01/09/2013 (Brève 202) ALERTE ROUGE / Que fait Laurent Fabius, ministre français des A.E. pour protéger le témoin capital dans l’affaire Borrel ? Lettre ouverte de l’ARDHD à Laurent Fabius

En 2007, lors de la signature de l’Appel pour la Vérité, Laurent Fabius, ancien premier ministre, avait tenu à accompagner sa signature de ce message adressé à Elisabeth Borrel :

  • « Je souhaite que la vérité soit connue sur les circonstances exactes de la disparition [du juge Borrel]. A ce stade mon intime conviction est que cette vérité n’est absolument pas celle que certains voudraient accréditer. Sur cette triste affaire comme pour d’autres, aucune raison d’état ne doit être plus forte que la vérité. »

Aujourd’hui, en sa qualité de Ministre des Affaires étrangères, que fait-il pour protéger la Vérité et pour respecter les souhaits qu’il exprimait il y a cinq ans???

L’un des témoins clefs dans l’assassinat du Juge Bernard Borrel, magistrat français, le 19 oct 1995 à Djibouti, est en danger de mort. Malgré tous les appels qui se multiplient en direction des autorités françaises : Président de la république, Garde des Sceaux, Ministre des Affaires étrangères, la France est muette sur le sujet.

Plus le temps passe, plus la situation devient compliquée et donc difficile à déméler, plus le témoin Alhoumékani est en danger de mort.

Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ne pensez-vous que vous devriez intervenir immédiatement avec l’autorité de la France pour imposer que la Loi et les Droits de l’Homme soient respectés au Yémen et qu’Alhoumékani soit protégé, en particulier des sbires du dictateur Guelleh qui sont à ses trousses.

Si un malheur devait arriver, comme nous le craignons, il vous sera facile de dire que la France a fait tout ce qui était en son pouvoir pour le protéger, alors qu’il n’en est rien. Est-ce au nom de la raison d’état pour éviter que ne soient connus des secrets inavouables que Djibouti pourrait partager avec la France, que l’on sacrifie volontairement un témoin, homme honnête et libre, qui a eu le courage de dire la vérité dès le début du millénaire.

Il est vrai que la condamnation de Mohamed Alhoumékani à Djibouti pourrait bien arranger les intérêts de la France à Djibouti en facilitant la clôture de l’instruction.

Mais vous, Laurent Fabius, qui avez souhaité en 2007, que la Vérité soit connue, allez-vous aujourd’hui agir dans un sens diamétralement opposé, en contribuant à son enterrement officiel ?

Vous avez le pouvoir d’intervenir, mais il faut le faire vite, car il est peut-être déjà trop tard.