26/11/11 (B632) France – Réforme du Droit d’Asile. Les « pays d’origine sûrs » et ceux qui ne le sont pas…. (Par Bouh Warsama)


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France – Réforme du Droit d’Asile. Les « pays d’origine sûrs » et ceux qui ne le sont pas….



Par Bouh Warsama

« Le durcissement des conditions de séjour sur le territoire français tout comme celui de l’acquisition de la nationalité française semblerait bien être la conséquence d’un « détournement à des fins économiques » générant une recrudescence importante de l’immigration clandestine »

C’est tout le moins ce qu’a déclaré hier le ministre français de l’Intérieur, M Claude Guéant. Le système d’asile serait en danger tout en ajoutant que le dispositif (ndlr : sous entendu tel qu’il est prévu actuellement) serait détourné par des abus et par des demandes formulées à des fins d’immigration économique.

Selon les études statistiques et les chiffrages obtenus lors des années précédentes, la demande augmenterait de 60 000 dossiers en 2011 contre 52 762 en 2010 et 47 686 en 2009.

Une hausse qui aurait comme conséquence un allongement des délais de traitement des demandes et une saturation du dispositif d’hébergement.

Pour tenter de remédier à cette situation, le ministre français veut notamment durcir les conditions d’accès à la procédure en imposant un délai pour le dépôt de la demande d’asile, élargir la liste des « pays d’origine sûrs » et réduire l’enveloppe budgétaire qui, rappelons-le, est de 523 millions d’euros pour l’année 2011.

Selon le Droit européen en vigueur, une personne qui souhaite bénéficier du Droit d’Asile, donc d’un statut de réfugié, doit en faire la demande « dans les meilleurs délais raisonnables » après sont entrée sur le territoire du pays où elle veut demeurer.

Le ministre de l’Intérieur français semble retenir le délai de 90 jours alors qu’en Grande Bretagne il est seulement de 3 jours. D’autre part, il a précisé qu’il allait proposer au Parlement une suspension des prestations sociales accordées aux « demandeurs qui fraudent ou ne coopèrent loyalement avec l’administration ».
Une autre piste semble s’ouvrir avec une extension aux « pays d’origine sûrs »…à l’Arménie, la Moldavie, au Monténégro et au Bengadlesh…

– Les pays « sûrs » et les autres, dont le Djibouti actuel !!!

Selon les textes internationaux en vigueur, un pays est considéré comme « sûr » s’il veille au « Respect des principes de la Liberté fondamentale, de la démocratie et de l’Etat de droit. Ainsi que des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales » ce qui, en apparence et selon l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides, n’est pas le cas de Djibouti sous la gouverne d’Ismaïl Omar Guelleh/ Kadra Mahamoud Haïd.

L’OFPRA est un établissement public doté de l’autonomie administrative et financière, chargé de l’application des textes français et des conventions européennes et internationales relatifs à la reconnaissance de la qualité de réfugié, d’apatride et à l’admission à la protection subsidiaire.

Il exerce la protection juridique et administrative des réfugiés et apatrides ainsi que celle de certains des bénéficiaires de la protection subsidiaire.

Cela se traduit notamment par l’établissement d’actes ou de documents que les personnes protégées par l’OFPRA ne peuvent pas obtenir auprès des autorités de leur pays d’origine.

– La liste de l’OFPRA compte à ce jour 16 « pays sûrs »

L’Albanie, le Bénin, Le Cap-Vert, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, le Ghana, le Kosovo, l’Inde, le Mali (uniquement pour les hommes), la Macédoine, l’Ile Maurice, la Mongolie, le Sénégal, la Serbie, la Tanzanie et l’Ukraine.

Alors que l’Elysée a fermé trop longtemps les yeux sur la Tyrannie qui s’exerçait et s’exerce encore sur les populations djiboutiennes tout en restant sourde aux cris lancés par les victimes innocentes, femmes, enfants, vieillards des massacres perpétrés impunément en pays Afar dans les années 90 (alors que certains de ses « envoyés spéciaux » se prélassaient sur les bords de la piscine du Sheraton ou sur l’île de Musha… , l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides reconnait, quant à lui, que les populations en provenance de Djibouti ont été contraintes de s’exiler car sous la menace et les tortures imposés par la police politique – dont les SDS – du régime tyrannique et sanguinaire d’Ismaïl Omar Guelleh/Kadra Mahamoud Haïd.

France, réveille-toi !
Ceux qui furent tes enfants se meurent à Djibouti.