11/05/2012 (B655) FIDH / Djibouti : Libération de M. Hassan Amine Ahmed
LObservatoire a été informé de sources fiables de la libération de M. Hassan Amine Ahmed, défenseur des droits de lHomme et membre du conseil national du Parti djiboutien pour le développement (PDD), pour avoir dénoncé larrestation de civils dans la région de Mablas, au nord du pays, et porté assistance à des prisonniers politiques.
LObservatoire pour la protection des défenseurs des droits de lHomme, programme conjoint de lOrganisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de lHomme (FIDH), a reçu de nouvelles informations et vous prie dintervenir de toute urgence sur la situation suivante à Djibouti.
Nouvelles informations :
Selon les informations reçues, le 5 mai 2012, le Tribunal de première instance a ordonné la relaxe de M. Hassan Amin Ahmed, qui na été libéré que le 7 mai 2012 de la prison de Gabode, où il était détenu depuis le 1er août 2011, après que le procureur eut interjeté appel de la décision de relaxe.
LObservatoire salue la libération de M. Hassan Amin Ahmed et remercie toutes les personnes, organisations et institutions qui sont intervenues en sa faveur. LObservatoire en appelle néanmoins aux autorités de Djibouti pour quun terme soit mis à tout harcèlement – y compris judiciaire – ou répression à son encontre et celle de tous les défenseurs des droits de lHomme à Djibouti.
Rappel des faits :
Le 1er août 2011, M. Hassan Amine Ahmed a été arrêté à Randa, à 40 km de Tadjourah, avant dêtre transféré le lendemain vers la capitale, dans les locaux de la Section de recherche et de la documentation (SDR) de la gendarmerie.
Le 8 août 2011, M. Hassan Amine Ahmed a été inculpé pour ” organisation ou participation à un mouvement insurrectionnel”, encourant une peine de trois ans de prison ferme, et transféré à la prison de Gabode.
M. Hassan Amine Ahmed aurait été arrêté parce quil est soupçonné dêtre à lorigine dinformations relatives à larrestation de civils dans la région de Mablas, au nord du pays [1]. Il lui aurait également été reproché de rendre visite et de porter assistance à des prisonniers politiques détenus dans la prison de Gabode.
M. Hassan Amine Ahmed avait déjà été arrêté lors dune manifestation pacifique organisée par lopposition le 18 février 2011 à Djibouti afin de protester contre le régime du Président Ismaël Omar Guelleh, avant dêtre libéré le 30 mars 2011. Cette manifestation a été sévèrement réprimée par les forces de sécurité
[2]. Il fait par ailleurs régulièrement lobjet de harcèlements et de menaces de la part de la police en raison de ses activités, notamment du Capitaine Awalleh à Tadjourah, qui la entre autres interpellé à plusieurs reprises par le passé et menacé de mort.
Actions requises :
LObservatoire vous prie dintervenir auprès des autorités de Djibouti et de leur demander de :
i. Garantir en toutes circonstances lintégrité physique et psychologique de M. Hassan Amine Ahmed, et de tous les défenseurs des droits de lHomme djiboutiens ;
ii. Mettre un terme à toute forme de harcèlement à lencontre de M. Hassan Amine Ahmed, ainsi quà celle de tous les défenseurs des droits de lHomme à Djibouti, afin quils puissent mener leurs activités de défense des droits de lHomme librement et sans entrave ;
iii. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de lHomme, adoptée par lAssemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement à son article 1 qui dispose que chacun a le droit, individuellement ou en association avec dautres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de lHomme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international ; son article 6(b), qui dispose que chacun a le droit, individuellement ou en association avec dautres de publier, communiquer à autrui ou diffuser librement des idées, informations et connaissances su tous les droits de lHomme et toutes les libertés fondamentales ; et son article 12.2, qui dispose que lÉtat prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec dautres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de lexercice légitime des droits visés dans la […] Déclaration ;
iv. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de lHomme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de lHomme ratifiés par Djibouti.
Adresses : ·
Son Excellence Ismail Omar Guelleh,
Président de la République,
Palais Présidentiel,
BP 6, Djibouti Ville, République de Djibouti.
Tel / Fax : 00 253 35 50 49 / 00 253 35 02 01.
·
Monsieur Ali Farah Assoweh,
Ministre de la Justice, des affaires pénitentiaires et musulmanes, chargé des droits de lHomme,
BP 12, Djibouti Ville, République de Djibouti.
Tel / Fax : 00 253 35 54 20
·
Monsieur Maki Omar Abdoulkader,
Procureur de la République,
Tel / Fax : 00 253 35 69 90.
·
Ambassadeur Mohamed Siad Doualeh,
Mission permanente de Djibouti auprès de lOffice des Nations unies à Genève,
19 chemin Louis Dunant, 1202 Genève, Suisse,
Fax : + 41 22 749 10 91.
Email : mission.djibouti@djibouti.ch
·
Ambassade de Djibouti à Bruxelles,
204 avenue F.D. Roosevelt, 1050 Bruxelles, Belgique,
Tel : + 32 2 347 69 67, Fax : + 32 2 347 69 63 ;
Email : amb_djib@yahoo.fr
Prière décrire également aux représentations diplomatiques de Djibouti dans vos pays respectifs.
***
Genève-Paris, le 10 mai 2012
Merci de bien vouloir informer lObservatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.
LObservatoire, programme de lOMCT et de la FIDH, a vocation à protéger les défenseurs des droits de lHomme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible.
P
our contacter lObservatoire, appeler La Ligne dUrgence :
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E-mail : Appeals@fidh-omct.org
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Tel et fax OMCT : + 41 22 809 49 39 / 41 22 809 49 29
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Tel et fax FIDH : 33 1 43 55 25 18 / 33 1 43 55 18 80
Notes
[1] Larmée djiboutienne mène régulièrement des opérations de ratissages dans le nord du pays, au cours desquelles des civils sont fréquemment arrêtés, maltraités et torturés dans des casernes de larmée ou dans le Service de documentation et de la sécurité (SDS) ou de la SDR de la gendarmerie à Djibouti. Depuis lélection présidentielle davril 2011, une centaine de personnes aurait été arrêtée dans ce cadre. Cf. Observatoire pour le respect des droits humains à Djibouti (ORDHD).
[2] [Cf. appel urgent DJI 020311 de lOMCT, diffusé le 2 mars 2011 : http://www.omct.org/urgent-campaign… et communiqué de presse de la FIDH diffusé le 7 avril 2011 : http://www.fidh.org/Djibouti-Electi….