22/12/2011 (B635) France 2 / Affaire Borrel : selon Gérard Longuet, « l’armée ne savait pas » (Info lecteur)

Interrogé ce jeudi sur France 2, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a vivement contesté le témoignage d’un militaire français, en poste à Djibouti à l’époque, qui affirme que l’armée savait dès 1995 que le juge Borrel avait été assassiné.

AFP – Gérard Longuet, ministre de la Défense, interrogé jeudi sur l’affirmation par un témoin que l’armée française avait su très vite que le juge Bernard Borrel, mort en 1995 à Djibouti, avait été assassiné, a assuré que « l’armée ne savait pas ».

M. Longuet était interrogé par France 2 sur le témoignage d’un militaire français en poste à Djibouti à l’époque, au sein d’une unité chargée des écoutes. Selon cet appelé, l’armée française a été informée de l’assassinat du juge, via des écoutes de la police djiboutienne, peu après son décès.

Nous n’avons rien à faire dans cette affaire et nous sommes sereins.
Ismaël Omar Guelleh, Président de Djibouti

« L’armée ne savait pas. Si l’armée savait, elle a l’obligation, c’est dans le code pénal, article 40, de transmettre au magistrat toute information sur une affaire juridique », a déclaré M. Longuet.

Va-t-il lever le secret défense, comme le demande la veuve du juge Borrel?

« Naturellement, mais il y a une procédure », a répondu le ministre. « Toute demande de levée du secret défense passe par une commission composée de trois magistrats et deux parlementaires, un de la majorité et un de l’opposition », a-t-il expliqué.

« Mes prédécesseurs ont toujours donné, et j’ai toujours donné, les documents demandés, dès lors qu’ils sont autorisés par la commission », a-t-il ajouté.

« La recherche de la vérité, c’est très bien, l’armée française, pour sa part, n’a rien à cacher », a affirmé M. Longuet.

Quant au témoin, « s’il savait depuis 1995, il fallait le dire immédiatement au juge », a observé M. Longuet. « Le juge se retourne vers l’armée et nous demande des documents et tous les documents qui seront demandés par le magistrat seront délivrés au juge. »

Magistrat français détaché à Djibouti, Bernard Borrel avait été retrouvé mort le 19 octobre 1995, le corps en partie carbonisé, en contrebas d’un ravin, à 80 km de Djibouti. L’enquête française a privilégié dans un premier temps la thèse du suicide, avant de retenir celle d’un assassinat après de nouvelles expertises.