25/01/2015 (Brève 446) Ce samedi 24 janvier : conférence de presse de l’USN à Paris pour expliquer le contenu de l’accord-cadre du 30 décembre, les espoirs qu’il suscite, mais aussi les risques et les enjeux pour l’opposition (Ce lundi, les vidéos intégrales des interventions seront disponibles)

A la tribune de gauche à droite : Isabelle Hirayama, représentant le comité de soutien de Paris de l’USN, dont la présidente Zarah Guedi n’avait pu venir, Hachim Loïta Ahmed, représentant de l’UDJ, Maki Houmedgaba, représentant de l’USN pour la France et de l’ARD pour l’Europe et Makaila N’Guebla, journaliste tchadien, en charge de la modération. Ils ont été rejoints ensuite par Elmi Diraneh, représentant le RADD en France.

L’équipe de l’ARDHD avait été invitée à assister à la conférence de presse organisée par l’USN à Paris le 24 janvier, à propos de l’accord-cadre signé le 30 décembre 2014 entre le premier Ministre djiboutien Abdoulkader Kamil Mohamed et le Président de l’USN Ahmed Youssouf Houmed.

Après un bref rappel de la situation à Djibouti, Maki Houmedgaba a présenté les grandes lignes de l’accord-cadre.

En simplifiant à l’extrême, cet accord contient trois types de disposition :

  • Dispositions applicables dès la signature, en particulier :
    • Libération des trois religieux,
    • Rétablissement dans tous leurs droits, des personnes injustement spoliées,
    • Intégration des huit députés de l’opposition au sein de l’Assemblée nationale avec paiement rétroactif de leurs indemnités,
    • Engagement des deux parties à veiller sur l’exercice de l’ordre constitutionnel
    • Réformes démocratiques et institutionnelles immédiates (sans détail)
  • Dispositions à discuter entre un nombre équivalent de représentant de la majorité présidentielle et de l’opposition, dans un délai de quelques semaines, en particulier :
    • Création d’une CENI indépendante,
    • Statut de l’opposition
  • Réformes à mettre en oeuvre dans un délai raisonnable, par exemple :
    • Réforme de la Loi sur la communication de 1992,
    • Renforcement de la décentralisation,
    • Garantie du respect des Droits de l’Homme,
    • Conditions de l’octroi de la nationalité.

Parmi les points qui ont été évoqués par les orateurs et ceux qui ont été soulevés par les personnalités présentes :

1°) Le contexte actuel.
Les orateurs ont beaucoup insisité sur le fait que cette démarche de négociation avec le pouvoir, avait permis de retrouver un climat apaisé et de diminuer les tensions. Isabelle Hirayama a insisté sur la nécessité de :
– permettre aux dirigeants actuels de ne pas perdre la face,
– de promouvoir l’unité nationale à tous les niveaux : patis d’opposition et surtout la population, qui est garante du respect des accords en vue de faire progresser l’évolution démocratique.

2° Les enjeux et l’espoir.
Pour tous les orateurs, la signature de cet accord représente une avancée et permet d’entrevoir une ouverture démocratique progressive. Ils estiment que tous les djiboutiens doivent soutenir cette étape

3°) Les risques
Par le passé, le régime n’a jamais respecté les accords passés avec l’opposition. Il y a donc un risque non négligeable qu’il ne respecte pas ceux-ci. Pour cela, l’opposition doit pouvoir compter sur des moyens de résistance, qui sont de deux ordres :
– le retrait des députés de l’opposition de l’Assemblée nationale et l’alerte des puissances occidentales,
– la pression populaire dans la rue.

4°) L’avenir
Comme l’a souligné Alex, le chemin sera long. Pour lui, hors les difficultés avec le régime, il est nécessaire que l’opposition travaille sur son programme et qu’elle se choisisse le plus rapidement possible, un candidat unique qui la représentera et qui briguera l’investiture en 2016

Maki Houmedgaba a souligné qu’il y avait eu des légers retards dans l’application des mesures décidées. L’USN communiquera vers le 15 février sur l’état d’avancement des négociations

Hachim Loita a souligné le fait, que dans l’état actuel de la Consitution amendée avant la dernière élection présidentielle, IOG était légitime à se représenter en 2016, avec le soutien de sa famille, de son clan et de ses obligés qui ont tout intérêt à ce qu’il continue à assurer la Présidence.