21/10/2011 (B626) Dernières nouvelles du front (Information du Sergent Ariko)

Ce soir à Djibouti une banale histoire de jeune fille, qui a mal tourné.

La jeune fille sortait avec un nouvel ami. Son copain habituel a mal pris la chose et il a mobilisé sa bande du quartier 3.

Ce sont les jeunes qui étaient venus pour terroriser les élèves du lycée d’état.

La police, qui n’a pourtant pas trop de travail, a mis quelque temps avant de se montrer. Il était temps, car la jeune fille a faillise faire violer par les voyoux.

C’est un appel de la fille du colonel Abdillahi Abdi à la brigade spéciale de la police qui a déclenché dans les faits, l’intervention des forces de l’ordre. Mais ils sont arrivés trop tard car les voyoux étaient déjà partis.

La nouvelle a fait le tour des quartiers Afar, dont la jeune fille était issue.

A la tombée de la nuit, le quartier de Wahtidahba à Balbala et les autres quartiers se sont enflammés. Les jeunes se sont affrontés brutalement à coups de Warafs et de couteaux.

Rapidement,
la police a été submergée et dans l’incapacité d’intervenir. Il a fallu l’intervention des unités de la gendarmerie pour disperser les jeunes. Mais la bataille a continué dans d’autres quartiers de Balbala.

Selon les informations officielles disponibles, on ne deplorerait pas de blessés graves.

La bataille s’est poursuivie jusqu’à l’appel de la prière du matin.

Les jeunes sont finalement rentrés chez eux pour se reposer après cette nuit de bagarres. Tout le quartier de Balbala est bouclé par les unités de la gendarmerie et de la police.

A partir du moment où le régime cache ce qui s’est passé, on ne peut que se poser des questions. Il craint certainement que la diffusion de ces bagarres avec celles de la chute du "roi des rois" Kadafi, ne donnent aux Djiboutiens des idées et l’envie de chasser ce malade du pouvoir.

On nous dit que des centaines de jeunes auraient été arrêtés et rassemblés à l’école de police de Nagad. Dès ce matin, 10 jeunes devraient comparaître devant le juge d instruction pour complot contre l’état.

Un pari très risqué

Le régime veut casser à tout prix, les mouvements des étudiants en espérant éviter ainsi la contagion à l’ensemble de la population. Mais c’est dangereux, car cela risque de produire l’effet inverse. L’arrestation et surtout des condamnations "bidon" mais effectives à des incarcérations de la jeunesse, peuvent aussi déclencher un electrochoc parmi la population, qui a suivi la chute de Kadafi et la victoire de l’opposition lybienne et qui aimerait bien en finir avec Guelleh et le voir jugé pour ses crimes.

Certains observateurs ne se cachent plus pour dire que le fauteuil d’IOG est installé désormais sur une poudrière qui pourrait exploser prochainement.

Ariko
Londres