19/12/2015 (Brève 548) Communiqué du député Said Houssein Robleh sur papier en-tête de l’AN, pour dénoncer les violents harcèlements et les mesures discriminatoires et illégales décidées par le pouvoir à son encontre.

 Djibouti, le 18 décembre 2015

  COMMUNIQUE DE PRESSE

L’arbitraire ne perdurera pas

Depuis un mois, la répression du régime en place s’est accentuée à mon encontre sans répit.

En effet, je suis empêché depuis 1 mois de partir en Tunisie pour poursuivre mes études médicales afin de faire mon stage d’internat pour terminer mon doctorat de médecine en fin de cursus car je suis Interne en 6ème année de médecine.

Mon passeport, ma bourse d’études, mon billet d’avion et autres documents sont retenus jusqu’aujourd’hui par le Doyen de la Faculté de Médecine de Djibouti, Ali Barre Matan en complicité avec le Président de l’Université de Djibouti, Djama Mohamed Hassan et le Ministre de l’Enseignement Supérieur, Nabil Mohamed Ahmed dont ce dernier m’a exigé d’écrire et de signer une lettre de désengagement de mes activités politiques pour pouvoir partir en Tunisie et continuer mes études.

C’est pourquoi, j’ai porté plainte devant le Tribunal administratif de Djibouti contre le Ministre de l’Enseignement Supérieur, Nabil Mohamed Ahmed et consorts pour abus de pouvoir et entrave à mes études médicales le mercredi 09 décembre 2015 avec ampliation au Président de l’Assemblée Nationale, Mohamed Ali Houmed et au Ministre de la Justice, Ali Farah Assowe.

Pire, le jeudi 10 décembre 2015 à 11h30 où j’étais au restaurant-café « L’Historil » avec les autres Députés et les membres du Haut Conseil de l’USN, j’ai fais l’objet d’une agression barbare d’une violence inouï sur la place publique par le Chef de la Police, Abdillahi Abdi Farah et ses agents qui m’ont violement battu publiquement ainsi que mon père, enlevé et jeté dans un enclos insalubre à l’Académie de Police de Nagad en m’y séquestrant pendant 8 heures et en me larguant la nuit dans mon quartier de résidence.

Face à cela, je n’ai pas baissé les bras dont j’ai encore porté plainte conjointement avec mon collègue Député Ismaël Ahmed Assowe lui aussi agressé contre le Colonel de la Police, Abdillahi Abdi Farah et consorts pour agression physique et morale; enlèvement et séquestration le mercredi 16 décembre 2015 auprès du Procureur de la République avec ampliation au Président de l’Assemblée Nationale.

Nous avons également saisi ce jeudi 17 décembre 2015 le Président de l’Assemblée Nationale par lettre signée solidairement par tous les Députés USN pour lui demander de prendre toutes les dispositions nécessaires et l’ouverture d’une enquête parlementaire contre le Colonel de la Police, Abdillahi Abdi Farah pour la violation de notre immunité parlementaire et le rétablissement de l’honneur et la fonction de Représentants de la Nation bafouées et foulées aux pieds publiquement.

De toutes ces menaces, agressions , abus et entraves à mes études n’ont qu’un seul objectif de me faire taire dont je suis ciblé à cause de mon engagement politique et de mes activités de défense des droits de l’homme.

Ce n’est pas pour la première fois que je subis ces violences et arrestations arbitraires dont j’ai été emprisonné pendant 10 jours à la prison centrale de Gabode et condamné avec 8 mois de prison avec sursis en décembre 2013 pour avoir commenté et partagé un article sur facebook.

De même, le parti de l’Union pour la Démocratie et la Justice (UDJ) dont je suis élu et qui était présidé par le défunt Ismaël Guedi Hared dont je l’ai remplacé à l’Assemblée Nationale, risque d’être cloné par la dictature en place à Djibouti comme il en a l’habitude car ce régime dictatorial ne tolère aucune opposition parlementaire ou parti politique d’opposition en refusant tout débat contradictoire et en muselant l’opposition politique par des décrets présidentiels fondés sur des mesures liberticides.

Par conséquent, face à tous ces faits cités ci-dessus et la barbarie du régime en place à Djibouti, je lance un appel solennel à toute la Communauté nationale et internationale, à toutes les organisations internationales des droits de l’homme, à tous les démocrates du monde, à tous les médias internationaux à nous aider et soutenir pour le rétablissement de nos droits et libertés et que Justice soit rendue.

Said Houssein Robleh
Interne en Médecine
Député et Défenseur des droits de l’homme