18/12/05 (B329) A l’occasion du 18 décembre, dans la série de nos interviews (presque) imaginaires, l’équipe de l’ARDHD a interviewé le Président Chirac, pour comprendre les raisons du soutien de la France à la dictature de Guelleh. (humour)
A l’occasion de la commémoration du premier massacre commis à Arrhiba le 18 décembre 1991 par les Forces armées de Gouled / Guelleh, l’équipe de l’ARDHD est allée interviewer le Président de la République française, Jacques Chirac, pour essayer de comprendre les raisons du soutien abusif que le Gouvernement français accorde à Guelleh.
ARDHD : Monsieur le Président, merci de nous recevoir. Pourriez-vous nous dire pour quelles raisons vous soutenez encore le régime de Guelleh, qui est soupçonné par la Justice française d’implication dans le meurtre d’un magistrat français, qui fait tirer sans raison sur la foule, tuant des centaines de personnes, qui est accusé de tortures, de détournements des aides internationales ?
Jacques Chirac : cela suffit. N’en rajoutez pas ! Je lis votre site et je connais la liste de vos critiques. Il ne faut pas avoir qu’une seule vision de la politique Il faut s’élever pour regarder les événements avec de la hauteur de vue. C’est ce que je fais tous les matins et cela me permet de dépasser les assertions étroites de la presse française. Les détails ne prouvent rien, il faut regarder l’ensemble d’un phénomène avec ses causes et ses conséquences…
ARDHD : Que voulez-vous dire ?
JC : Je vais être transparent avec vous, comme je le suis toujours. Guelleh n’est pas véritablement mon ami. Il prétend que je suis son frère, mais ma mère aurait été la première étonnée Cela le regarde ! Ce qui est vrai en revanche, c’est que nous partageons beaucoup de choses et qu’à ce titre, je me dois de le soutenir.
ARDHD : Quelles choses ?
JC : J’aimerais vous en parler, mais elles sont couvertes par le secret d’État et ce n’est pas moi qui vais le dévoiler. Dans le passé et récemment encore, nous avons eu l’occasion de monter des opérations communes avec le régime djiboutien. Ces opérations étaient indispensables pour permettre à nos entreprises stratégiques d’exporter des produits disons « sensibles » vers des pays disons « mal notés par la communauté internationale » Vous me comprenez ?
ARDHD : Certainement, mais nous aimerions avoir des détails sur les produits et les pays concernés.
JC : Alors là, il ne faut pas que vous rêviez ! Je vous en ai déjà trop dit. Mais cela justifie pleinement que nous soutenions Guelleh, à la fois moralement, physiquement et surtout financièrement, car il aime l’argent, le bougre, comme personne ! Il réclame un soutien inconditionnel de la France, quoiqu’il fasse, quelles que soient les violations des Droits de l’Homme qu’il commet. Sinon il menace de parler. Et c’est moi qui perds mon fauteuil . Face à ce risque majeur pour ma petite personne je n’hésite pas une seconde et je me bouche les oreilles pour ne pas entendre les cris des victimes que l’on torture et que l’on assassine dans les geôles de Guelleh. C’est simple et suffisamment clair pour vous ?
ARDHD : ce que vous dites là, Monsieur le Président, c’est un scoop, mais c’est gravissime ! Ou bien vous avez trop parlé ou vous n’avez pas été assez explicite. Pourriez-vous répondre à notre question sur les produits et les pays ?
JC : Vous avez raison au fond. Mais ne rêvez toujours pas ! Il ne s’agit pas de matières nucléaires, style uranium enrichi ou armes de destruction massive, qui d’après certains, aurait transité par Djibouti, avant d’aller soit en Iraq, soit en Corée. Même si cela avait eu lieu, je me tairai à jamais.
Non, il s’agissait d’exportation d’authentiques camemberts français vers l’extrême Orient qui en raffole. Les américains ont mis le Camembert sous embargo et c’est grâce à Guelleh que nous avons pu pallier le problème majeur qui se posait à notre filière nationale du fromage.
ARDHD : Nous sommes anéantis. Ainsi la Diplomatie française soutiendrait les crimes de Guelleh pour pouvoir exporter du Camembert ! Ce n’est pas possible ?
JC : Pourtant, c’est la vérité ! Nous sommes pragmatiques ! Le business avant tout, la punition des crimes après !
ARDHD : Merci Monsieur le Président.