21/12/2015 (Brève 556) RFI : Répression policière à Djibouti: au moins 25 morts, selon l’opposition

>Par RFI Publié le 21-12-2015 Modifié le 21-12-2015 à 20:36
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A Djibouti, selon l’opposition, une manifestation culturelle aurait été réprimée dans la nuit de dimanche à lundi 21 décembre, à Balbala, en périphérie de la capitale. La police aurait tiré à balles réelles faisant au moins 25 morts, selon l’Union pour le Salut National (USN) et plus d’une centaine de blessés. Ce lundi après-midi, la police aurait également ouvert le feu lors d’une réunion de la coalition d’opposition de l’USN. Plusieurs de ses dirigeants auraient été arrêtés et d’autre grièvement blessés.

Le bilan est encore incertain mais pour maître Zakaria Abdillahi, président de la Ligue djiboutienne des droits humains, la situation est d’une gravité exceptionnelle.

« Une communauté djiboutienne célébrait une fête, à la fois religieuse et tribale. Il paraît que ce matin, à 4h00 du matin, des éléments de la police sont intervenus pour les disperser alors qu’ils étaient en train d’organiser une fête pour manger et lire le Coran. Donc, cela n’avait rien à voir avec l’opposition politique. Ce que je viens d’apprendre c’est que l’USN dit qu’il y a eu au moins une vingtaine de morts ; d’autres sources disent une cinquantaine de morts et c’est tout un arsenal militaire qui a été utilisé, à savoir des chars, des blindés et autres », a déclaré à RFI le président de la Ligue djiboutienne des droits humains.

« Par ailleurs, cet après-midi, des éléments de la police, également, se sont rendus dans un logement privé où se trouvaient certains cadres de l’opposition djiboutienne. Dans les réseaux sociaux, on voit les photos de l’ancien ministre de la Culture et des Affaires musulmanes blessé ; un député de l’opposition a été gravement blessé ; un autre dirigeant de l’opposition a été arrêté et malmené. Donc, voilà à peu près la situation. Je crois que je n’ai pas tout dit mais une chose est sûre, c’est que la situation est d’une gravité extrême », a ajouté Maître Zakaria Abdillahi.

Le gouvernement de Djibouti a pris un décret, fin novembre, mettant en place des « mesures exceptionnelles de sécurité » en réaction aux attentats de Paris et de Bamako.

Ces derniers mois, la ligue djiboutienne des droits de l’homme a dénoncé, à plusieurs reprises, la multiplication des arrestations d’opposants à l’approche de l’élection présidentielle prévue pour avril 2016. L’actuel président, Ismaïl Omar Guelleh, s’est déclaré, la semaine dernière, candidat pour un quatrième mandat.