01/02/08 (B432) ALERTE ROUGE / UDDESC : plainte déposée devant le Comité des Droits de l’Homme du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU pour la détention d’une jeune fille mineure de 12 ans, incarcérée à la prison d’adultes d’Addis Abeba, après avoir été victime d’un enlèvement et d’une séquestration avec violence



Union Djiboutienne pour les Droits Economiques, Sociaux et Culturels & Civils et Politiques

Quartier 4 – B.P : 2767
République de Djibouti
E-mail : uddesc@yahoo.fr
Web site: www.uddesc.org

Réf : 03/AN2008                          Djibouti, le 25/01/2008

Messieurs les Membres du Comité des Droits de l’Homme du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU

Le 04 janvier 2008, nous avons été informés des appels désespérés que Monsieur Mohamed Hassan Ali (1) , réfugié djiboutien en Ethiopie et inscrit au HCR, avait adressés à plusieurs organisations de défense des Droits de l’Homme.

Il signalait que sa fille de 12 ans, scolarisée à Addis Abeba, avait été enlevée le 17 décembre probablement par un jeune éthiopien de 23 ans (2), ce qui a justifié le dépôt d’une plainte pour enlèvement et séquestration de mineur.

Ce n’est que le 24 décembre 2007, qu’il a reçu des informations de la Police éthiopienne : on lui a dit que sa fille venait d’être jugée et condamnée en comparution immédiate, à six mois de prison pour un vol à l’étalage de plaquettes de détergent et qu’elle était incarcérée à la Prison centrale d’Addis Abeba.

Selon les informations disponibles, le jeune éthiopien aurait séquestré et violenté la jeune fille pendant 17 jours. Ensuite pour qu’il échappe à la plainte judiciaire déposée par le père de la fille, l’oncle du jeune homme (3), commandant dans la Police Ethiopienne et l’un de ses adjoints, auraient diligenté une enquête pour un vol de détergent sur un marché. Il aurait reçu les aveux de la victime, qui aurait reconnu les faits et déclaré :
– avoir plus de seize ans,
– un autre nom
– une autre situation familiale : orpheline.

Dans le contexte, après 17 jours de séquestration et de viol, on ne peut que douter de la qualité et de la spontanéité des aveux obtenus sous la pression, d’une victime de 12 ans, fille de réfugié, face à l’oncle de son bourreau, commandant dans la police…

Les Associations contactées le 4 janvier, en particulier SURVIE (4) et ARDHD (5) ont lancé aussitôt une alerte d’urgence pour la libération d’une jeune fille de 12 ans, HASNA MOHAMED HASSAN, s’appuyant en particulier sur la copie de la demande d’assistance que le père avait adressée au HCR.

La jeune fille est emprisonnée à la Prison centrale d’Addis Abeba (6) avec les adultes. Ce n’est que grâce à la mobilisation des associations et à un début de médiatisation (BBC, RFI) qu’un représentant du HCR, éconduit une première fois, a pu enfin rencontrer la jeune fille, le jeudi 24 janvier. Le père n’a été autorisé à lui rendre visite que le samedi 26 janvier.

L’état psychologique de la jeune fille est alarmant et elle ne bénéficie ni des soins ni de l’accompagnement qui s’imposent compte-tenu de son âge et de ce qu’elle a subie.

Contactée par courrier, l’Ambassade d’Ethiopie a répondu verbalement que la jeune fille avait 16 ans et qu’elle était l’épouse du jeune éthiopien. Ces réponses sont fausses, comme le prouvent l’acte de naissance de la jeune fille et la fiche médicale délivrée par l’hôpital éthiopien (20 septembre 1995) et le témoignage des voisins qui déclarent que la jeune fille n’est pas mariée.

 

Ces actes violent les instruments juridiques régionaux et internationaux sous mentionnés :

– Art 3, 4, 5, 9 et 11 la déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’assemblée générale de l’ONU dans sa résolution 217 A (III) du 10 décembre 1948;

– Art 1 et 2 de la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants

– Art 3, 4, 5 et 6 la charte africaine des droits de l’homme et des peuples adoptée le 26 juin 1981 par la conférence des états et de gouvernement africaines ;

– Art 7, 9, et 14 alinéas 2 et 3 Le pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté à l’assemblée générale de l’ONU dans sa résolution 2200A (XXI) du 16 décembre 1966 ;

– La convention pour la protection des enfants de l’ONU ;

Pour toutes ces raisons, notre organisation sollicite le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU pour qu’ils prennent en urgence, toutes les mesures qui s’imposent pour convaincre le Gouvernement éthiopien de libérer immédiatement la petit fille, HASNA MOHAMED HASSAN, puis d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de sa séquestration et enfin de mettre en place les mesures de dédommagement et d’accompagnement qui s’imposent.

Les Associations SURVIE et ARDHD s’associent à notre démarche.

Dans l’attente d’une suite favorable à notre requête, nous vous prions d’agréer messieurs nos salutations distingués.

Le secrétaire général de l’UDDESC
HASSAN CHER HARED

(1) Mohamed HASSAN ALI, demeurant : xxxxxxxxxxxxx – Addis Abeba

(2) Ephrem M….., demeurant : xxxxxxxxxxxx – Addis Abeba

(3) Commandant Balaye Dabase et le Sergent Gabayo : ARADA KIFLAKATAMA POLICE TABIYA

(4) SURVIE – Laurence Dawidowicz : 210 rue Saint-Martin – 75003 PARIS – France – Tel +33 1-44-61-03-25

(5) ARDHD – Jean-Loup Schaal : 84, rue Saint-Louis en l’île – 75004 PARIS – France – Tel +33 1 46 34 70 70

(6) Karchaley – Prison Centrale – Addis Abeba