03/12/2015 (Brève 531) Communiqué de la LDDH en date du 2 décembre 2015, en écho aux nouvelles mesures exceptionnelles de sécurité décidées par le gouvernement

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La LDDH est préoccupée des dernières décisions portant sur « la mise en place des mesures exceptionnelles de sécurité » prises par le gouvernement djiboutien lors de son Conseil des Ministres du 24 novembre 2015 et stipulées dans le Décret № 2015-3016 PR/PM signé le jour suivant à savoir le 25 novembre 2015 par le Chef de l’Etat.

Tout d’abord, à la lecture dudit décret, il en ressort que les articles visés dans ce décret ne concernent aucunement un Etat d’urgence ni un Etat de siège mais c’est un renforcement des mesures de sécurité contre des « risques terroristes ».

Cependant, une interdiction de rassemblement et d’attroupement sur la voie publique est annoncée le 25 novembre 2015 par le Premier Ministre, M. Abdoulkader Kamil Mohamed à la télévision nationale et à la radio. Et ce en contradiction flagrante avec ce décret et les dispositions de la Constitution du pays.

Et pour preuve, l’étau se resserre sur l’opposition USN dont nous apprenons ce soir l’empêchement des Députés et Cadres de l’USN de se rendre à la ville d’Ali-Sabieh par la Gendarmerie où l’USN a prévu de tenir un meeting d’information pour ses militants demain jeudi 03 décembre 2015 et une série des meetings dans les tous districts de l’intérieur après.

L’on est en droit de se demander la raison d’être de ce décret qui n’est d’autre le musèlement et le bâillonnement de l’opposition politique et de toute voix hostile au 4ème mandat que le Chef de l’Etat veut se donner qui suit la même logique adoptée lors du 3ème mandat de février 2011.

Pourtant, le régime en place organise et orchestre avec les moyens et les personnels de l’Etat des campagnes, des marches, des réunions au Palais du Peuple toutes couvertes par la RTD pour faire adhérer le Peuple djiboutien au projet de 4ème  mandat. Deux poids, deux mesures !

Ces nouvelles restrictions compromettent gravement les dispositions constitutionnelles relatives à l’exercice normal des droits humains et libertés fondamentales (liberté de circulation, de réunion, d’expression …) et peuvent engendrer la confrontation entre l’opposition USN et le régime en place : le tout peut basculer dans l’instabilité à cause du comportement pyromane du régime djiboutien.

En regard de tout cela, la LDDH dénonce vigoureusement ces entraves des libertés et violations des droits fondamentaux des citoyens Djiboutiens et de l’opposition politique USN.

Enfin, la LDDH lance la présente alerte à la Communauté nationale et internationale sur la dérive du régime en place et exige le respect strict des droits et libertés publiques.

Le Président de la LDDH :
    Omar Ali Ewado