22/02/08 (B435) African Global News / La Sentinelle :L’échec du projet américain de « l’Africom »

"Le commandement impossible", voilà le résultat de la tournée du Président Bush, en Afrique. Il espérait, en effet, mettre en place un commandement militaire américain pour l’Afrique, mais il a échoué.

Après les tentatives d’un an des responsables du Pentagone, ces derniers n’ont pas réussi à transférer "l’Africom"(Africa Command) de son siège allemand vers un pays africain, et ont renoncé, finalement, à leur projet. Rappelons qu’en février dernier, le Congrès américain a approuvé le projet du "Commandement américain en Afrique" de Bush.

Il s’agissait du soi-disant bouclier de défense américain que Bush était impatient d’installer sur le continent noir. Le 6 février 2007, rappelons-le, les représentants américains, aux côtés de ceux de 9 pays africains (Algérie, Tchad, Mali, Mauritanie, Maroc, Niger, Nigeria, Sénégal, Tunisie), ont signé, lors de la prétendue Conférence "guerre contre le terrorisme", un accord de coopération.

Les responsables du Pentagone espéraient que l’un de ces 9 pays signataires donnerait son aval à l’installation du siège de "l’Africom" sur son sol, alors que l’Algérie, le Maroc, la Libye, la Tunisie, dans le nord du continent, ont dit "non" à cette demande du Pentagone.

Le sous-Secrétaire d’Etat américain, John Negroponte, a, donc, tenté sa chance au Nigeria, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Burkina Faso, dans l’espoir d’arriver à persuader les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest des objectifs qu’ils poursuivent en transférant une telle formation en Afrique.

Simultanément à la visite du numéro 2 du Pentagone, en Afrique, le Général William Cape Ward, Commandant de l’Africom, a tenté, le 4 novembre, à Addis Abeba, de séduire les dirigeants de l’Union Africaine (U.A), en s’efforçant de détourner leur attention des ambitions du Pentagone, en Afrique. Le Nigeria a, néanmoins, refusé l’Africom chez lui et ne le souhaite pas non plus sur le sol africain.

La Zambie a, pour sa part, emboîté le pas au Nigeria, et au nom des 14 membres de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), s’est opposé à l’installation de la base de l’Africom sur le sol des pays de cette région.

La visite, le 3 décembre, du Secrétaire à la Défense américain, Robert Gates, à Djibouti, a mis un point final aux efforts des décideurs du Pentagone, pour obtenir l’accord des pays africains à ce projet, d’autant plus que Djibouti, trop à l’est, et qui abrite, déjà, l’unique base américaine, sur le continent africain, ne remplissait pas les conditions nécessaires pour satisfaire aux ambitions américaines en Afrique.

Aujourd’hui, les dirigeants africains ont compris les objectifs réels de ce projet américain, à savoir, les matières premières, et, notamment, le pétrole ; mais aussi, la compétition de plus en plus ouverte avec la Chine est en filigrane du projet africain de Bush. En tout état de cause, l’exécutif américain a, donc, jugé qu’il était nécessaire d’attendre, et, dans l’immédiat, « Africom » continuera d’exercer son commandement, depuis Stuttgart, en Allemagne, où est stationnée l’une des principales garnisons américaines d’Europe