15/12/08 (B478) Le limogeage du premier ministre somalien par le Président du GNT ne fait pas l’unanimité …. ! (4 dépêches en Français)

______________________________ 4 – XINHUA

Le PM somalien affirme qu’il ne peut pas être démis par le président

Le Premier ministre somalien Nur Hassan Hussein a rejeté dimanche la décision du président Abdulahi Yusuf Ahmed de le limoger.

S’exprimant dans la ville australe de Baioda, dans le sud de la Somalie, où siège le parlement, Hussein a indiqué que le président n’avait aucun « pouvoir légal » de le limoger et qu’il continuera à servir comme Premier ministre.

« Je n’accepte pas l’annonce de mon limogeage du poste de Premier ministre aujourd’hui par le président parce qu’il n’a pas ce pouvoir légal selon notre charte, » a indiqué M. Hussein dans une conférence de presse.

Le président Yusuf Ahmed a annoncé le limogeage de M. Hussein, l’accusant de mauvaise gestion et d’incompétence.

Les deux leaders somaliens sont en profond désaccord sur de nombreuses questions, dont la façon de gerer la réconciliation nationale de la Somalie par Hussien qui a été le fer de lance des discussions de paix avec une faction de l’opposition somalienne.

Les deux dirigeants diffèrent sur la désignation de nouveaux ministres dans le cabinet de Hussein le mois dernier.

Yusuf a refusé d’approuver les nouveaux ministres désignés par Hussein, après la mise à l’écart des 10 ministres démissionnaires favorables au président dans le cabinet nouvellement formé.

L’accord de paix négocié par les Nations-Unies à Djibouti ont conduit à un accord de partage du pouvoir, mais le président Yusuf n’est satisfait de l’accord, le qualifiant d' »accord de clan. »

Selon l’accord, le parlement actuel de transition sera doublé, la période du gouvernement intérimaire prolongée et de nouvelles élections devraient être organisées au début de l’année prochaine.

______________________________ 3 – XINHUA

Jean Ping : la situation en Somalie « plus compliquée » après le limogeage du PM

Le président de la Commssion de l’Union africaine (UA), Jean Ping, a déclaré dimanche qu’il suivait de près la situation en Somalie, qui, selon lui, devrait « plus compliquée » après le limogeage du Premier ministre Nur Hassan Hussein, annoncé par le président somalien Abdullahi Yusuf.

Le président Yusuf Ahmed a annoncé dimanche la destitution de Hussein de ses fonctions, lui reprochant d’incacpable de remplir ses obligations.

Hussein avait été nommé Premier ministre de la Somalie en novembre 2007, en remplacement d’Ali Mohamed Ghedi.

Dans une déclaration faite au siège de l’UA à Addis Abeba, Jean Ping a indiqué que le limogeage du Premier ministre « va compliquer davantage la situation et approfondir la fissure au sein du gouvernement de transition somalien.

Ceci risque de « nuire aux efforts que l’UA, l’IGAD (Autorité intergouvernemental sur le développement) et la communauté internationale, y compris les Nations Unies, ont déployés pour promouvoir la réconciliation, la paix et la stabilité en Somalie », a-t-il souligné.

Depuis des mois, les relations entre le président Yusuf et le Premier ministre Hussein sont devevnues tendues, en particulier au sujet de la réconciliation avec les groupes d’opposition.

______________________________ 2 – BBC – Afrique

Somalie: Le président veut changer de premier ministre

Le président somalien Abdulahi Yusuf a renvoyé son premier ministre l’accusant d’avoir échouer à ramener la paix dans le pays. Le président Yusuf a au cours d’une conférence de presse au siège du gouvernement à Baidoha annoncé qu’il fera prochainement une annonce d »ici trois jours sur la nomination du prochain Premier ministre qui remplacerait Nur Hassan Hussein.

Dans une déclaration ce matin, le président Abdulahi Yusuf était très direct sur les raisons qui l’ont amené a renvoyé le Premier Ministre Hussein. Son gouvernement selon le président Yussuf, était paralysé par la corruption et la trahison. En réponse le premier ministre Hussein a affirmé que le président Yussuf parlait à titre privé.

Car selon la constitution intérimaire, le président n’a aucun pouvoir constitutionnel pour le démettre de ses fonctions.

Nur Hassan Hussein avait été nommé en novembre l’année dernière, mais ces derniers mois les deux responsables s’affrontaient politiquement pour la nomination des membres du gouvernement et aussi sur les négociations de paix en cours à Djibouti au cours desquelles le Premier ministre a invité des modérés de l’opposition dans son gouvernement.

Cette crise gouvernementale intervient au moment où l’Ethiopie se prépare à retirer ses troupes à la fin du mois. L’Ethiopie soutient le gouvernement qui fait face à l’insurrection islamiste qui contrôle presque tout le pays excepté Baidoha siège du gouvernement et la capitale Mogadiscio…

______________________________ 1 – AFP

Somalie: le président ajoute à la crise en limogeant le Premier ministre

Le président somalien Abdullahi Yusuf Ahmed a annoncé dimanche avoir limogé le gouvernement et son Premier ministre Nur Hassan Hussein, qui a immédiatement contesté la décision, dans un contexte de division du pouvoir face à une opposition islamiste qui gagne du terrain.

« Le gouvernement de Nur Hassan Hussein a été incapable d’accomplir sa tâche et je suis obligé de sauver le pays », a assuré le président lors d’une conférence de presse à Baïdoa (ouest), où siège le Parlement de transition somalien. M. Yusuf a précisé qu’il comptait nommer un nouveau gouvernement dans les « jours qui viennent ».

« Le président a parlé en son nom propre, à l’encontre des règles et des lois. Il n’a pas le droit de limoger le Premier ministre du gouvernement fédéral de transition », a immédiatement réagi Nur Hassan Hussein dans une déclaration à l’AFP.

Selon la charte du gouvernement fédéral de transition, le Président n’a en effet pas le pouvoir de démettre le Premier ministre sans l’approbation du Parlement.

M. Yusuf s’est dit confiant, estimant que « la plupart des parlementaires entérineraient sa décision ». Il a néanmoins assuré qu’il respecterait la décision du Parlement.

Des dissensions persistantes entre le président et son Premier ministre, en fonction depuis novembre 2007, ont paralysé l’activité du pouvoir depuis plusieurs semaines.

Les deux hommes étaient notamment en désaccord sur la stratégie à suivre à l’égard de l’opposition islamiste.

Le président Yusuf a assuré dimanche que l’accord de cessez-le-feu, signé fin octobre à Djibouti entre le gouvernement somalien et l’opposition dominée par les islamistes modérés, ne serait pas remis en cause par le départ du Premier ministre.

« Le processus de réconciliation nationale se poursuivra sans le gouvernement actuel », a-t-il affirmé.

De nombreux observateurs estiment que Nur Hassan Hussein a joué un rôle clé dans les pourparlers de paix, qui n’ont toutefois ni inclus les milices islamistes radicales des shebab, ni fait baisser le niveau de violence.

« J’appelle le peuple somalien et la communauté internationale à ne pas paniquer et à ne pas penser qu’il y a un vide politique. Mon gouvernement continuera à rechercher la paix », a déclaré M. Hussein.

Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Somalie, Ahmedou Ould Abdallah, a averti dimanche à Nairobi que cette nouvelle friction politique serait évoquée à la réunion du Groupe de contact international (CGI) pour la Somalie, mardi à New York.

« Il faut s’attendre à ce que ce nouveau conflit entre le président somalien et le Premier ministre soit condamné et considéré comme une diversion au regard des véritables problèmes auxquels le peuple somalien souhaite que le gouvernement s’attèle », indique son communiqué.

Le CGI réunit notamment des représentants de l’ONU, de l’Union européenne, de l’Union africaine (UA), des pays d’Afrique de l’Est, ainsi que plusieurs pays, dont l’Italie, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.

La capitale Mogadiscio et un nombre croissant de régions somaliennes sont le théâtre depuis 2007 de violences meurtrières. La présence de l’armée éthiopienne, intervenue officiellement depuis fin 2006 pour chasser les tribunaux islamiques qui contrôlaient le sud de la Somalie, a provoqué une insurrection sanglante menée par les shebab.

L’Ethiopie a annoncé fin novembre le retrait total de son armée de Somalie d’ici début 2009.

Mercredi, l’UA avait de nouveau demandé au Conseil de sécurité d’autoriser le déploiement de Casques bleus dans le pays pour renforcer sa force de paix (Amisom), qui compte aujourd’hui 3.400 soldats ougandais et burundais.

La Somalie, pays pauvre de la Corne de l’Afrique, est en guerre civile depuis 1991. Le pays fait également face à une situation humanitaire catastrophique.