12/10/2011 (B625) Les Chroniques du Sergent Ariko … Louverture de la liaison électrique entre Djibouti et lÉthiopie : une ouverture en trompe dil. (1ère partie)
Le gouvernement de Djibouti sait quil est impopulaire, surtout depuis que le dictateur a volé lélection du 9 avril 2011, en ignorant la volonté populaire.
Bien quélu dans des conditions décriées, autant la première que la deuxième fois, le dictateur aurait pu terminer à la fin de son deuxième mandat prévu par la Constitution et le peuple sen serait accommodé, bon gré, mal gré..
– La dernière trouvaille !
IOG a cru habile dannoncer au peuple quil avait réalisé une chose que même son oncle clanique naurait jamais fait. Aux côtés de Meles Zenawi, son puissant allié de la région, qui nest pas connu, lui non plus, pour ses penchants démocratiques, puisquil terrorise le Peuple éthiopien, Guelleh a inauguré linterconnexion des réseaux électriques.
Mais cela, cest de la poudre aux yeux, un simple habillage diplomatique.
Le premier ministre de lÉthiopie ne sest pas déplacé pour le seul plaisir dinaugurer les nouvelles installations de lEDD, en liaison avec la ligne à haute tension qui relie les deux pays, mais pour dautres affaires, dont nous parlerons ci-dessous.
Pour le Peuple djiboutien, linterconnexion aurait pu apporter plus de confort et de meilleurs tarifs. Mais Djama Ali Guelleh, cousin du dictateur ne semble pas pressé de baisser les tarifs de lélectricité qui passent pour figurer parmi les plus élevés de la planète. (Normal quand on sait le nombre de privilégiés qui ne payent pas, il faut bien répercuter cela sur ceux qui payent )
De plus, il ne faut pas oublier que lEDD est la deuxième source de financement du régime après Djibouti Télécom.
– Bloquer lErythrée
La motivation essentielle de Meles Zenawi est dobtenir le soutien de Djibouti pour demander aux membres de lIGAD de renforcer lembargo décidée par lorganisation. Et ce, alors quAsmara demande à réintégrer lorganisation !
Aux termes de la visite, Djibouti et Addis Abeba se sont accordés empêcher lÉrythrée de réintégrer lorganisation tant quelle naura pas libérer les prisonniers de guerre djiboutiens et quelle cessera effectivement dalimenter des guerres civiles dans les pays voisins en aidant ouvertement les islamistes et les groupes radicaux qui sont contre le pouvoir central de Djibouti et dAddis Abeba.
Djibouti accuse Asmara darmer le FRUD de Kadhamy Youssouf tandis quAddis Abeba laccuse de soutenir ses propres opposants dans les régions Oromo et de lOgaden. Coté Asmara, cest le silence complet. Le pouvoir ne veut ni démentir ni répondre aux provocations.
– Double jeu ?
En fait le régime de Djibouti voudrait bien éloigner son puissant allié éthiopien et il se pourrait quil ait déjà commencé à négocier avec Asmara par le truchement de son ami lEmir du Qatar.
Les deux régimes sont daccord sur un point : Asmara veut libérer les soldats djiboutiens prisonniers et récupérer les siens qui sont détenus par larmée djiboutienne. Djibouti veut se défaire de ce boulet qui le tire en arrière.
IOG voudrait bien annoncer à la population de Djibouti, qu’après avoir mis en orbite la connexion électrique entre Djibouti et lÉthiopie, il va obtenir la libération des soldats prisonniers dAsmara.
Ainsi, il compte marquer des points face à cette opposition qui dort depuis un certain temps. Les temps sont durs et le petit peuple commence à être sérieusement pris à la gorge : conséquence des mauvais actes de gestion dIOG et de sa clique.
Les désertions dans larmée et les fuites de civils sont quotidiennes. Du chanteur jusqu’au militaire en passant par les employés du gouvernement et ceux du secteur privé, tous fuient le pays comme la peste.
Le régime, qui est la cause de cette fuite, ne fait rien pour lenrayer. Pire il encourage en sous-mains les candidats à lémigration qui espèrent trouver des conditions plus clémentes ailleurs.
Mais ceux qui restent, parce quils ne peuvent pas partir, commencent à sénerver et à défiler comme ils le peuvent, devant le palais dIOG.
– Les étudiants sont montés au créneau
Mardi ce sont les jeunes étudiants et les diplômés chômeurs qui se sont rassemblés devant le palais de la présidence pour dire leur ras-le-bol à IOG qui avait convoqué le conseil des ministres, le même jour.
Je tiens tout dabord à remercier et à saluer les actions de ces étudiants et de ces diplômés chômeurs, qui ont bravé la police pour dire deux mots au malade qui commande Djibouti. Alors que ses ministres sengouffraient sous lil de la caméra de la RTD dans le palais de Beit-el-Wali, pour faire allégeance à leur maitre à penser, les étudiants ont entonné lhymne national.
Immédiatement les deux soldats en faction à la grille de la présidence ont appelé les compagnies dintervention de la police qui sont arrivées à toute vitesse. Les sbires casqués nont plus le moral depuis que leur patron a été admis à Bouffard et les jeunes ont résisté face aux policiers anti émeute.
Il a été fait appel à la garde républicaine qui a envoyé aussitôt trois camions « bourrés dhommes ». Commandés par le commandant Ibrahim Abdi Farah dit Coca, ce détachement est venu avec des armes lourdes comme sil allait combattre un ennemi plus fort que lui et mieux armé !!!
Face à ce déballage destiné à impressionner, les étudiants nont pas bougé dun pouce. Nul doute que Guelleh a été prévenu par son chef du protocole Djama de la manifestation des étudiants devant ses fenêtres, qui réclamaient la justice à un homme qui ignore tout de cette notion.
Le colonel berger Mohamed Djama, patron de la garde républicaine, a fini par arriver sur les lieux. Il est clair quil navait pas envie de renouveler son sinistre exploit de 2002, qui lui colle toujours à la peau, quand il avait ordonné de tirer sans sommations et à balles réelles contre de paisibles soldats handicapés, qui avaient été dupés par Gouled et Guelleh quand ils leur avaient fait croire que le pays était attaqué de lextérieur par des Afar prêt à tout et en particulier à sacrifier les populations issues dautres ethnies .
Une énorme sottise qui avait coûté fort cher aux finances du pays et surtout qui avait causé des pertes humaines considérables autant parmi les jeunes soldats et quau sein des jeunes résistants du FRUD.
Cette fois, Mohamed Djama nà pas donné lordre de tirer sur les manifestants.
Lui qui vient déchapper à la mort et qui a été longuement hospitalisé en France puis en Allemagne, a-t-il pris conscience de la valeur irremplaçable de la vie ?
Il a juste regardé la scène comme laurait fait un touriste.
Cest la police qui a finalement reçu lordre de son patron par intérim le colonel Abdourahman Ali Kahin dit Ina Moussa Tour-Tour de faire évacuer les étudiants sans ne commettre aucune bavure.
Le régime sait que latmosphère se durcit et que le moindre dérapage pourrait conduire la population à se soulever a linstar de ce qui se passe dans les pays arabes. IOG a demandé a ce que lon embarque les étudiants au camp de la police et quon les garde jusqu’à midi.
Pour les punir, ils ont été contraints regagner leur domicile, sous le soleil, a pied et sans moyens de transport. Sur le chemin, des jeunes qui chantaient des refrains hostiles au régime, ont été embarqués par la police.
Immédiatement après le conseil des ministres, IOG a quitté le palais présidentiel pour sa résidence dHaramous. Avait-il besoin de cela pour méditer sur la suite à donner aux étudiants qui sont généralement les moteurs de la contestation dans les pays arabes et qui contribuent largement à faire tomber ses amis dictateurs, un par un. Le mercredi, il voulait regagner le Palais de lEscale lorsquil a appris que dautres étudiants lattendaient devant la banque nationale de Djibouti et devant le ministère des affaires étrangères.
Alors il a décidé de changer de destination et il est parti avec son épouse et sa fille pour inaugurer lhôtel que lhomme daffaire douteux Kamaj a ouvert au héron. Entre temps, la police avait commencé à déblayer le terrain pour laisser passer le dictateur.
Son chef de la sécurité se chargea de la sale besogne et il donna lordre aux patrons des compagnies dintervention de la police de charger les étudiants. La police a lancé des grenades lacrymogènes contre les paisibles étudiants qui demandaient simplement à ce quune délégation soit reçue au palais pour exposer leurs difficultés au petit dictateur.
Beaucoup détudiants furent arrêtés et jetés cette fois, en prison, à lacadémie de police de Nagad.
– Allah fait bien les choses.
Avec tous les ennuis quil accumule par sa faute, le dictateur sest écroulé dans son palais dHaramous après sa séance de khat du soir. Na-t-il pas supporté que de jeunes étudiants se présentent devant son palais pour demander sa tête ?
Immédiatement il a été secouru par son ami Hachi et par son médecin personnel le commandant Idriss Abdi Galab de la garde républicaine (photo ci-contre).
IOG est malade et il a besoin de beaucoup de repos. Pour éviter de donner limage dun homme affaibli, il se repose le matin et narrive jamais à son bureau avant 10h00 alors quil a lui- même imposer que le travail commence à 7h00 dans les administrations.
– Entre ce quil impose aux fonctionnaires et au peuple et ce quil fait, il y a un énorme fossé !
IOG sait que son heure de gloire est terminée.
Il sapprête à faire ouvrir de nouvelles ambassades dans plusieurs pays non pas pour aider le peuple djiboutien mais pour favoriser ses intérêts personnel. On vient davoir la confirmation que dans lavion qui lamenait à New York avec Kadra Haid, ses deux enfants, (pardon !) ses deux conseillers personnels, Fadouma Hawo et Aïnache étaient du voyage. Aïnache, qui ne parle pas, a certainement consulté un psychologue ainsi que des spécialistes américains.
Peine perdue, semble-t-il, car même les médecins américains nont pas pu le soigner ni proposer un traitement adapté. On ne pourra pas empêcher certains observateurs de penser que peut-être quAllah naurait pas voulu quil soit soigné.
En tout cas, tout semble montrer quIOG accumule les malédictions dAllah sur sa tête. De passage à Paris il a récupéré ses deux alliés et amis Hachi Abdillahi Orah et Ali Abdi Farah. Lancien ministre Ali Abdi Farah possède un appartement en France : devrait-il faire, lui aussi, lobjet dune plainte pénale pour possession dun bien mal acquis ?
– Nommés pour rien à des postes qui ne servent à rien !
Pendant le conseil des ministres IOG a du signer sans regarder les noms des bénéficiaires lordonnance que lui a présenté son ministre ilyas Moussa Dawaleh qui avait inscrit pour pourvoir des postes stratégiques, ses amis, ceux de Djama Haid et dautres personnes recommandés par des alliés.
Le ministre a jeté dehors le trésorier national payeur, Moumin et na pas voulu reconnaître les compétences de Cheiko qui était revenu de Belgique après que le régime lui ait joué un mauvais tour.
Les autres nominations concernent des postes de directeurs et dagents comptables. De quelle comptabilité vont-ils soccuper à partir du moment où il ny a plus un sou dans les caisses des sociétés dEtat ?
– Incivilité diplomatique avec la Russie
La Russie na pas apprécié quIOG envoie un ambassadeur sans ne prévenir, au préalable, le ministère russe des Affaires étrangères.
Hier le ministre djiboutien des affaires étrangères sest précipité à Moscou après avoir appris que son nouvel ambassadeur navait pas été reçu au Kremlin par les deux taureaux de la Russie : le président Medvedev et son premier ministre et homme fort de la Russie daujourd’hui Vladimir Poutine.
Abdi Ibrahim Absieh a été mis en quarantaine car les russes navaient jamais entrepris la moindre coopération avec Djibouti même sils y entretiennent une ambassade située près de lhôpital Peltier.
Le nouveau ministre des affaires étrangères de IOG a du se précipiter, toutes affaires cessantes, à Moscou avec une lettre de son chef pour informer les autorités russes.
Il est possible aussi que lambassadeur Hamoud de Djibouti qui ne parle pas un mot russe et qui a été balancé là par IOG comme une punition, ait du demander laide dune interprète pour tenter dexpliquer aux autorités russes qui ne parlent pas le français, les grandes lignes ( ?) de sa mission suicide en tant quambassadeur dun état pirate.
IOG délègue un ambassadeur qui est nul en russe.
Voila où conduit la mal gouvernance.
Demain la suite.
Le combat continue jusquà la chute du pouvoir en place.
Sergent-Chef Ariko
Londres