19/02/2012 (B644) « Il faut que tu saches que le Colonel Bogoreh a été assassiné ! ». Un correspondant a trouvé sur Youtube une vidéo de la BBC, dans laquelle Aden Robleh s’exprime en Somali, à propos de l’assassinat du Colonel Bogoreh. Notre correspondant, que nous remercions à cette occasion, nous propose une traduction en Français qu’il a réalisée lui-même.

Aden Robleh affirme que dès le lendemain de la mort du Colonel Bogoreh, il avait été informé du fait qu’il s’agissait plus probablement d’un assassinat que d’un suicide.

Certains observateurs pourraient se demander les raisons pour lesquelles il a poursuivi son mandat de député, sans ne poser officiellement de questions (à notre connaissance) sur l’ouverture d’une enquête et sur les conclusions …

_________________________ Traduction en Français du diaologue
(Cette traduction non officielle a été réalisée par un correspondant bénévole, uniquement pour faciliter la compréhension des lecteurs qui ne comprennent pas le Somali. Nous rappelons que seul l’enregistrement original en langue Somali pourrait faire foi en cas de divergence avec la traduction. Sur cette base, l’ARDHD décline toute responsabilité à propos de cette traduction.)

BBC : Quand avez-vous appris la mort du Colonel Abdi Bogoreh ?

ARA : Nous avons appris la mort du colonel, hier. Personellement, c’était vers 9 h00. Je me dirigeait vers l’hôtel Sheraton, quand j’ai remarqué des voitures de la gendarmerie, des officier et d’autres personnes autour de la maison du Colonel qui est située à 40 mètres de l’hôtel.

J’ai demandé à l’un des gendarmes ce qui se passait et il m’a répondu que le colonel était mort.

BBC : Il vous a dit qu’il était mort ou assassiné ?

ARA : Les gendarmes m’ont simplement dit qu’il était mort. Après ma réunion à l’hôtel, je me suis dirigé vers la ville, puis ensuite vers le grand hôtel Kempiski.

Là, j’y ai rencontré des amis. Je leur ai posé la question pour savoir s’ils savaient que le colonel avait été assassiné.

Ils m’ont répondu qu’ils avaient reçu des informations allant dans ce sens. Certains d’entre eux ont même précisé qu’ils avaient été informés du fait que le colonel avait été assassiné.

Je confirme que l’information de la mort du colonel s’est répandue rapidement dans la ville.

Cet homme avait une responsabilité énorme. Auparavant je n’avais jamais entendu dire que le colonel pouvait être malade.

Je prends un exemple. Quand le chef de l’Etat-major de la défense, le général Zakaria était tombé malade, il avait été immédiatement évacué sur l’Arabie saoudite, puis en france pour y recevoir des soins de haute qualité.

Personellement je n’avais jamais entendu dire que le colonel chef d’Etat-major de la Gendarmerie était malade. En fait s’il avait été malade, je suis certain qu’il aurait été envoyé à l’étranger pour y être soigné, comme l’avait été le général Zakaria.

BBC : Qu’est-ce que la radio et la télévision nationales ont dit à ce sujet ?

ARA : Ils en ont un peu parlé hier soir.

BBC : qu’ont ils dit ?

ARA : Ils ont dit que le colonel etait malade ces derniers temps et qu’il avait mis fin à ses jours ..

BBC : Avez vous pu obtenir d’autres informations auprès de ses proches ou d’autres sources indépendantes, affirmant que le colonel avait été assassiné.

ARA : A vrai dire, j’ai rencontré aujourd hui des proches du colonel. Durant mon enfance j’habitais tout près du quartier où vivent des proches du colonel.

Je connais donc trés bien ces gens.

Certains d’entre eux m’ont rendu visite aujourd hui. Ils étaient trés émus et ils se sentaient blessés au coeur.

Ils m ‘ont dit ceci : « Il faut que tu saches que le colonel a été assassiné ».

Comme je suis un politicien de bonne réputation, je leur ai demandé : « avez vous des preuves de ce que vous avancez ? »

Ils m’ont répondu que 4 balles avaient été trouvées dans la poitrine du colonel.

BBC : A-t-on trouvé une arme près de lui ou dans sa main, pour affirmer qu’il s’était suicidé ?

ARA : D’autres gendarmes m’ont dit ceci.

La nuit de son assassinat tous ses gardes du corps sauf un avaient éte rappelés vers 20 h 00.

Alors j’ai posé la question au gendarme, pour savoir s’il était seul la nuit du meurtre. Il m’a répondu qu’il était effectivement seul à la maison avec la femme et un autre homme non identifié.

BBC : Ceci était l’interview d’Aden Robleh Awaleh, qui nous parlait de l’assassinat du chef d’Etat-major de la gendarmerie de djibouti.

Nous avons tenté, sans succès, de joindre certains hauts responsables à Djibouti.