11/05/11 (B603) Dix-septième anniversaire de l’arrivée des premiers réfugiés djiboutiens sur le sol éthiopien. (Par Omar Gabasse)

Bientôt 18 ans que les premiers réfugiés djiboutiens sont arrivés sur le sol Éthiopiens.


18 longues années d’angoisse et d’attente les attendaient. Combien d’autres encore dans l’avenir, si nous ne faisons rien pour eux !

Actuellement, vivant dans le dénuement le plus total, ils n’ont plus aucun signe ni espoir pour les réconforter. (*) Leur quotidien devient pénible voire invivable en Éthiopie .Complètement ubliés des autorités concernées, à savoir l’ARA et le UN-HCR, ainsi que la communauté internationale.

Je dois aussi rappeler que, sauf erreur de ma part, tous les fonctionnaires du UN-HCR qui avaient osé évoquer leur problème, avaient été immédiatement remplacés.

Ce qui tendrait à prouver que c’est une affaire délicate. Il y a certainement une raison politique qui empêche toute solution visant à régler le problème des réfugiés djiboutiens.

Le gouvernement Éthiopien ne peut pas nier leur car il avait déclaré à la Radio, en Juillet 93, et de la façon la plus officiellequi soit, que plus 18.000 réfugiés avaient franchi la frontière et qu’ils bénéficieraient jusqu’en 2001 d’une aide alimentaire octroyée par le PAM.

Conséquence et bilan en 2011 :

– Des milliers de réfugiés sont toujours dans l’attente d’un enregistrement légitime (prévu par les textes et conventions internationales) qui s’avère pourtant impossible encore aujourd’hui. Pour eux ,aucune lueur d’espoir à l’horizon. Ils ne survivent que grâce a la solidarité exemplaire de leurs frères Afar de la région 2 (Région Afar de l’Éthiopie) qui partagent avec eux leur maigres sources. D’autant plus que même les Afar d’Éthiopie sont la cible des attaques des milices d Ismaël Omar Guelleh, (le Président auto-proclamé de la république de Djibouti). Ses milices opèrent dans la région et même elle multiplie les attaques contre les nomades afin de les chasser de leurs terres. Et ceci dure depuis l »indépendance. Qui ne pourrait imaginer qu’il ne s’agit pas d’un plan échafaudé à Djibouti par les hauts-Gradés de l’Armée djiboutienne.

Le manque d’assistance médicale a eu pour conséquences le décès de centaines de réfugiés djiboutiens (**) .Il faut souligner le cas des réfugiés Afar d’Erythrée qui sont à peu prés plongés dans la même situation que leurs frères Afar de Djibouti à une exception près, c’est qu’ils ont été enregistre et qu’ils sont hébergés dans un camp dans la région Afar.

Lorsque le RSADO (le mouvement de résistance AFAR qui combat le gouvernement Érythréen) fait subir de lourde pertes à l’armée érythréenne, celle-ci se venge sur la population civile Afar, qui est sans défense. Voilà pourquoi des milliers d’Afar ont choisi l’exil en Éthiopie.

Depuis 1998, le début du conflit Éthiopie-Érythrée et l’afflux de réfugiés érythréens vers l’Éthiopie, des centaines de réfugiés d’origine érythréenne ont été réinstallés en Europe et aux États unis … Mais aucune famille Afar d’origine érythréenne !

Pire encore ! Aucun dossier de familles Afar originaires d’Érythrée ne se trouvent dans le bureau du UN-HCR d’Addis.

Mais pourquoi ???

Quelle est la différence entre les Afars et les autres ethnies de l’Érythrée qui sont proposees pour la réinstallation ? Je ne trouve aucune explication à cette question !

Revenons aux réfugiés djiboutiens. Dès juillet 1993 (date des premiers exodes) et jusqu’à aujourd’hui, il n’y a aucune solution pour eux.

Comme je l’ai écrit à plusieurs reprises sur ce site, 20 familles seulement ont été reconnues par le UN-HCR à la suite d’un sitting de 24 h au siège du UN-HCR d’Addis Abeba. Depuis 2002, ils bénéficient d’une assistance sociale et médicale, mais avec l’inflation le prix des denrées a triplé, les loyers ont aussi triplés et nos concitoyens ont été repoussés loin du centre. Ils habitent très loin du siège du UN-HCR d’Addis Abeba. Ce n’est pas tous les jours qu’ils peuvent s’y rendre pour parler de leur problème.

Prenons l’exemple d’une famille qui s’est adressée à moi pour décrire leur problème. Ce récit m’a empêché de dormis et j »ai failli être licencié pour absence au travail.

Un garçon de 13 ans a été battu parce qu’il avait marqué un but contre l’équipe adverse. Né a Addis Abeba fils d’un réfugié djiboutien ne connaît rien du pays de ses parents. Grâce à son but, son équipe a gagné la coupe inter-quartier, mais ce n’est pas pour autant qu’elle a pris sa défense. (Toy afaru no)

Laissez faire, ce n’est qu’un Afar.

Voila ce que c’est d’être un réfugié, d’être Afar et en plus originaire de Djibouti !

Je sais cette site est visité par des associations humanitaires dignes de ce nom et non pas par ceux qui se remplissent leurs poches afin de s’enrichir sur le dos des pauvres. Dois-je rappeler, s’il en était besoin, que ni Omar Gabasse, ni l’ARDHD, ni Jean-Loup Schaal n’ont jamais encaissé d’aucune source, le moindre centime pour écrire et pour prendre la défense des réfugiés djiboutiens.

Comme moi,
Jean-loup Schaal a été mandaté officiellement par les réfugiés pour défendre leurs intérêts.

Mes frères réfugiés djiboutiens, Allah est avec vous.

Le haraka c est vous et nous. Il ne faut pas croire ces pseudo-opposants qui veulent utiliser les problèmes que vous vivez pour en tirer des bénéfices personnels et une carrière.

Je vous assure que rien n’est perdu. On vous rendra tous vos droits. Inch Allah.

Omar Gabasse
wadar lee gabasse bara (q1)

(*) Mis à part les 5 familles réinstallées en France fin 2009 et début 2010 et qui se sont très bien intégrées en France, car ils étaient tous des francophones et le soutien de l’ARDHD et de son président Jean-Loup Schaal)
(**) Une liste non exhaustive avait été publiée sur le site de l’ARDHD