09/06/2014 (Brève 400) Djibouti « Lordre des désordres » règne mais derrière le lion à lagonie se cachent les hyènes et les charognards toujours prêts pour la curée qui devient imminente. (Par Roger Picon)
Tous les pouvoirs politiques que lon peut soctroyer par auto-proclamation, mais surtout pour les avantages financiers que lon sest indument octroyés, sont autant de pernicieuses tentations auxquelles Ismaïl Omar Guelleh a cédé.
Aujourdhui il paie (ou a payé ?) le montant de la facture, avec les intérêts de retard et si lon donne crédit aux rumeurs persistantes sur son état de santé, alors on peut affirmer quil nest plus en état dassumer ses responsabilités.
Ce qui est certain cest que tout est fait pour tenter de nous cacher les vérités sur son état de santé.
A Haramous garder un tel secret sur létat de santé dIOG consiste à ne le confier
. quà une seule personne à la fois.
Le « Che » des années 80 de la Corne Est de lAfrique, que nombre de Djiboutiens et détrangers saluèrent en 1999 comme étant une victoire de la future démocratie dont le pays avait tant besoin, a succombé à la facilité tout en imposant une image artificiellement trompeuse derrière laquelle il a tenté maladroitement de dissimuler, là encore, de désastreuses vérités.
Des vérités qui ont émergé, immanquablement lune après lautre, et contre lesquelles les pitoyables opérations de désinformation, lancées par Haramous pour tenter de les contrer, ont fait « chou blanc »
Le plus grave étant limage quil offre sur le plan international, au point que Guelleh passe depuis bien des mois pour être un pestiféré à qui le « diplomatiquement correct » impose quon lui fasse bonne figure et que lon aille pas « fouiller dans son jardin », certes pour tenter de sauver les apparences, mais qui est devenu incontestablement infréquentable.
Les preuves de ce que nous avançons sont évidentes.
Les avions présidentiels étrangers passent au Djibouti sans y faire escale ou sils sy posent cest simplement pour une escale technique et un avitaillement en carburant.
Les photos parues lors de la visite dIOG aux USA en présence du président Obama sont éloquentes ; nul besoin dun long discours !
En matière de ridicule ; encore tout récemment, la décision de Kadra Mahamoud Haïd de faire remplacer les forces de Gendarmerie, qui composent la Garde Présidentielle (GP), par des policiers a de quoi surprendre ; tout comme le silence du Gal Zakaria Cheick Ibrahim face à cette mesure qui nest certes pas du ressort et de la compétence de Kadra Haïd.
Si une telle décision il devait y avoir, celle-ci incombait à IOG !!!!
Là encore cest le silence le plus complet mais lon sait pourquoi.
Décidemment les évènements qui se déroulent au Cirque Haramous depuis quelques semaines ont de quoi surprendre
.. quà moitié.
Pour reprendre ce que nous écrivions un peu plus haut, prenez le temps de faire le recensement des Chefs dEtats qui rendent visite à Djibouti sur invitation et vous comprendrez que Sa Majes tueuse Majesté Bobard 1er nest plus en odeur de sainteté.
Ses ruses politiciennes lont usé jusquà la corde et en ont fait un vieux malade qui a tiré sur trop de ficelles à la fois mais qui ne trompe plus personne sur le plan international.
Depuis bien des années, il en est réduit à inviter quelques vieux crabes politiciens séniles, anciens ministres occidentaux, en leur réservant une haute qualité daccueil et surtout en leur octroyant généreusement et discrètement quelques « dons dordre financier » aux fins quils fassent, devant ses médias à Djibouti, lapologie de sa politique et léloge de sa réussite.
Cela nous remet en mémoire ce quécrivit Paul Eluard lorsquil encensait aveuglément le « Camarade Staline »
Toute proportion gardée, on y trouve une étrange similitude !
Il est vrai quIOG est allé à la même « Ecole », celle des louanges du grand guide du communisme à la soviétique.
L’historienne Anne Applebaum estime que 18 millions de Soviétiques ont connu le Goulag sous Staline et six autres millions l’exil forcé au-delà de l’Oural ; un à deux millions de personnes y décédèrent.
Ode à Staline (1950) par Paul Eluard
Staline dans le coeur des hommes
Sous sa forme mortelle avec des cheveux gris
Brûlant d’un feu sanguin dans la vigne des hommes
Staline récompense les meilleurs des hommes
Et rend à leurs travaux la vertu du plaisir
Car travailler pour vivre est agir sur la vie
Car la vie et les hommes ont élu Staline
Pour figurer sur terre leurs espoirs sans bornes.
Et Staline pour nous est présent pour demain
Et Staline dissipe aujourd’hui le malheur
La confiance est le fruit de son cerveau d’amour
La grappe raisonnable tant elle est parfaite
Ceci étant dit, les limites de lacceptable en matière de tyrannie étant largement dépassées, cest aujourdhui laccentuation du régime de la terreur qui sest imposé à Djibouti soulevant des réactions de la diplomatie internationale qui semble avoir changé de lunettes – et prive ainsi OG dune sortie qui aurait pu être honorable à défaut dêtre glorieuse.
15 années après lauto-proclamation dIsmaïl Omar Guelleh à la tête du pays, lambiance est plus que jamais pourrie, vérolée à outrance.
La corruption sest institutionnalisée, le népotisme et le clientélisme quil a favorisés et entretenus ensuite par ses « Collabos » favorisent lincompétence.
Incompétences et inaptitudes aux caractéristiques des postes à responsabilités qui ont emménagé en toute liberté dans tous les ministères, les grands services du secteur public mais aussi dans le privé.
Les allégeances claniques et le tribalisme ont largement fait « tache dhuile » au fil des ans créant des fractions et des frictions entretenues, y compris parmi « lopposition de façade » notamment chez de vieux chevaux sur le retour.
Hommes dune époque révolue mais qui, vissés à leur siège depuis trop longtemps, oublient un peu trop vite quil se trouvera toujours quelquun pour venir, en temps et en heure, leur demander des éclaircissements sur certains points de leur nébuleux passé.
Pour information, le pays Afar ne sera jamais une forme de « Réserve dindiens » que lon fait visiter aux touristes ni un spectacle de danses Massaïe pour quelques USD !
Comme en Tunisie, la rue sest dressée et nest pas prête de sasseoir pour se taire alors que la répression sauvage na pas assez de balles pour faire taire plus de 80 % de la population djiboutienne.
La population constituée par les manifestants harcèle sans cesse le pouvoir dHaramous alors que les « Outils de la Répression » font largement défection, de jour en jour ; des hommes basculent dans lopposition car las de tirer à balles réelles sur leurs frères, sur leurs surs, sur des enfants qui le plus souvent, comme eux, ont faim de Liberté !
Le drame pour lavenir est ce désenchantement dont souffre le pays avec une jeunesse intellectuelle victime de lexclusion tribaliste et qui sexile alors que les familles des opposants politiques sont les premières victimes de lodieux chantage exercé par le pouvoir dHaramous pour les faire taire.
Pourtant, à affronter la Tyrannie y compris sur internet, il y a plus à perdre en reculant et en baissant la tête quà avancer avec courage en nhésitant pas à se faire menaçant.
La liberté a un prix, encore faut-il savoir comment la construire et comment lutiliser pour la faire prospérer !