major de la garde républicaine.

IOG a refusé cette proposition de Kadra Haid. Le commandant Omar Saïd n’est pas Mamassan donc il serait peu fiable et suspect aux yeux du dictateur.

– Depuis le coup du 8 avril 2011 IOG maintient le suspens.

Il s’est enfermé dans sa résidence d’Arta, ayant pour seule compagnie, celle de son grand ami et conseiller politique Hachi Abdillahi Orah. Il a même refusé de recevoir les ministres qui étaient venus le féliciter à sa résidence.

Durant cette campagne, des gens ont été tués à Djibouti !

C’est ainsi que le chef de la sécurité de l’ambassade des États-Unis a été retrouvé mort, achevé à coups de couteau derrière les salines ouest de même qu’un djiboutien du nom d’Ahmed Abdillahi Faray.

Ce djiboutien bossait pour l’ambassade des États-Unis d’Amérique à la section de la sécurité et en parallèle, il travaillait pour Transparency International. Cette fois, le régime a innové et expérimenté une nouvelle tactique. Il aurait demandé aux amis d’Ahmed Abdillahi de les accompagner pour être présents à un mariage au quartier 6. Ahmed, qui ne se doutait de rien, s’est bien habillé et il a accompagné ses amis dans ce mariage. Depuis l’assassinat de son patron américain, il se sentait menacé. Selon des témoins, il aurait été arrêté par la sécurité djiboutienne et conduit dans un lieu inconnu.

Deux jours plus tard son cadavre a été déposé à la morgue de l’hôpital Peltier, comme cela avait été le cas pour le malheureux sergent Moumin de la garde républicaine qui était chauffeur de la première dame de Djibouti.

Sa famille l’a recherché pendant trois jours : personne n’avait vu le malheureux Ahmed. Ses amis, qui lui ont tendu le piège ont nié en bloc l’avoir vu, après le mariage. Un médecin de l’hôpital Peltier qui connaissait la famille à alerté sa femme. En vain, la famille a réclamé une autopsie. L’hôpital, qui est aux ordres de la présidence, a refusé de la pratiquer. La famille aurait sollicité l’aide d’un médecin qui aurait réalisé une autopsie dans sa clinique privée.

Ce médecin dont nous protégeons l’anonymat, mérite l’admiration de la nation. Selon lui, le corps d’Ahmed Abdillahi Ferray présentait des traces de coups et de brulures sur une bonne partie du corps.

Le défunt avait beaucoup saigné. Cela serait du à une attaque d’une espèce d’animaux rares à Djibouti. Selon ce médecin c’est un rat enragé qui aurait mordu le pauvre Ahmed. On se rappelle que la SDS élève dans son souterrain du plateau du serpent des rats mortels importés d’Afrique du sud.

Le corps d’Ahmed avait beaucoup souffert. Cela nous rappelle le cas de ce malheureux Ilyas dont le corps avait été mordu des pieds à la tête et que la mer avait finalement rejeté près de la Siesta, un certain mois de mai en 2006.

Mais le pauvre Ahmed avait aussi reçu trois balles dont un impact mortel au niveau de l’estomac qui a provoqué l’hémorragie. Le pauvre Ahmed a été enterré dans le cimetière de pk 12 par sa famille.

Encore un djiboutien abattu sans raison par ce régime qui n’a que la force comme Loi.

L’ambassade des États-Unis a décidé de mener l’enquête de son côté en sollicitant le renfort des agents de la CIA et du FBI. Pas moins de 12 agents se sont rendus à Djibouti et toujours pas de suspects arrêtes. Les américains se plaignent des entraves que les autorités de Djibouti leur opposent en refusant de collaborer efficacement. Pour leur couper l’herbe sous les pieds, le régime a délégué le lieutenant Colonel Omar Hassan Matan de la police judicaire pour faire le sale boulot avec les américains. Grand spécialiste du camouflage, le lieutenant colonel Omar Hassan Matan va surement tenter d’orienter les flics américains sur une fausse piste.

– L’investiture, sans électricité !

Dimanche matin, IOG s’est auto-proclamé, Président de la république en compagnie de plusieurs chefs d’état et des ministres dont certains sont soupçonnés par les Nations unies de crimes contre l’humanité et sous le coup d’un mandat d’arrêt. Pas le détail !

Le premier ministre d’Éthiopie est arrivé à Djibouti à la dernière minute, en « oublian »t d’amener avec lui, l’ambassadeur de Djibouti a Addis Abeba, Ismail Goulale Boudine, qui risque gros pour son fauteuil ainsi que le jeune Ougas Moustapha Ibrahim qui a déjà maudit le président voleur de Djibouti dans l’un de ses discours.

Plusieurs chefs d’état ne se sont pas déplacés pour ne pas risquer d’être considéré par leur opinion publique d’amis du dictateur. De nombreux ambassadeurs des pays amis de Djibouti, ne se sont pas présentés contrairement à ce qui avait le cas en 2005. Le Kenyan Kibaki, le Rwandais Paul Kagameh, le Zimbawehbien Mugabeh, l’émir du Qatar, l’émir de Dubaï etc. ont tous boudé la cérémonie du petit dictateur de Djibouti.

La victoire la plus éclatante est venue du peuple de Djibouti !

Celui ci a boudé carrément la cérémonie d’IOG. Celui-ci a vu que la salle de banquet de l’hôtel Kempisky palace n’était même pas pleine. Juste quelques personnes dont des ambassadeurs et un personnel de l’ambassade des États-Unis qui n’a pas compris grand-chose, car le système de traduction simultané ne marchait pas.

Mais la chose qui a fait rire tout Djibouti est cette histoire. . !

A son arrivée a l’hôtel Kempisky Palace, le patron de l’EDD voulait rentrer en même temps que la Paulette. Il s’est fait repousser par les gardes du corps de la première dame de Djibouti et même sérieusement bousculé.

Djama Ali Guelleh aurait très mal pris cette altercation avec le lieutenant Ahmed 13, chef de la sécurité de la première dame. Avec son portable, il aurait donné l’ordre de couper le courant.

Effectivement, la ville a été privée d’électricité à partir de 9h30, un matin de jour férié. Les gens avaient préféré la grasse mâtinée au spectacle pitoyable offert par le dictateur … Il n’a même pas pris la peine de se déplacer pour raccompagner les délégations des pays amis qui avaient fait le déplacement à Djibouti uniquement pour l’applaudir. Il a préféré rentrer solitaire à son palais d’Haramous tellement il avait sommeil. Visiblement le grand pharaon était fatigué : conséquences d’un long broutage la veille au soir avec son grand ami Hachi Abdillahi Orah.

Autre curiosité, le ministre de la défense nationale Ougoureh Kifleh Ahmed ne s’est pas montré à la cérémonie de ce matin. Ougoureh Kifleh sait qu’il est aimé du couple royal. Il aurait brouté tard dans la nuit en écoutant ses Falissos (voyeuses sortes de « femmes charlatan ») qui virent dans leur écran de fumée qu’un ennemi invisible allait attaquer son grand ami IOG.

La plupart des députés avaient boudé l’événement, en raison se son peu d’intérêt. La RTD a diffusé durant toute l’après-midi des chansons à la gloire du pharaon de Djibouti interprétées par des misérables groupes folkloriques payés pour la circonstance.

Maintenant qu’il s’est réinstallé sur le trône qui va-t-il bouffer en premier ?

Il se murmure qu’Ali Abdi Farah s’est vu proposé le poste d’ambassadeur de Djibouti à Paris pour mieux se soigner. L’intéressé a refusé le poste car l’actuel ambassadeur de Djibouti Rachid Farah va être mis a la retraite.

Ahmed Issa Gabobeh, ancien ambassadeur de Djibouti à Asmara se prépare pour Koweït City, mais IOG ne veut pas de lui ! Ambiance garantie.

Qui va remplacer Ismail Goulale Boudine a Addis Abeba en Éthiopie alors que les Douas et les menaces de l’Ougas Moustapha sont connues à Djibouti ?

Où vont aller les ministres Warabeys ?
Quel sort réserve-t-il à Mohamed Warsama Ragueh ?
Qui va sauter lors du prochain remaniement gouvernemental ?
Il se murmure que le fils d’Abdallah Kamil deviendrait ministre dans ce gouvernement ?
IOG va-t-il s’ouvrir a l’opposition et a la société civile ?

Autant de question que les djiboutiens se posent en ce moment.

Le pays est entré dans une phase d’incertitude politique à cause d’un dictateur qui ne veut rien entendre ni rien comprendre.

Paris a salué sa réélection pour éviter que ce fou ne vire les français de Djibouti, donc du côté de l’Élysée, on a préféré la prudence.

Washington attend des réponses claires à ses questions mais le régime n’a pas de réponses à lui donner.

Obama a refusé de féliciter IOG, car on ne salue plus un dictateur de nos jours.

Alors où va Djibouti et quel sera son avenir ?

Sergent Ariko
ex membre de la garde républicaine de Djibouti.
et président du groupe KIFAYA IOG.
Londres.