05/12/2016 (Brève 880) Scandale diplomatique : l’ambassadeur d’Allemagne accrédité à Djibouti contraint de loger dans un bien mal acquis appartenant au fils aîné de l’épouse du tyran Guelleh, Naguib Abdallah Kamil (Al Whida)

Lien avec l’article : http://www.alwihdainfo.com/Scandale-diplomatique-l-ambassadeur-d-Allemagne-accredite-a-Djibouti-contraint-de-loger-dans-un-bien-mal-acquis_a45918.html

Avertissement de l’ARDHD : nous reprenons cette publication, en donnant le lien avec l’article original. L’information nous a paru suffisemment intéressante, documentée et fondée, pour la mettre en ligne, mais n’ayant pas les moyens de la vérifier, nous appelons nos lecteurs à la prudence.

Dans le cadre de notre opération « haro sur les biens mal acquis », nous vous révélions il y a une dizaine de jours l’existence d’une société civile immobilière (SCI) appartenant au couple présidentiel. Une SCI immatriculée à Paris sous le nom de « SCI Haramous » et dont la gérante n’était autre que l’épouse du tyran Guelleh, Mme Khadra Haid.

En plus de la luxueuse résidence sise dans le très chic 16ème arrondissement à Paris, nous soupçonnions que la famille régnante ait acquis d’autres biens immobiliers par le biais de la SCI Haramous. Au vu des premiers éléments de notre investigation, il y a matière à intenter une poursuite judiciaire contre le couple présidentiel pour « recel de détournements de biens publics ».

A cet égard, nous sommes en discussion avec deux organismes européens sur les voies et moyens d’une telle procédure.

En attendant de déposer une plainte contre le tandem IOG/Khadra devant une juridiction indépendante, nous avons jugé utile de continuer notre traque des biens et des avoirs mal acquis de la famille régnante. Aujourd’hui, nous braquons donc notre projecteur sur un bien immobilier très particulier situé à Haramous, le quartier très huppé de la capitale. Vous n’êtes pas sans savoir que le couple présidentiel et leurs progénitures ont élu domicile à Haramous.

Ce quartier est également le lieu d’habitation de nouveaux riches, de dignitaires du régime, de la fine fleur de la kleptocratie familiale et depuis peu de chancelleries étrangères (surtout occidentales). Parmi celles-ci, nous pouvons citer le cas de l’ambassade de la république fédérale d’Allemagne à Djibouti qui est située dans le lotissement Haramous, proche du rond-point de l’Ambassade des états-unis. Cette ambassade est domiciliée dans une grande bâtisse bling-bling par excellence, un petit château au luxe inouï. 

Révélations exclusives : Il faut savoir que cette propriété louée par l’ambassade d’Allemagne appartient à un membre de la famille régnante. En effet, cette résidence dont la valeur marchande avoisinerait plusieurs centaines de millions de nos francs est la propriété du fils aîné de Khadra Haid (la puissante épouse du tyran IOG), l’idiot Naguib Abdallah Kamil.

– Une question s’impose : avec quel argent Naguib Khadra a-t-il financé l’acquisition de cette résidence ?
Officiellement, cet individu ne perçoit que sa solde de fonctionnaire affecté à la primature. C’est pour souligner que ses émoluments officiels ne peuvent suffire pour l’acquisition d’une telle propriété. D’autant plus que le fils aîné de Khadra Haid possède déjà, à l’instar de ses autres frangins et de son gendre Djama vietnam, plusieurs autres biens immobiliers dans le même lotissement de Haramous.

Au regard de ses revenus, Naguib Khadra ne peut justifier un tel patrimoine. Une chose est certaine, l’origine des fonds ayant permis l’acquisition d’un véritable parc immobilier ne provient nullement du simple salaire d’un fonctionnaire, fut-il grand commis de l’état. Elle est plutôt douteuse, illicite. En vérité, Naguib Khadra s’est offert ces luxueuses résidences grâce aux fonds octroyés par sa mère, de l’argent que l’épouse de Guelleh a sans doute puisé dans les caisses de l’état.

Il va sans dire que le fils de la régente de Haramous ait acquis la résidence louée par l’ambassade d’Allemagne accréditée à Djibouti au moyen de la corruption, avec des avoirs détournés. Il s’agit par conséquent d’un bien mal acquis. Aussi incroyable que cela puisse paraître, l’ambassade d’Allemagne est domiciliée dans un bien mal acquis appartenant à un rejeton de la puissante régente de Haramous. 

Au delà de son caractère indécent, cette location suscite un certain nombre d’interrogations : comment la république fédérale d’Allemagne a-t-elle pu commettre un tel impair ? Lui a-t-on sciemment caché le véritable propriétaire du bien mal acquis ? 

Avant de répondre à ces interrogations, il convient de retracer très brièvement les relations diplomatiques entre Djibouti et l’Allemagne. Les deux pays ont établi leurs relations diplomatiques le 23 janvier 1978 sans pour autant ouvrir une ambassade, ni à Djibouti ni en Allemagne. Ce n’est qu’après la visite à Djibouti du ministre des Affaires Étrangères M. Westerwelle et celui de la Coopération Économique et du Développement, M. Niebel, qui ont séjourné dans notre pays le 11 avril 2010, que l’Allemagne a décidé l’établissement de sa première ambassade à Djibouti-ville. Jusqu’ici, c’est l’avocat français Maître Jean Montagné qui assurait les fonctions du Consul Général Honoraire d’Allemagne. Et ce pendant plus de 17 années. Il sera finalement relevé de ses fonctions lors de l’accréditation du nouvel ambassadeur allemand. 

Établissement des relations bilatérales entre les deux pays : Djibouti souhaite d’abord un « willkommen » à l’ambassadeur allemand, Monsieur Dietmar Bock, en juin 2010 avant de nommer un certain Mohamed Aden Dileita comme ambassadeur basé en Allemagne, en août 2011. Avant d’atterrir à Djibouti, ce diplomate allemand travaillait au Consulat Général d’Allemagne à Los Angeles, chargé des affaires économiques, énergétiques et des questions environnementales.

Le nouvel ambassadeur allemand accrédité dans notre pays s’installe dans un premier temps à l’hôtel Sheraton, pour être auprès de ses compatriotes militaires qui participent à la mission de l’Union Européenne « Atalante » (la lutte contre la piraterie devant la côte de la Somalie). Mais, il ne va pas rester longtemps dans cet hôtel puisqu’il serait contraint de le quitter. En effet, le nouvel ambassadeur allemand reçoit, dès les premiers jours de son installation à l’hôtel, la visite impromptue d’une délégation d’officiels djiboutiens (Naguib Abdallah et deux ou trois employés du ministère des affaires étrangères).

La petite équipe lui remet les clés d’une résidence qui lui est désormais attribuée d’office, un oukase de Haramous lui explique-t-on. Pris de court et interloqué, M. Dietmar Bock éconduit poliment ses visiteurs pour le moins étranges. Naguib Abdallah revient à la charge mais cette fois-ci avec un document officiel de la présidence djiboutienne intimant le nouvel ambassadeur de loger dans la dite demeure. M. Dietmar Bock ne se laisse pas faire et décide d’aviser ses supérieurs hiérarchiques sur le harcèlement dont il fait l’objet de la part du pouvoir en place. Pas question pour lui d’habiter dans un logement qu’il n’a pas choisi lui même. C’est ce qu’il croit pour le moment. Convaincu du soutien sans faille de son ministère de tutelle, le nouvel ambassadeur allemand ne cède pas aux injonctions du régime de Haramous. Droit dans ses bottes, il dit « nein » au logement de Naguib Abdallah. Enfin, plus pour longtemps. 

Un jour, M. Dietmar Bock reçoit un télégramme du ministère des affaires étrangères de son pays dans lequel on lui annonce une mauvaise nouvelle : on l’invite à accepter d’emménager dans la résidence proposée par le gouvernement de Djibouti. Cela a été pour lui comme un coup de massue mais il suit les recommandations de ses supérieurs hiérarchiques. C’est ainsi que l’on a obligé un ambassadeur de loger dans une résidence mal acquise appartenant au fils aîné de Khadra Haid, l’idiot et voleur Naguib Abdallah. L’ambassadeur Bock quittera finalement notre pays en juillet 2013 et sera rétrogradé. Il est aujourd’hui consul général d’Allemagne à Recife, au Brésil. Sanction ou simple mutation. Le nouvel ambassadeur s’appelle Monsieur Wolfgang Piecha et il a remis ses lettres de créance au tyran IOG le 10 octobre 2013. 

Un constat s’impose : le pillage de nos richesses orchestré par la famille régnante au pouvoir s’effectue désormais avec la complicité de l’Allemagne. Nous voulons pour preuve, la location de l’Allemagne d’un bien mal acquis appartenant à Naguib Abdallah, beau-fils du tyran Guelleh. Qui est ce Naguib Abdallah ? 

Naguib est né du premier mariage de Khadra Haid. Fils du politicien afar Abdallah Kamil, aujourd’hui à la retraite (il a été le premier ministre de l’autocrate Gouled, du 5 février 1978 au 20 octobre 1978, avant d’être remplacé par Barkat Gourad), il est aujourd’hui âgé de 46 ans. Au début des années 90, très remonté contre sa mère Khadra Haid et surtout contre son beau-père IOG alors chef de cabinet du président Gouled., Naguib rejoint un mouvement rebelle afar dénommé le FRUD (front pour la restauration pour l’unité et la démocratie). Au sein de cette rébellion, Naguib Abdallah sera cantonné à des tâches subalternes (chauffeur) et n’agira pas les armes à la main. D’aucuns diront plus tard qu’il était en réalité un double agent. 

En septembre 1997, il se rabiboche avec sa mère et rentre au pays. Cette dernière s’occupe dorénavant de sa carrière et de son avenir politique. Elle le fait nommer conseiller diplomatique à l’ambassade de Djibouti à Washington, poste qu’il occupera de 2004 à 2006. Mais, le courant ne passe pas très bien entre lui et le puissant ambassadeur de l’époque, Robleh Olhayé. Et en 2006, Naguib est muté à l’ambassade de Paris où il sera chargé entre autres du suivi des bourses estudiantines. Jusqu’à ce jour, il occupe ce poste cumulativement à ses fonctions de secrétaire général du premier ministre (nomination survenue plus tard). S’en suit alors une ascension fulgurante. 

En janvier 2013, il a été propulsé au poste de responsable de la campagne de l’UMP (coalition gouvernementale) à Obock, sa région d’origine, pour les législatives de février 2013. Il sera reconduit à ce poste lors des récentes mascarades électorales (les présidentielles d’avril 2016). Cette ascension fulgurante, Naguib la doit à la régente de Haramous, sa mère Khadra Haid, qui le protège. La lettre de l’océan indien précise que « son ascension politique s’est accélérée après la mort, en janvier 2013, de son oncle Djama Mahamoud Haid, gouverneur de la Banque centrale de Djibouti (BCD). Après la disparition de ce dernier, la première dame a perdu un maillon central de son réseau au cœur de l’appareil de l’état. » 

Naguib Abdallah est aujourd’hui à la tête d’une fortune colossale non pas héritée de son père ou de sa mère, mais plutôt amassée voire ramassée à Djbouti avec la bénédiction et/ou le concours de sa mère Khadra Haid. Un enrichissement aussi spectaculaire qu’illicite. Naguib Abdallah est devenu tellement riche qu’il a intégré le cercle très restreint des barons du régime les plus nantis du pays. 

C’est le bien mal acquis de ce membre de la kleptocratie familiale que le gouvernement de la chancelière allemande Angela Merkel a décidé d’en faire la résidence de leur ambassadeur. Un scandale diplomatique. Une indécence. Incroyable mais vrai ! L’Allemagne enrichit un voleur et fils de la reine de la rapine déjà immensément riche, une fortune amassée sur le dos du peuple djiboutien. C’est d’autant plus scandaleux que la chancelière allemande le fait avec l’argent des contribuables germaniques. 

Mme Angela Merkel s’honorerait en résiliant sur le champ le bail de la honte et en logeant son ambassade dans une résidence moins sujette à caution. Aussi, son ambassadeur doit quitter le logement qu’il occupe puisque ce dernier a été bâti sur le sang de la population djiboutienne. Résilier le bail du bien mal acquis appartenant au fils aîné de la régente de Haramous, c’est faire œuvre de salubrité publique. C’est rendre justice à un peuple sans voix et spolié à tire-larigots par une caste cruelle. A contrario, continuer à louer un bien mal acquis en toute connaissance de cause sonnerait comme un sauf-conduit à la kleptocratie familiale, un encouragement au pillage des caisses de l’état et à l’enrichissement illicite. Auquel cas, la responsabilité de la chancelière allemande sera directement engagée et elle devra rendre compte pour sa complicité d’un pillage institutionnalisé et son encouragement au détournement des deniers publics.