21/12/2011 (B635) Le Figaro / Nouvel accord de défense avec Djibouti (avec AFP)

Nicolas Sarkozy et le président de Djibouti Ismaël Omar Guelleh ont signé aujourd’hui à Paris un nouveau traité de coopération en matière de défense qui vient remplacer l’accord signé après l’indépendance de Djibouti en 1977, a rapporté la présidence.

Ce texte établit, selon l’Elysée, « le cadre de la coopération militaire bilatérale » et précise « les facilités opérationnelles accordées à nos forces stationnées » à Djibouti, la plus grande base militaire française à l’étranger qui accueille près de 3000 soldats. Ce texte est le sixième accord de défense renégocié par la France avec un pays de son ancien « pré carré » africain.

Nicolas Sarkozy avait promis en février 2008, lors d’un déplacement en Afrique du Sud, la renégociation de tous les documents secrets de ce type, accusés d’avoir couvert les interventions militaires françaises très controversées au profit de régimes africains « amis », et leur publicité.

Lors de leur entretien, Sarkozy et Guelleh ont aussi parlé du « renforcement de la coopération bilatérale », de la situation en Somalie et la lutte contre la piraterie au large de la Corne de l’Afrique.

Le communiqué de l’Elysée n’a pas précisé si les deux dirigeants avaient également évoqué l’affaire Borrel, qui empoisonne les relations entre la France et Djibouti depuis de longues années. Le corps en partie carbonisé de Bernard Borrel, un magistrat français détaché à Djibouti, avait été retrouvé en 1995, le corps en partie carbonisé. L’enquête de la justice française a longtemps privilégié la thèse du suicide, avant de retenir, après de nouvelles expertises, celle d’un assassinat dans lequel certains témoins ont mis en cause Guelleh et son entourage.

Selon le témoignage d’un militaire français en poste à Djibouti à l’époque des faits révélé aujourd’hui par France Culture, l’armée française avait été informée de l’assassinat du juge Borrel peu après son décès, via des écoutes de la police djiboutienne.

Guelleh, qui fait par ailleurs l’objet d’une plainte déposée à Paris pour l’assassinat de deux membres de la famille d’un opposant, n’a fait aucune déclaration à la presse à l’issue de son entretien avec Sarkozy.