03/07/11 (B611) Le Journal de Djibouti (Edition du 27 juin) relayé par nos correspondants.

Marche de solidarité hier à Djibouti pour le souvenir des martyres de l’indépendance de notre chère patrie. Les ministres ont été sommés de participer à cette marche : nombreux sont ceux qui arboraient le tee-shirt à l’effigie de Mahamoud Harbi Farah.

La vérité commande de dire qu’aucun membre du gouvernement n’a été capable de terminer les deux kilomètres de marche organisés par le jeune ministre des sports. La marche était placée sous haute protection policière.

À la dernière minute, le chef de l’état avait annulé sa participation.

Ils étaient tous présents : le premier ministre, les ministres, le gouverneur de la banque nationale, les hauts gradés de l’armée et de la police ainsi que tous les ambassadeurs de Djibouti à l’étranger, à cette marche de solidarité avec les martyres de l’indépendance.

Les directeurs étaient là aussi, mais la peur au ventre, sachant que beaucoup d’entre eux allaient perdre leur job à la fin du ramadan et après la fête de l’Aïd.

Ce matin à 4h30 du matin juste après la salade Fajr, les hommes des différents bataillons se sont rassemblés à Tora Bora.

A 7h00, le défilé a commencé pour se terminer vers 9h15. Les soldats ont défilé sans avoir un centime dans leur poche. C’est dire le niveau de confiance qui règne.

Ensuite ce fut le souvenir aux morts, sur l’esplanade du palais du peuple où le petit président a récité la Fathiha pour les morts de la république. Quand le petit président allait regagner sa voiture le premier ministre a du le rattraper par la main en lui rappelant les obligations du protocole. Décidément Dileita joue les malins devant son patron.

À 10h00, la réception au palais de la présidence a commencé. La population a pu suivre cela en direct sur Télé Djibouti

Les privilégiés qui avaient reçu une invitation, se sont rendus au palais de la république pour écouter le discours d’IOG en français et pour manger quelques gâteaux.

Dans son discours, le président a parlé de la vie à Djibouti, du chômage qui frappe la jeunesse et des problèmes qui secouent le monde arabe. Pas un mot sur la pénurie d’eau et sur la guerre des gangs qui agitent la capitale.

Le chef de l’état n’a pas souhaité s’exprimer en langue somali dans son discours à la Nation. Il avait aussi oublié de gracier les détenus de la prison civile de Gabode, ce qui est devenu la coutume, en pareille circonstance. Il a aussi oublié de remercier le peuple djiboutien pour sa réélection, dont les conditions sont mis en doute par la communauté internationale.

– La soif mobilise le peuple.

Vers 11h les invités se sont retirés et la cérémonie a été clôturée.

Le service d’ordre de la présidence avait bien fait de séparer les deux délégations somaliennes et somalilandaises qui se regardaient en chiens de faïence. Chacun a fêté son 26 juin à sa manière à Mogadiscio et à Hargeisa.

Dans son discours au Palais IOG a demandé au peuple de soutenir son nouveau gouvernement, qui est très impopulaire. Le peuple djiboutien n’a plus le sens de la politique depuis que l’EDD et l’ONEAD sont tombées en faillite.

Le chef de l’état n’a pas dit un mot sur la guerre des gangs qui agitent la capitale. Faute d’un avenir radieux, les jeunes se tuent entre eux à coups de Warafs et de couteaux. La police est totalement dépassée. Les demandes de vacances ont été suspendues pour tous les policiers et les gendarmes.

A Balbala, l’eau a encore été coupée. Le ministre de l’eau est incapable de faire quoi que ce soit. Il ne peut même pas limoger le tout puissant directeur de l’ONEAD qui se croit l’égal de Djama Ali Guelleh.

IOG a reçu hier la visite d’adieu de l’ambassadeur des États-Unis, en instance de départ pour Washington où il a été rappelé. Le diplomate américain n’a reçu aucune décoration de la part des autorités djiboutiennes, ce qui est contraire aux habitudes.

On mesure à quel point, la présidence voulait se débarrasser au plus vite d’un ambassadeur qui posaient trop de questions embarrassantes pour le pouvoir.

Le premier ministre a décoré le consul de France d’un hochet de consolation.

Les gens se demandaient pourquoi le chef de la sécurité nationale de Djibouti dont les services n’ont rien à voir avec ceux du consulat de France, participait à cette cérémonie de remise de décoration.

Décidemment il s’invite partout à Djibouti, même pour la remise d’une décoration de seconde classe. Est-ce pour montrer que le numéro deux du pays est chez lui partout, en tous lieux et en toutes circonstances ?

Le régime a-t-il accordé une concession de 20 ans à Dubaï Port Authority ? Normal Ina Borreh était-elle derrière cela ?

Après l’échec de la "mission Acho" de Dileita à New-York le régime a délégué son ambassadeur à Genève Siad Doualeh natif d’Ambouli, pour récolter des fonds en faveur de l’état djiboutien. Mais de nombreux bailleurs de fonds ne veulent plus donner de l’argent qui sera gaspillé et détourné. Le monde commence à lâcher le régime.

A Djibouti, l’opposition qui n’a plus de budget, n’a rien pu organiser pour célébrer, comme cela se faisait autrefois, cette fête du 27 juin. Sans "Acho", l’opposition djiboutienne crie famine.

Le président de la ligue djiboutienne des droits de l’homme Abdi Jean-Paul Noël est en visite en Europe. Il aurait été invité au Canada par la communauté djiboutienne. Le régime ne voit pas d’un bon œil les opposants djiboutiens du Canada, en particulier ceux qui sont établis à Ottawa la capitale. Jean-Paul Noël serait venu en France pour des raisons de santé. On lui souhaite un bon rétablissement et une santé de fer.

Abdi Jean-Paul Noël a accordé des interviews à des medias français et djiboutiens. On tient a lui rendre hommage pour son geste et pour son combat
La pénurie de liquidité semble refaire surface Djibouti. Le trésor public crie famine et le chef de l’état a reconnu dans son discours de ce 27 juin que les aides sont suspendues et que l’état ne peut pas faire face seul a ces problèmes récurrents.

Le matin du 27 juin, les détenus de la prison civile de Gabode auraient manifesté dans la cour de la prison. Le Président qui revenait du palais blanc de la présidence, après la fête du 27 juin, aurait été surpris de voir tous ses gendarmes et policiers devant la prison de Gabode. La cause de cette ébullition serait le refus de l’infirmerie d’accueillir des détenus malades.

IOG a fait arrêter sa voiture et il a ordonné que l’on transporte les détenus malade à l’hôpital Peltier. Vers midi le calme est revenu a la prison de Gabode.
Dans les districts de l’intérieur le chef du régime avait délégué ses ministres pour aller prendre le pouls de la population.

Avant cela, le président de la république avait refusé de libérer les derniers prisonniers politiques dont Mohamed Jabhha et le frère de Mahdi Abdillahi. Le régime craint que le pays ne sombre dans l’anarchie et dans le désordre.

La gendarmerie a arrêté dans la localité de Doumera 10 jeunes issus du service national adapté. Ces jeunes soldats sont accusés par le régime de s’être livré à des pillages et à des vols dans les boutiques d’Obock. Ils ont été transférés à Djibouti ville.