10/12/2011 (B634) Chronique du Sergent Ariko. Les interférences de Guelleh dans les questions somalilandaises : un risque de guerre civile. (Illustration indépendante par Roger Picon)

Il faut savoir que la rencontre qui a lieu à Ottawa entre l’opposition et la délégation somalilandaise conduite par le ministre de l’aviation n’a rien à voir avec l’envoi de Djama Haid à Hargeisa.

Le dictateur a envoyé Djama Haid parce que les vieux n’ont pas apprécié qu’IOG se mêle de la politique tribale qui secoue « deux poids lourds » de la tribu Gadaboursi.

Le président Silanyo n’a pas apprécié d’apprendre qu’IOG soutenait en cachette le projet visant à l’éclatement du Somaliland en plusieurs tribus.

– Il l’a fait savoir à IOG.

Parallèlement, la dernière dame de Djibouti a été prévenue que son business à Hargeisa pourrait être fermé par les autorités somalilandaises.

C’est la raison pour laquelle, elle a envoyé son frère avec mission de calmer les vieux guérilleros du SNM.

Silanyo attendait que Djibouti soutienne le projet que le Kenya présentera prochainement devant le conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.
Silanyo se demande les raisons pour lesquelles, Djibouti un pays musulman ne soutient pas la reconnaissance de la souveraineté du Somaliland alors que les deux peuples sont proches de ceux du sud de la Somalie.

La présidence djiboutienne refuse de soutenir ce plan.

Djibouti ne veut pas se mettre à dos les autres régions de Somalie, au motif qu’elles pourraient demander, elles aussi, à ce que l’on reconnaisse leur indépendance.

Djibouti comme l’Union africaine ne veulent pas d’un éclatement de l’ex-Somalie.

Mais IOG avait promis au président du Somaliland, Mahamoud Silanyo, de plaider la cause de son pays auprès des grandes instances internationales.

– Comme toujours, quand IOG promet, il ne fait rien.

IOG n’a des yeux que pour le sud et le refus de Meles Zenawi de reconnaitre le Somaliland, le conforte dans ses positions.

Pour les gens d’Hargeisa la politique de l’autruche d’IOG est un frein majeur.

Les Somaliens dans leur majorité, en dépit des guerres et de toutes leurs dissensions internes, ne veulent pas que le pays éclate en dizaine de petites républiques.

La présidence d’Hargeisa a considéré que la volte-face d’IOG et les insultes qu’il a proférées dans le journal Jeune Afrique étaient inacceptables.

– IOG cache quelque chose d’autre dans cette histoire.

Le refus de reconnaitre le Somaliland remonte à 1990, date à laquelle les troupes du SNM sont entrées dans Hargeisa pour en chasser les hommes de Siad Barreh.

Un plan secret avait été établi a Djibouti entre 1988 et 1989, entre le SNM et la présidence djiboutienne (dont IOG était le chef de file) aux termes duquel, après avoir défait les troupes de Siad Barreh, la tribu Issak devait restituer une grande partie du nord (territoire des Gadaboursi) aux Issa.

– La première partie du plan a bien fonctionné.

Djibouti a aidé les troupes de SNM en leur fournissant des armes et des vivres sous l’œil inquiet de la France. C’est après la prise d’Hargeisa, que le plan approuvé auparavant par les dirigeants du SNM a volé en éclat.

La partie somalilandaise a refusé de reconnaitre de l’appliquer, estimant que le nord du Somaliland était le territoire des Gadaboursi et non des Issa. Attribuer ces terres aux Issa aurait déclenché une nouvelle guerre tribale.

La présidence djiboutienne, qui était convaincue d’avoir agrandi le territoire djiboutien jusqu’au port de Zeila, est tombée des nues.

Les dirigeants du SNM ont refusé catégoriquement cette partie du plan pour éviter une guerre avec le clan Gadaboursi.

Djibouti a juré de faire payer aux dirigeants somalilandais cette traitrise, qu’IOG n’a jamais pardonnée.

Donc il n’a plus été question pour lui de reconnaitre le Somaliland.

En plus la Paulette sait que son mari n’aime pas trop ce Somaliland démocratique à sa portes où la presse est libre de s’exprimer et où contrairement à Djibouti le peuple a la liberté d’expression.

– Djibouti ne reconnaitra plus les passeports somalilandais

Non seulement plusieurs pays de la corne de l’Afrique, mais d’autres comme la Malaisiz reconnaissent le passeport somalilandais.

La semaine passée 3 personnes ont été tuées à Gabileh dans la région du Semal. La tribu Issak a été pointée du doigt.

J’en appelle à la paix entre les deux tribus Issak et Gadaboursi afin de sauver la paix qui est gravement menacée actuellement.

Je demande au régime RPP de cesser d’interférer dans ce problème et de laisser la Nation somalilandaise régler ses problèmes dans le strict respect de la loi coranique et des us et coutumes.

Nous, les djiboutiens aimerions que nos voisins vivent en paix et non dans la guerre parce que cela nous touchera aussi.

D’ores et déjà la police est déployée entre les quartiers 3 et 5 afin de prévenir tout débordement.

Nous appelons nos frères somalilandais a ne pas recourir aux armes mais de privilégier la raison et le dialogue pour éviter une guerre civile.

Sergent Ariko
Londres