01/01/2017 (Brève 902) Bien que relaxé par la Cour suprème de Djibouti, Jabha retourne illégalement en prison. (LDDH)

Selon un communiqué reçu ce jour et signé par Omar Ali Ewado sur papier à en-tête de la LDDH, MOHAMED AHMED EDOU dit JABHA aurait de nouveau été transféré à Gabode pour une nouvelle incarcération.

Après avoir bénéficié d’une relaxe et d’une mesure immédiate de libération, prononcée par la plus haute Cour de Justice de la République de Djibouti, il avait malgré tout été conduit
dans le centre de rétention de Nagad, haut-lieu de la torture et des incarcérations arbitraires, (non soumis à l’autorité judiciaire). Après un passage de plusieurs semaines dans ce lieu de sinistre renommée, il aurait été reconduit directement à Gabode.

Comment une décision de la plus haute instance peut-elle être ainsi bafouée ?

Parce que dans une République où il n’y a plus d’Etat de Droit, la volonté du Premier Ministre (qui n’a pourtant pratiquement aucun pouvoir dans la gestion des affaires du pays) mais qui a été exprimée publiquement permet d’envoyer un innocent/opposant en prison et de l’y laisser croupir durant des années comme c’est le cas pour Jabha. « Tant que j’aurai la charge de la primature Mr JABHA ne sera jamais libre ».

Alors la Cour suprème n’avait plus qu’à s’incliner devant le pouvoir dictatorial, quitte à se contredire après quelques semaines.

Ce tragique exemple confirme bien que le régime que Guelleh applique à Djibouti est celui d’une République bananière où le Droit et la Justice sont ceux définis par la Princesse et le Prince de Pacotilles, confortés par le concours silencieux des diplomaties étrangères.

L’ARDHD soutient l’appel d’Omar Ali Ewado qui demande une libération immédiate et sans condition de Jabha, qui souffre actuellement de séquelles physiques et psychologiques graves, conséquences des nombreuses tortures qu’il a subies.