21/05/2012 (B567) Si les forces vives de l’opposition, désintéressées et fondamentalement motivées par l’amélioration du sort de la population djiboutienne ne se réveillent pas, Guelleh a encore de belles années devant lui ! (Jean-Loup Schaal)

Depuis des années, nous assistons à un appauvrissement de l’opposition politique djiboutienne, qui ne fait plus parler d’elle que durant les quelques semaines qui précèdent chaque scrutin, régulièrement entachés par une fraude massive … Laquelle fraude n’est dénoncée ensuite (lorsque les résultats du scrutin sont officialisés) que du bout des lèvres et sans réelle conviction.

Chaque parti, chaque groupement de parti affirme le coeur sur la main, qu’il a un programme politique construit … Mais qui en a réellement lu un ? Un petit groupe d’initiés ?

Chaque dirigeant politique de l’opposition promet qu’il va se passer des choses dans les trois mois qui suivent et que cela contribuera à mettre à genoux, le système mafieux et dictatorial de Guelleh.

Que s’est-il passé depuis des mois, des années ?

Rien de sérieux dans l’opposition. Des alliances comme l’UAD ont implosé, d’autres se sont constituées. Mais toujours rien de concret, aucune proposition crédible n’a été rendue publique.

Et pendant ce temps, le pays s’enfonce dans la misère, la corruption, et ce sera bientôt irréversible

Chaque Djiboutien a recours au système « D » pour survivre et tenter de nourrir sa famille. La capitale est souvent privée d’électricité et d’eau.

Qui s’en soucie vraiment ?

Comme nous l’avons répété à maintes reprises, le rôle de l’ARDHD n’est pas de faire de la politique. Elle n’aurait aucune légitimité à promouvoir un courant politique.

Mais elle est légitime tant à critiquer la direction actuelle des affaires publiques qu’à évaluer les propositions de l’opposition qui conditionnent le respect des Droits humains.

Face à ce vide politique, que peut-elle faire ?

A part tenter d’interpeller les dirigeants politiques de l’opposition pour qu’ils communiquent et qu’ils prennent des décisions fortes, pour mettre un fin à la dictature, pour préparer la période intérimaire et pour organiser des élections libres et transparentes.

Cela a été fait à plusieurs reprises, mais sans aucun résultat à ce jour.

Depuis plus de 20 ans, l’ARDHD a toujours mis tous ses moyens dans la lutte contre l’injustice, les violations des libertés, la torture, l’asservissement de la population, mais elle ne peut pas le faire seule, surtout depuis la disparition de Jean-Paul Noël Abdi qui est une perte immense pour toutes celles et tous ceux qui sont épris de justice et d’équité.

Le temps est venu pour l’ARDHD d’en tirer les conséquences et de se concentrer exclusivement sur ses missions prioritaires, parmi lesquelles figurent :
– le sauvetage des réfugiés djiboutiens d’Ethiopie, abandonnés de tous et en particulier des partis d’opposition, qui ne les mentionnent jamais
– la libération de tous les prisonniers politiques et parmi eux le sauvetage du Juge intègre Mohamed Cheick SOULEIMAN. Mais il n’est pas le seul !

Il n’est pas besoin d’être un voyant, pour savoir que les forces au service de Guelleh, vont se réjouir immédiatement et considérer qu’elles ont gagné une bataille contre la vérité. Qu’importe, puisqu’elles vivent dans l’obscurantisme et qu’elles devront assumer leurs responsabilités (justice pénale, justice divine) dans un avenir que nous espérons proche.

En prenant cette décision, l’ARDHD lance un dernier appel à toutes les forces vives de l’opposition pour qu’elles se mettent au travail sans délai afin de provoquer le licenciement du dictateur et de son équipe mafieuse, préalable incontournable à l’avénement d’un régime démocratique dans le pays.