17/03/2012 (B648) TF1 / Nouvelles attaques de l’Ethiopie en territoire érythréen

L’armée éthiopienne a mené samedi de nouvelles attaques en territoire érythréen, malgré les protestations de l’Erythrée auprès des Nations unies à la suite d’une précédente incursion.

« Nous avons mené de nouvelles attaques contre des cibles à l’intérieur de l’Erythrée. Cette fois, c’était dans la section nord autour de Badmé », a déclaré à Reuters un haut responsable du gouvernement éthiopien.

« Nous avons de nouveau été victorieux. Cette frappe fait partie de notre plan de mesures graduées qui comprend des attaques dans le sud-est de l’Erythrée », a-t-il ajouté.

L’Ethiopie avait annoncé jeudi que ses troupes avaient attaqué trois bases militaires en Erythrée, accusant son ennemi de longue date d’entraîner des insurgés ayant mené des raids transfrontaliers. Il s’agissait de la première attaque des troupes éthiopiennes en territoire érythréen depuis la fin de la guerre de 1998-2000 qui a fait 70.000 morts. L’Ethiopie accuse Asmara de soutenir les groupes séparatistes éthiopiens dont un mouvement rebelle, le Front révolutionnaire démocratique uni de l’Afar, qu’il rend responsable de la mort de cinq touristes occidentaux et du rapt de deux autres, le 17 janvier. Le conflit frontalier n’a pas été résolu après la guerre de 1998-2000 et les tensions ont ressurgi en 2005 lorsque les deux pays ont effectué des manoeuvres militaires sur cette frontière.

La commission sur la frontière Ethiopie-Erythrée, basée à La Haye, a jugé en 2002 que la localité de Badmé appartenait à l’Erythrée, mais ce village frontalier est toujours en Ethiopie, principal allié des Etats-Unis dans la Corne de l’Afrique. Le Conseil de sécurité de l’Onu a élargi en décembre les sanctions imposées à l’Erythrée pour son soutien persistant aux rebelles islamistes de Somalie. Le gouvernement d’Asmara nie fournir une aide à Al Chabaab ou à tout autre groupe d’activistes en Somalie.