22/04/2012 (B653) Disparition de Jean-Paul Noël Abdi. A un grand Monsieur qui s’appelait Jean-Paul Abdi Noël (Aldagal)

Je me joins à tous ceux qui sont tristes d’avoir perdu un homme aussi courageux, exemplaire et brave qu’était Jean-Paul Abdi Noël.

Je présente mes incères condoléances à toute sa famille, proches et amis.

A travers lui, tous les opprimés s’exprimaient.

A travers lui, on avait un semblant de vie dans un pays où la dignité humaine n’existe pas.

Juste : il était : car ses actions ne se limitaient pas à une tribu, famille ou autre mais à l’ensemble des djiboutiens (ennes) qui étaient harcelés, menacés et dont les droits les plus élémentaires étaient constamment bafoués

Patriote : il était : car son seul intérêt était son pays et les droits des citoyens. Après avoir occupé des postes importants, il a préféré affronter un régime que de profiter de ses largesses.

Altruiste : il était : car la communauté le préoccupait plus que son bien-être personnel, il était le « Zorro » djiboutien au point de se désintéresser de son état physique malgré les incarcérations permanentes, les abus d’un régime policier illégal et voyou

Noble : il était par ses actions permanentes au profit des opprimés sans vouloir en tirer la moindre gloire personnelle et tout en restant toujours humble et bienveillant auprès des personnes qui le sollicitaient.

C’était tout cela JPAN.

Un jour, au centre ville, je l’ai rencontré et au moment où il descendait de sa X-trail, je suis allé vers lui pour discuter et c’était la première fois. Je me suis senti tellement petit devant lui (alors que physiquement je suis grand) ; après la présentation, il m’a reconnu, m’a souri et m’a regardé dans les yeux en me demandant si je voulais prendre un café avec lui.

Jamais je n’oublierai ce moment avec un grand monsieur comme JPAN car il était intervenu au moment le plus difficile de mon existence sans me demander qui j’étais, de quelle tribu je venais, quelle religion je pratiquais.

Maintenant, je sais aussi qu’il nous regarde d’en haut et de sa petite voix il nous dit « continuez le combat, je suis là avec vous, battez-vous pour votre liberté, votre dignité et si un jour vous vous sentez découragé ou fatigué, alors dites vous aussi que vos adversaires sont dans un état pire que le vôtre et vous repartirez encore sur le terrain ».

Aldagal qui a  été honoré et fier d’avoir connu une personne comme JPAN.