24/07/2011 (B614) Jean-Paul Noël Abdi : « Rapport à nos compatriotes, à nos soeurs et à nos frères et à tous nos amis du Canada »

OTTAWA, le 23 JUILLET 2011

Mes chers compatriotes,

Oui, je n’arrive pas à trouver les termes pour exprimer ma totale satisfaction, à vous témoigner mes remerciements les plus profonds pour votre invitation, après ma libération de la sinistre prison de Gabode ;

Oui, je peux vous garantir, que je retournerai mi-août à Djibouti avec un cœur de trente ans, avec mon cœur et l’âge où j’avais dit présent à notre Peuple, qui continuait vaillamment, avec constance son combat pour l’indépendance et sa souveraineté nationale ;

Oui, notre Peuple avait officiellement déclaré sa volonté sous l’égide de notre héros national Mahmoud Harbi, lors du référendum mascarade organisé par l’Administration coloniale de Paris;

Oui grâce à vous j’ai trente cinq ans de moins dans mon cœur, oui, je peux vous garantir ma volonté de continuer à combattre ce régime fasciste avec une détermination d’acier.

Oui, j’avais appris en prison à Gabode que vous manifestez sous un climat torride (c’est le mot qui convient), sous la neige et le froid, sous une température de moins trente (30°) degré Celsius. Vous avez crié et fait entendre au monde entier votre combat pour la libération de tous les détenus politiques ou d’opinion, vous avez la main dans la main exprimer d’une même voix, votre volonté à vous battre contre le régime dictatorial qui tue et massacre, qui pirate les Fonds et les Biens publics et sociaux, ce régime qui participe au Génocide en Somalie du Sud et en Ogaden ;

Oui, nous allons libérer ensemble, enfants, femmes vieillards et jeunes, car notre devoir est de combattre avec dévouement et abnégation pour notre Patrie et notre Peuple ;

Oui, devant vous et avec vous, je m’engage solennellement à continuer la lutte pour notre seconde indépendance économique et sociale.

Il faut qu’Ottawa soit notre capitale de la résistance nationale contre la Gestapo de Djibouti, tout comme Londres le fut lors de la résistance française contre le nazis ;

Brève introduction.

Mes chers compatriotes, permettez-moi, d’engager avec vous des discussions et d’analyser avec vous ces deux thèmes de réflexions sur l’avenir de notre Peuple actuellement sous le joug d’une dictature, inadmissible et intolérable, soutenue illégalement par les Forces étrangères pré positionnées en république de Djibouti.

C’est dans ce cadre que notre rapport va essentiellement porter sur les deux points suivants :

– Synthèse globale de la situation politique de Djibouti depuis l’indépendance jusqu’aujourd’hui, d’où étions-nous partis et où en sommes-nous rendus aujourd’hui ?

– Inventaire de la situation des droits de l’Homme et des droits fondamentaux dans notre pays depuis son indépendance.

– Notre message au peuple djiboutien, à la diaspora Djiboutienne, quant à notre devoir de chacun pour libérer le pays de cette dictature qui le ronge depuis son indépendance.

La république de Djibouti a accédé à sa Souveraineté nationale le 27 juin 1977.

Mais notre réelle Souveraineté nationale n’a été qu’éphémère car la signature de l’accord de défense avec la France juste après l’indépendance nous a basculés dans le giron du néocolonialisme et de la dictature.

Actuellement avec toutes les Forces étrangères dans notre pays sous le faux motif d’intérêts géostratégie, ainsi qu’avec l’argent des locations de plus de cent cinquante millions (150 millions) de Dollars par an versées pour des bases militaires étrangères dans notre capitale.

Tout le montant de ces locations est uniquement octroyé à des individus.

Tous les autres facteurs de compétition pour la colonisation économique de notre sous-région, rendent notre pays à la merci des dangers potentiels de confrontations et des risques d’un embrassement encore plus généralisé de la Corne d’Afrique et du Yémen.

Sa superficie est de 23 000 Km carré et sa population est actuellement estimée à un million d’habitants.

Depuis 1983, aucun véritable recensement n’a plus eu lieu, alors qu’en période coloniale tous les dix ans un recensement était effectué par un groupe spécialisé de Bordeaux.

Actuellement on ne peut pas savoir et prévoir l’essor réel des populations, encore moins, la part des immigrés et des vrais Djiboutiens d’autant plus qu’un nombre important de nos compatriotes sont de génération en génération interdits d’accéder à la nationalité et demeurent des apatrides dans leur propre pays.

Il faut souligner que beaucoup d’étrangers, immigrés de la Somalie, de l’Éthiopie essentiellement peuvent accéder à la nationalité Djiboutienne, au début, par l’achat des passeports et actuellement par l’achat de la carte d’identité nationale.

A cette allure, Djibouti est déjà le « havre de paix » en contradiction à la véritable paix dans une région en guerre de libération » Djibouti est déjà « le royaume de l’Impunité » pour les trafiquants d’armes, d’uranium, des déchets d’uranium, de produits toxiques, du piratage des ressources maritimes sans oublier le blanchiment d’argent avec la récente floraison des Banques pour les « paradis fiscaux », aux vu et aux su des Chancelleries de la place et des Forces armées des États-Unis, de l’Europe, du Japon et tant d’autres.

Situation désastreuse des droits de la personne humaine.

Depuis mai 1999, la situation des droits de l’homme se détériore dangereusement et les violations des droits fondamentaux risquent, dans un proche avenir, de faire basculer et d’entraîner la capitale vers l’anarchie.

En effet, depuis mai 1999, la situation des violations des droits de l’Homme est insupportable et inadmissible.

Toutes ces violations des droits fondamentaux, toutes ces répression aveugles s’amplifient de jour en jour et créent une tension explosive dangereuse avec ses lots quotidiens de tortures, de déportations vers les pays voisins, des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, des crimes organisés, périodiquement des tentatives de génocide dans les régions nord du pays, qui est appliquées actuellement au sud, en particulier à Ali Sabieh avec la fin des activités ferroviaires.

Les exactions de tout genre ne se comptent plus.

Le trafic d’enfants et la pédophilie avec le début de la prostitution touristique sur des mineurs, etc.… se pratiquent au grand jour.

Permettez-moi de vous soumettre ma vive préoccupation face aux risques d’une proche explosion sociale avec tous les dérapages d’un conflit armé, je vous donne tout simplement lecture de l’introduction d’une dépêche qu’hier un jeune militant de l’UAD, qui se considère comme El Schabaab ou jeune patriote Djiboutien, m’a envoyé en guise de participation à nos côtés pour nous aider à trouver des solutions afin de sauver notre Patrie: « Selon des sources militaires confirmées, une grande offensive de ratissage des rebelles du Nord programmée par l’État major général des armées sous les ordres d’IOG se poursuit depuis quelques jours au Nord du pays pour nettoyer les rebelles du Nord dirigé par Abdoulkader Aden, chef d’état major à la défense du FRUD-armé sous la direction de Mohamed Kadhamy.

Croyez-moi, les rebelles ne comprennent pas seulement des Afar mais aussi des Issas, de même ils ne sont pas installés seulement au Nord mais aussi au Sud, de l’Est à l’Ouest. Cela constitue même une sorte de guérilla partout face à une pseudo-armée gouvernementale qui a oubliée l’essence même de sa création et les valeurs de sa légitimé et de sa légalité qui n’est autre que la défense de la patrie et de la garantie de la Constitution contre tout homme quelque soit ou tout ennemi qui s’attaque à la souveraineté nationale et à l’intégrité territoriale de notre pays.

En bref

La discrimination raciale pour la sélection de l’Emploi bat son plein.

L’inflation en cinq ans a dépassé les 300%, l’eau est rationnée et ne fonctionne qu’entre 3 heures à 6 heures du matin.

L’électricité appartenant au cousin germain du dictateur Ismaël Omar Guelleh est devenu le gouffre des dettes publics avec l’achat de matériel de seconde main sans assurance et à un prix dérisoire, tandis que la différence part allègrement vers des paradis fiscaux ou dans certaines banques des États-Unis. Aujourd’hui l’installation d’un réseau électrique venant d’Éthiopie a déjà « grillé » les matériels ménagers et les frigidaires, tandis que le prix du Kilowatt/heure ne cesse d’augmenter.

Dans notre pays un ménage sur cinq mange un repas par jour.

L’extrême pauvreté est unique dans notre sous-région, même avec la présence d’un PNUD qui, pour nous, a, hélas, failli à sa mission première, à sa mission onusienne.

On a l’impression que le PNUD est devenu simplement la caisse de résonnance pour les slogans en l’honneur du Dictateur.

Mes chers compatriotes merci de votre accueil plein de chaleur, merci pour votre aimable attention à mon égard, merci pour vos encouragements et vos solidarités indéfectibles aux côtés de tous les opprimés de Djibouti.

J’ai l’ultime conviction, qu’on terminera nos travaux par une Résolution commune sur nos engagements d’unité pour chasser le régime dictatorial, nos engagements de combat pour libérer notre pays des Forces étrangères aux services de la dictature, nos engagements de porter aides et assistance à nos jeunes compatriotes chômeurs dépourvus de tout.

J’espère que les Vœux que nous allons exprimer ensemble permettront, à nous défenseurs des droits humains, d’affermir notre espoir et notre détermination face à un long combat qui sera fructueux, que Dieu guide nos pas, d’un long combat dont la victoire est certaine.

Oui, je vois et je sens que l’agréable vent de Tunisie a tourné pour les dictateurs et mon cœur palpite de joie car la fuite des membres de la mafia transrégionale est pour bientôt

Oui, la fuite de l’usurpateur, le dictateur foncièrement sournois Ismaël Omar Guelleh maintenu encore au pouvoir à Djibouti par le Forces étrangères, sa fuite je la vois, sa fuite je la sens, sa fuite est à la portée de nos mains unis dans notre combat.

Le prochain printemps est pour Djibouti et pour notre vaillant Peuple.

Oui n’ayez pas peur, car bientôt les fleurs flamboieront pour nos populations opprimées et l’avenir sera à vous, sera à nos jeunes Patriotes qui combattent avec peu de moyens financiers, mais plein d’ardeur pour leur Patrie.

Ensemble sauvons notre Pays !

Avant de passer à vos questions, je vous dis encore merci, merci et merci.

NOEL ABDI Jean-Paul