29/09/2012 (Brève 032) Réfugiés djiboutiens d’Addis : menaces permanentes et harcèlements organisés. Appel au UN-HCR pour les protéger ! (Omar Gabasse)
Malheureuses et innocentes victimes d’enjeux qui les dépassent, les réfugiés djiboutiens d’Addis subissent des menaces permanentes de tous ordres et sont sans défense face au harcèlement des autorités éthiopiennes, sans que le UN HCR ne leur apporte la protection, auxquels ils ont le droit.
Il faut se mobiliser pour qu’ils puissent échapper (enfin !) à ce calvaire quotidien.
La récente affaire d’Hassan Osman, Président du comite des réfugiés d’Addis, a montré combien les rapports entre les Djiboutiens et les employés du DICAC se dégradent.
Rappelons par exemple que Mohamed Ismael et Ahmed Ibrahim dit Lagi (tous deux réfugiés Djiboutiens depuis 93 en Ethiopie) ont subi plusieurs arrestations et des tentatives « violentes » d’intimidation. Aujourd’hui quand ils se sont rendus ensemble au bureau du DIDAC pour s’informer poliment de la date de versement des allocations du mois de septembre, la chef comptable s’est emporté contre eux avec une véhémence inqualifiable et elle a refusé de leurs donner la date de paiement.
Elle aurait ajouté : « Vous ! Les pauvres Djiboutiens qui n’hésitaient pas à diffamer nominativement les employés sur Internet, vous devez vous attendre maintenant à des représailles de notre part et c’est vous qui en paierez les conséquences ! »
Face à cette agressivité incompréhensible et démesurée, mes deux compatriotes se sont retirés se refusant, à juste titre, à répondre aux provocations verbales de certains employés qui se sont montrés très menaçants.
Aujourd’hui, les réfugiés Djiboutiens enregistrés, qui ne représentent qu’une vingtaine de famille, ont tenu une réunion de concertation pour évoquer leur situation et l’évolution probable de leurs rapports avec les employés locaux du UNHCR et de DIDAC, dans les prochaines semaines.
Ils pensent que ces fonctionnaires locaux ne leurs pardonnent pas d’avoir alerté l’ARDHD, le Comité de soutien aux réfugiés djiboutiens sur les injustices flagrantes et les vexations dont ils sont victimes. Les noms publiés, à leur demande, sur le site de l’ARDHD ont été repris sur FaceBook et sur d’autres sites.
Aujourd’hui, ils craignent des représailles dans tous les domaines, car ils connaissant l’esprit de vengeance qui anime ceux qui les harcèlent en permanence uniquement parce que ce sont eux qui détiennent des parcelles de pouvoir mais suffisantes pour blesser et pour spolier plus pauvres et plus faibles qu’eux.
Voila, la situation dans laquelle ils se débattent aujourd’hui : le pire est-il à venir ?
J’appelle le UN-HCR d’Addis, son bureau parisien qui a suivi la situation et les instances générales en Suisse à intervenir sans délai auprès du DIDAC afin que l’on fasse cesser toutes formes de menace à l’encontre de nos surs et de nos frères, qui ont déjà passé 19 années en exil, dans le dénuement le plus absolu et aussi dans la peur.
Comme ils ne peuvent plus retourner dans leur patrie pour les trois raisons que nous avions évoqués à plusieurs reprises sur le site, seul un pays d’accueil pourra leur permettre de vivre enfin en paix et de se reconstruire. Leur patience est méritoire, mais il y a une limite et maintenant, ils méritent amplement d’être réinstallés dans un pays tiers qui leur offre la sécurité et les moyens de s’intégrer, comme l’ont fait ceux, qui comme moi, ont bénéficié d’une réinstallation.
J’appelle aussi le Président et tous les membres du Comité de soutien aux réfugiés djiboutiens d’Addis, qui se sont déjà mobilisés fortement dans le passé, à agir pour éviter le pire, car ces réfugiés sont en danger.
Omar Gabasse
co-représentant des réfugiés Djiboutiens en Europe.