18/06/2017 (Brève 1009) Djibouti: Mohamed Ahmed, dit Jabha, condamné à 15 ans de réclusion !

Selon nos correspondants, Mohamed Ahmed, dit Jabha, a été condamné ce jour à 15 ans de réclusion !!!

Pour comprendre cette décision scandaleuse et uniquement politique, rendue par des juges à la solde de Guelleh et de ses obligés, premier Ministre en tête :
1°) La cour d’appel de Djibouti avait annulé la procédure à
son encontre et ordonné sa libération immédiate en octobre 2016, après sept années de réclusion, sans jugement.
2°) L »avocat français du prévenu n’a pas été « invité à venir plaider devant la cour et il a dû se contenter de transmettre sa plaidoirie à Me Zakaria, un avocat djiboutien. (Sans ne mettre en doute son honnêteté ni ses compétence, il n’est pas interdit de craindre qu’il soit susceptible de subir des pressions gouvernementales fortes, car sinon comment pourrait-il exercer son métier en toute indépendance et liberté, dans un pays où le dictateur et ses sbires dictent leur loi à tous, sans aucun contre-pouvoir ???)
3°) L’audience n’a pas duré longtemps : quelques heures à peine, ce qui est stupéfiant pour une affaire de cette ampleur ! Ce point pourrait-il confirmer qu’il s’agissait d’un procès « plié d’avance » rendu uniquement pour la façade …

4°)
Selon des informations que nous n’avons pas pu vérifier, le prévenu serait dans un état de santé très grave, après sept années passées à Gabode, sans aucun soin. Un minimum de compassion aurait dû prévaloir dans ces circonstances, mais elle n’a pas été retenue par la Cour.

En conséquence, Mohamed Ahmed va retourner en prison et ne sera même pas soigné. On mesure la portée des déclarations du premier Ministre qui s’était vanté de maintenir l’opposant en prison, tant que lui-même assurerait sa fonction. En plus cet homme doit même se réjouir, parce qu’il a certainement tiré toutes les ficelles d’un système judiciaire, traditionnellement aux ordres du pouvoir, à de rares exceptions.

Monsieur le premier Ministre, vous porterez désormais le poids d’une mort programmée et injustifiée. Nous saurons nous en souvenir …