13/05/2012 (B656) Vivre sans espoir cest cesser de vivre. (Par Bouh Warsama)
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Vivre sans espoir cest cesser de vivre. Lueur despoir pour vaincre le SIDA. |
Dans le cadre de la lutte contre le SIDA on ne peut que souhaiter que la récente mise sur le marché du traitement préventif TRUVADA soit une lueur despoir fondé et non une nouvelle illusion pour tous les malades atteints de cette destructive maladie de lhumain, ainsi que pour leurs familles.
Par évidence et compte tenu des résultats obtenus lors des études effectuées, on peut considérer que cette découverte constituerait lune des grandes victoires de la médecine de ces cinquante dernières années.
Certes, ne nous emballons tout de même pas car nous nen sommes pas encore au stade du vaccin. Ce vaccin tant espéré dont la recherche et la mise au point mobilisent, depuis plus de 30 années, quelques dizaines de milliers de médecins et de chercheurs de par le monde.
-La recherche médicale est une science des pannes de lorganisme humain.
Comme le médecin, le chercheur est un dépanneur rien de plus, rien de moins il veut trouver le moyen de faire fonctionner une machine dont il na pas tous les plans
Il est donc compréhensible que lon nen soit pas encore au remède miracle ; mais il sagirait incontestablement, daprès les dernières études, dune victoire majeure dans cette dévastatrice guerre de tranchées qui en plus de trente années a fait bien plus de 30 millions de victimes de par le monde.
Dactions à vocation humanitaire en mobilisations des bonnes volontés en Occident pour financer la recherche, de petit pas en petits pas, de progrès scientifiques en avancées sociales, douverture desprit en prises de consciences que lAfrique subsaharienne est la plus grande victime de cette pandémie qui frappe le monde, le SIDA semblerait se stabiliser ; voire même régresser dans certaines régions.
Constat est fait que depuis larrivée sur le marché des trithérapies et des antiviraux, en 1995, la maladie aurait tendance à reculer dans certaines régions de la planète mais si les nouveaux médicaments permettent aux malades de mieux vivre leur séropositivité dans les pays dits évolués, ils ne la guérissent toujours pas ici comme ailleurs.
– En matière de lutte contre le SIDA, rien ne pourra remplacer la prévention et léducation
Sil est vrai que la maladie fait moins peur quavant, il faut être prudent quant aux chiffres encourageants qui sont publiés sur le plan international car rien ne pourra remplacer la prévention et léducation de chacun : hommes, femmes et enfants.
Le relâchement serait criminel. Il est absolument interdit car cest toujours une question de vie ou de mort, surtout pour les familles les plus pauvres qui nont souvent pour seule richesse que les vêtements quelles portent, le plus souvent usés par le temps.
– La réalité de 2012, cest cela !
Comment voulez-vous que les familles pauvres, voire même miséreuses à Djibouti comme ailleurs en Afrique subsaharienne, puissent disposer de largent nécessaire pour acheter ces fameux antirétroviraux qui nécessitent, de plus et le plus souvent, un traitement à vie ?
Aujourdhui 60 % des gens qui ont besoin dun tel traitement ny ont pas accès alors quà Djibouti le chiffrage est bien pire que cela car estimé à plus de 95 % des malades touchés par cette maladie et qui ne peuvent pas payer leurs traitements.
Si lon y ajoute tous les détournements des Aides médicales internationales qui leurs sont destinées, comme ce fut encore le cas récemment à Djibouti et par centaines de millions de FD, alors on mesure lampleur du désastre et pourquoi les bilans ne sont jamais publiés officiellement sur la pandémie dans le pays dit « des braves » alors que le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) touche sévèrement l’Afrique subsaharienne ; plus sévèrement quailleurs et Djibouti en particulier.
Cette année encore, ce seront donc plus de deux millions de personnes qui vont mourir des infections liées au VIH dans le monde alors que 33 millions dautres personnes vont continuer à vivre avec le virus avec lespoir de guérir demain, après demain. InchAllah !
– Lutter contre la corruption et les détournements daides médicales internationales cest aussi lutter contre le SIDA ; cest sauver des vies humaines, sans distinction de couleur ou dappartenance ethnique, tribale ou religieuse
Sous le règne de lautocratie, imposée par Leurs Majestueuses Majestés Ismaïl Omar Guelleh et Kadra QABYO QAYLO, Djibouti se trouve dans une situation extrêmement paradoxale.
Cest en effet le pays qui perçoit le plus daides internationales par habitant et dont la corruption est lune des plus vivaces en Afrique, repoussant ainsi le pays dans le peloton peu enviable des plus pauvres de la planète et des plus touchés par toutes les corruptions.
La pauvreté qui sévit dans le pays sexplique en grande partie par le manque de main duvre qualifiée, par la fuite des cadres vers lexil car ils savent ne rien pouvoir attendre dun odieux clanisme-tribaliste de type mafieux qui règne sur le pays et qui impose sa dictature par lemploi de la force, la torture et les assassinats.
Tout ceci étant complété par une mauvaise gestion des ressources existantes qui conduit à labsence quasi totale de redistribution des richesses : exception faite pour 3 à 5 % de la population.
Mais les spécialistes du développement saccordent à dire que le plus grand mal qui ronge Djibouti et qui freine sa croissance cest la corruption ; véritable sport national. Une corruption de grande ampleur car présente à tous les niveaux de la société, qui empêche létablissement dun environnement économique stable et ruine les effets positifs des aides internationales qui affluent pourtant mais qui sévaporent aussitôt.
Les conditions climatiques ny sont pour rien dans toutes ces évaporations, les petites « souris » non plus. Seuls certains gros rapaces humains, mâles et femelle, sont à mettre au banc des accusés de la république.
– Est-il possible de lutter contre la corruption lorsque celle-ci est profondément ancrée dans les murs ?
Plus que jamais, la question est toujours dactualité mais rien nest fait pour y remédier bien que lon connaisse les grands responsables et les deux donneurs dordres.
Parmi ces responsables, Abdallah Abdillahi Miguil, alias « Monsieur kleptoman », alias « Le prédateur du Ministère de la Santé publique », alias « Warabe Koraya » est en bonne place dans la course aux détournements. On peut même le mettre en première place pour tout ce qui concerne la dilapidation de tout ce qui a pour noms : « Santé publique et les Aides internationales attribuées à ce ministère »
Passant de lOffice National dAide aux Réfugiés et Apatrides, où il a détient le record absolu et incontesté malgré la forte concurrence des détournements en tous genres, il a ensuite sévi au Ministère de la Santé où « la volatilisation » de 117 millions, entre autres, que lUSAID destinait à la lutte contre le SIDA a suscité et suscite encore de vives réactions ; y compris chez certains ministres.
Si la pratique quasi généralisée de la corruption à Djibouti entraîne la perte de crédibilité des appareils étatiques djiboutiens sur le plan international et de bon nombre de hauts fonctionnaires, un manque à gagner phénoménal (recettes fiscales et douanières manquantes, etc.) pour lEtat, les conséquences les plus graves concernent la santé publique donc toutes les atteintes dont sont victimes les familles djiboutiennes, sans soins par manque de moyens financiers et par ce que les aides médicales, nationales comme internationales, sont détournées de leur but.
Les détournements de fonds nationaux et internationaux sont légion et les aides internationales octroyées par les bailleurs de fonds (pays donateurs, FM, Banque Mondiale, BAD etc) tombent le plus souvent sur les comptes bancaires et les poches de dirigeants véreux. Des dirigeants ou ministres tels quAbdallah Abdillahi Miguil et ses comparses qui se sont enrichis de manière éhontée et phénoménale en quelques années de « rapines cautionnées » par Haramous.
Hommes et femme sans scrupule, qui nen ont que faire de la pauvreté comme de toutes les maladies dont souffre le peuple mais passés maitre dans la démagogie outrancière et toutes les falsifications.
Dans de telles conditions, il nest donc pas étonnant que la jeune république de Djibouti, qui avait et a encore tous les atouts pour sen sortir, nait jamais pu sextraire du marasme économique, social et politique dans lequel la plongé le clanisme au lendemain de la décolonisation : aggravé depuis 1999.
En conséquence de quoi, depuis 2010 certains pays dits riches, comme la France et les USA, nont pas pu (ou voulu et en se justifiant) tenir leurs engagements en ce qui concerne les milliards d’aide au développement promis 5 ans plus tôt à lAfrique.
L’Afrique naurait donc reçu que 12 milliards de dollars sur les 25 milliards supplémentaires, c’est-à-dire une baisse de 13 milliards de dollars, soit environ 7 000 milliards de francs CFA, promis par les pays riches.
Selon une étude de l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE) cette baisse se justifierait par des contributions insuffisantes de certains donneurs européens dont la part de l’aide publique au développement (APD) à l’Afrique est importante alors que le niveau des corruptions constatées, qui se situerait jusquà 90 % des sommes initialement affectées, aurait eu une influence déterminante sur le considérable ralentissement du versement des aides : aides qui arrivent dès lors au compte goutte.
LIndice de Perception de la Corruption (IPC) publié annuellement par Transparency International ne ment pas, pour Djibouti il est de 3 sur 10 : bon nombre de pays africains et tout particulièrement Djibouti sont encore loin datteindre lidéal dintégrité auquel ils aspirent alors que dautres ont montré le bon chemin à suivre et montrent « lexemple à suivre » à certains grands pays occidentaux
Lamélioration de léducation de la population est aujourdhui considérée comme la meilleure piste pour éradiquer le fléau de la corruption mais éduquer cest aussi faire de la prévention maladie et soigner.
– Lopposition politique à Ismaïl Omar Guelleh doit se donner les moyens de ses ambitions, ne rien attendre de lOccident et à sa capacité de changer « lordre des choses imposées »
Selon nous, afin de lutter efficacement contre les corruptions, il conviendrait de prendre exemple sur certains pays dAfrique qui ont pris, avec détermination, des mesures drastiques en créant, entre autres, des bureaux anti-corruption.
Ces bureaux sont une forme de cours indépendantes de justice dévolues à la traque et à la poursuite, sans faiblesse, des corrupteurs devant les tribunaux compétents.
De nouvelles procédures ont été créées pour accompagner laction de ces bureaux abondant dans le sens de la transparence totale des affaires publiques qui ont été instaurées alors que la répression de la corruption en général sest voulue plus sévère.
Les parlementaires et les titulaires de mandats électifs de nombreux pays africains ont été astreints à présenter publiquement le bilan de leurs avoirs personnels, donnant ainsi au peuple loccasion de contrôler indirectement ses élus.
Il est beaucoup plus important de sanctionner avec grande fermeté un responsable de corruption et son donneur dordres, que de sanctionner un fonctionnaire qui tente de faire survivre sa famille : un fonctionnaire mal payé, mal considéré et qui a donc moins de raison dêtre exemplaire lorsquil observe ce qui se fait au plus haut niveau de lEtat.