15/11/2011 (B630) A Haramous, on trouve tout et de tout ! Pas toujours joli – joli, surtout quand la mégalomanie de la Paulette reprend le dessus, mais il faut vivre avec son temps … (Humour – ARDHD)

Un jour la pauvre Mme Guelleh, rentra chez elle, fatiguée après une journée de labeur épuisante, durant laquelle, elle avait été contrainte malgré elle, de fustiger un Ministre, de redresser la barre dans la Police, d’exciter l’ardeur des agents du recouvrement des taxes et impots du port et enfin de licencier un ou deux directeurs qui lui avaient manqué de respect. Elle se disait : « malheureusement mon gros mari est un incapable et je dois faire tout le travail à sa place et prendre les décisions pour lui ».

C’est à ce moment qu’elle regarda sa montre et vit qu’il était largement temps d’aller dans sa cuisine pour préparer le repas de son ogre, surnommé en ces temps troublés « le prince noir ». Noir pourquoi ? Peut-être parce qu’il était de notoriété publique qu’il portait désormais la poisse avec lui ? On ne le saura jamais ..

Et ce qu’elle constata était désolant. Frigidaire vide. Le peu de nourriture, qui restait du déjeuner, avait du être volé par quelques femmes de service vicieuses et mal élevées. Ces femmes du peuple que l’on rémunère trop bien et qui disent tout le temps qu’elles n’ont pas assez pour nourrir leur mari, leur quatorze enfants et que sais-je ?.

Une seule solution : sortir pour faire les courses du dîner.

Mais le plateau c’est loin, quand on est une femme seule, sans voiture. Elle héla un taxi. Le premier qui broutait avec un plaisir manifeste, refusa de s’arrêter. Le second pareil. Le troisième accepta enfin.

Au retour, elle eût plus de chance. Un brave Colonel Berger, doux comme un agneau, eut pitiè de cette pauvre femme et de tous ses paquets. Il l’embarqua dans son quatre quatre et il la déposa devant la porte grillagée de sa modeste demeure, que certaines mauvaise langues, assimilent à un Palais. Tu parles d’un Palais, se dit-elle en son for intérieur.

N’y tenant plus, elle décrocha son téléphone pour appeler sa copine. La fille du grand Coubeche et elle lui dit sur un ton autoritaire. Ca ne peut plus durer. Tu vas m’installer un supermarché à côté de chez moi. J’en ai marre de faire des aller et retour à la superette du plateau.

La fille Coubeche qui ne pouvait rien lui refuser par ces temps de disette nationale, lui demanda quelques jours pour lancer le projet. Et la matronne d’Haramous ajouta quelques petites exigences bien féminines. Je veux aussi un Casino. La fille Coubeche s’exécuta et fit construire à grands frais un Casino à Haramous. Certes ce n’était pas tout à fait le genre de casino auquel pensait la Khadra quand elle lui avait imposé sa volonté.

Mais peu importe, elle allait enfin avoir son petit épicier arabe (comme disent les Gaulois) à côté de chez elle et elle pourrait fièrement annoncer : « Je vais au Casino ».

Et fort satisfaite, d’avoir fait débourser une somme considérable à sa copine, dans une aventure fort risquée et uniquement pour satisfaire son fantasme d’un jour, elle se dit : « Faire les courses, près de chez soi, ça fait comment dire, un peu populaire, vous ne trouvez pas. Demain j’irai à Dubaï, c’est plus chic et après-demain à Londres : c’est quand même mieux achalandé que dans le petit bouclard de ma pauvre copine … «