14/04/2012 (B652) (Message reçu le 8/04) Communiqué de l’ARD pour diffuser l’interview que Kassim Ali Dini a donné à Réalités (Propos enregistrés par Maki Houmedgaba)
ALLIANCE REPUBLICAINE POUR LE DEVELOPPEMENT
ARD
Djibouti, le 8 avril 2012
Interview du secrétaire général de lARD,
M. Kassim Ali DINI
Les nouvelles sont rares ces temps-ci depuis Djibouti.
Ce qui alimente toutes sortes de rumeurs. Réalité en ligne a donc sollicité une interview du secrétaire général de lARD,Kassim Ali Dini pour y voir un peu plus clair.
Réalité : Depuis les commémorations du 20e anniversaire du massacre dArhiba le 18 décembre dernier et celle du 18 février 2012 suivie de la tournée dans le nord du pays il ya un mois, les dirigeants de lARD en général et vous-même en particulier semblez avoir disparu des écrans radars, que se passe t-il ?
Kassim Ali Dini : Sagissant de ma petite personne, je nai jamais cherché à crever quelque écran que ce soit, radar, cathodique ou médiatique. A lARD, il ny a ni one man show ni encore moins vedettariat : chaque responsable, quel quil soit sexprime en toute autorité sur quelque sujet que ce soit et engage ce faisant tout le parti. En clair, nous sommes un parti démocratique où tout se discute. De part mes fonctions, mon devoir premier est duvrer au bon fonctionnement et renforcement du parti sur le terrain du concret. Car non seulement la dictature que nous combattons utilise largent public pour monopoliser les médias à lintérieur et contrôler beaucoup dautres à lextérieur : chaînes radio-tv, et même certains sites internet commençant par DJIB
polluant également Twitter et Facebook.
Réalité : Face à ce régime totalitaire, comment se présente lélargissement et le renforcement de lopposition ?
KAD : Nous y travaillons avec tout le sérieux quexige une telle entreprise ; et conformément à nos principes, nous allons travailler avec ceux que chaque composante de la communauté nationale à a offrir de meilleur en termes de convictions, de détermination et de légitimité. Pour nous la recomposition de lopposition nationale suit son cours de façon irréversible.
Des démarches concrètes verront bientôt le jour.
A notre avis, tout le monde saccorde sur la nécessité de mettre en place un cadre de lutte mieux adapté. Cest-à-dire, trouver la bonne synergie entre lévidence nécessité du travail de terrain et lincontournable partenariat des forces vives de la diaspora. Ce qui manque jusquà présent. Cest donc à cette lacune que nous avons le devoir de remédier tous ensemble dans un esprit de responsabilité.
Soyons encore plus clairs. Nous voulons instaurer la démocratie dabord au sein de lopposition. Donc de notre point de vue, chaque partie désireuse de jouer un rôle constructif dans cette reconfiguration a parfaitement le droit de proposer un projet de charte constitutive étant bien entendu que la charte finale sera entérinée lors dune rencontre plénière et dans un cadre approprié.
Réalité : Mais tout ça semble prendre du retard, et la crainte dun blocage se profile
KAD : Je ne pense pas quil yait une quelconque intention de blocage de la part de qui que ce soit. Car tout véritable démocrate sait quil nya quun seul adversaire : ce régime dictatorial à lagonie qui bafoue la citoyenneté en refusant des cartes didentité nationale à de véritables citoyens, et qui dans le même temps se permet doffrir des passeports Djiboutiens à des individus peu recommandables
Alors quil retire ou refuse de renouveler ces passeports à déminents dirigeants de lARD. Ce régime qui gouverne par la famine, impose à notre peuple deffroyables conditions de vie en tuant la Santé, en rendant lEducation analphabète, en condamnant nos compatriotes sans distinction à la mendicité, lindigence, bref à lindignité. Le seul combat dont un démocrate digne de ce nom doit se préoccuper, cest comment rendre lopposition la plus efficace possible pour en finir avec cette caricature bête et méchante dEtat néocolonial.
Pour avoir sacrifié de longues années de ma vie dans le maquis, permettez-moi de rappeler une réalité que certains (à commencer par le régime) cherchent vainement à occulter : notre pays a connu de 1991à 2001 un douloureux conflit civil dont ni les causes ni les conséquences nont été traitées. Or une paix durable ne peut ne peut exister quand saggravent chaque jour la ségrégation, larbitraire, linjustice, en un mot, le déni de Djiboutianité.
Réalité : Merci davoir rappelé certaines vérités, mais pendant ce temps le régime ne chôme pas dans lespoir de perdurer et semble pour cela encourager la création de nouveaux partis qui ne soccuperont que de problèmes sociaux et religieux dans la perspective des législatives de 2013 et
KAD : Restons sérieux ! Les problèmes sociaux sont avant tout des problèmes politiques, parce que ce sont des politiques de développement mal pensés, conçus sur des bases sectaires et alimentant la corruption généralisée qui expliquent la situation actuelle de faillite de lEtat djiboutien.
Mais vous avez tout à fait raison de dire que comme lors des pseudo-consultations régionales du début de cette année, le régime cherche à mettre en place une nouvelle classe politique plus docile pour mystifier la communauté internationale et noyer le message de la véritable opposition.
Mais personne nest dupe. Et cest pour cela que la véritable opposition démocratique reste incontournable car elle seule pose les vraies questions et propose les vraies solutions.
Propos recueillis par
Maki Houmedgaba