28/06/09 (B505) FreeDjibouti -> Que l’opposition djiboutienne se ressaisisse

L’opposition djiboutienne dans tout son ensemble affiche depuis plusieurs années le visage d’organisation politiquement incapable, stratégiquement incohérente et dans lequel le niveau de responsabilité est inexistant. Depuis 1992, les multiples regroupements qui se sont succédés ont collectivement remporté des victoires appréciables, affecté la société et renforcé le soulèvement populaire. Mais hélas, ces victoires sont anéanties par les dérives partisane, égoïste, et politicienne des leaders politiques de Djibouti dont certains continuent à cristalliser son union par des raisons de façade.

L’objectif principal de cette publication consiste donc à faire appel aux principaux partis et organisations politiques fiables afin qu’ils analysent, apprécient et adoptent un plan de sursaut national, pertinent et durable, qui ne tombera pas dans les méandres futiles des humeurs des leaders de la classe politique.

Les capacités individuelles des partis de l’opposition djiboutienne ont fait long feu de prouver qu’elles peuvent valablement lutter et vaincre la dictature. La finalité d’une nouvelle stratégie d’harmonie de l’opposition djiboutienne s’impose.

Il est enfin grand temps que l’opposition djiboutienne rassemblée prenne conscience de qui elle est et de ce qu’elle peut faire et à partir de là qu’elle s’aménage une stratégie qui facilite le cheminement de la lutte pour la démocratie dans le sens des aspirations profondes de notre peuple, au lieu de se perdre dans des errements douloureux, égoïstes et inutiles.

Le simulacre d’élections d’avril 1999 et de 2005, et le choix de l’opposition quant à l’attitude à adopter face à ces échéances ont une nouvelle fois montrée l’impuissance dans laquelle les démocrates djiboutiens semblent se complaire.

On sait les tensions qui existent entre certaines composantes de cette opposition, et on sait la difficulté de créer une alternative politique dans un pays où le fait de se réunir constitue en soi des défis moraux et physiques.

Il est tout de même légitime de penser qu’une position commune aurait pu être adoptée, si l’objectif défini par tous était bien de clamer que ces élections n’étaient qu’une insulte à ce qu’on appelle « élection ». Plus d’années après ce fiasco de l’opposition, le peuple djiboutien est en droit de se demander si l’opposition djiboutienne a pris la mesure de ses inepties passées et quelles sont les résolutions prises pour pallier à ces errements.

L’opposition doit surtout accepter de dialoguer avec ses composantes sérieuses et surtout avec la diaspora, quitte à ce que de forts désaccords ressortent de ces discussions ou bien que l’opposition se résume à trois ou quatre partis politiques.

L’étape de l’ouverture d’un réel débat est inévitable et rien ne se passera tant qu’elle ne sera pas franchie.

C’est après et seulement après avoir trouvé des solutions appropriées à ces problèmes que l’opposition pourra sérieusement parler au nom des démocrates djiboutiens et affronter le RPP en son nom.

Certes, l’opposition djiboutienne est en droit de ne pas avoir de contact politique avec un individu ou un groupe constitué, si elle considère que les positions défendues par ces individus ou groupes sont trop semblables à celles des bourreaux qui mutilent et privent notre peuple de ses droits les plus inaliénables de liberté.

Déjà le peuple djiboutien se pose la question de la pertinence des élections futures. On se demande pourquoi on appellera le peuple djiboutien à aller à des élections dont on refuse de défendre les résultats. Les Malgaches ont réussi à défendre la souveraineté de leur vote. On se demande pourquoi l’opposition djiboutien n’arrive pas à conduire les aspirations légitimes de notre nation.

On se demande pourquoi c’est seulement au moment des élections que l’opposition djiboutien doit apparaître. Lorsque nous irons prochainement aux élections à Djibouti, nous devons voter à la fois pour des élections présidentielles et législatives car l’assemblée monocolore RPP souffre profondément de légitimité tout comme le président de la république et le gouvernement.

On peut discuter du choix de présenter des candidats à des élections tout en sachant que les vrais résultats de ces élections ne seront pas défendus; discutable aussi l’idée selon laquelle il nous faut aller à des élections sur le terrain électoral construit par la fraude, la violence, l’intimidation et la mauvaise foi.

Il faut clairement faire comprendre à la dictature qu’il n’est plus question de rester en dehors de ce processus des élections pour en dénoncer l’irrégularité, car pour une fois disons-le à haute voix que nous participerons exactement à des élections libres et démocratiques, ou alors il n’y aura pas des élections du tout.

Par ailleurs, l’opposition doit pouvoir se montrer sous un visage crédible, non seulement pour intéresser les citoyens djiboutien, mais aussi pour motiver les réactions de solidarité internationale à son égard. L’apparence crédible interdit les chamailleries stériles et les disputes puériles des uns et des autres. Toutes les chancelleries occidentales se plaignent des notes discordantes au sein de l’opposition djiboutien. Et pour commencer, l’opposition doit reprendre fréquemment les réunions et rencontres publiques avec la population pour d’abord remettre le peuple en confiance et ensuite établir les fondations d’une mobilisation populaire.

C’est enfin une opportunité pour tous ceux qui s’intéressent à la cause djiboutienne et qui souhaitent le départ de la dictature et le changement de régime de mettre leur conviction en symbiose pour faire pression sur la classe politique afin qu’elle adopte une stratégie politique viable. Il leur suffit de s’appuyer sur la définition de l’ennemi commun: la dictature.

Un re-harmonisation de l’opposition tirera sa force de sa grande capacité de rassemblement et de mobilisation. Il permettra d’avoir une UNITE D’ACTION qui fera bouger le processus de démocratisation. Mais cette UNITE D’ACTION est fragile si elle n’est pas sous-tendue par une UNITE de vision politique. Cette unité de vue n’a rien de similaire avec la « même direction du parti unique. »

La préoccupation première doit demeurer malgré toute la fin de la dictature et nous devons conjuguer nos énergies en ce sens. Le regroupement peut unifier et mobiliser efficacement le peuple pendant longtemps, mais il ne sera viable s’il n’est entretenu par une cohésion de vue et si les mésententes au sein de l’opposition sont moins publiques que celles de nos divergences avec la dictature.

Aucune dictature ne peut être vaincu avec le dialogue seul. Il nous faut aussi mettre à contribution la plus efficace des armes démocratiques: la masse populaire. Avec une opposition en harmonie, nous tenterons encore une fois la logique « institutionnelle » prônée par la communauté internationale, mais nous n’aurions plus d’autres choix que d’opter pour la logique « insurrectionnelle » si la dictature s’adonne à la mauvaise foi. Il nous faut clairement dire ces vérités à la communauté internationale.

C’est l’expression d’un peuple qui veut en découdre une fois pour de bon. Le régime corrompu Ukrainien possède plus de panoplie de répression que la dictature djiboutienne. Mais ni répression, ni arme, ni corruption, ni grenade lacrymogène, absolument rien ne peut arrêter un peuple souverain dans sa quête de liberté. Il nous faut aller au bout de la logique de notre lutte contre la dictature et pour une fois, allons jusqu’au bout.

Notre défi, Peuple Djiboutien, est à ce point là.

Nous devons réussir ce pari.

Que la communauté internationale soit aujourd’hui témoin de notre volonté de démocratisation par la voix des urnes, mais que la dictature ne prenne pas cette volonté comme une résignation à une sorte de fatalité.

Que Messieurs les leaders de l’opposition saine et autres prennent enfin leur responsabilité dans la crise de la démocratisation djiboutienne qui n’a que trop durée.

C’est leur dernière chance et ils n’ont plus le droit à l’erreur sinon nous devons les chasser tous et reprendre notre lutte dans la lignée des martyrs de notre indépendance.

Le radicalisme dans la défense de nos droits divins n’est pas un vice.

L’horizon de mon pays commencerait-il à s’éclaircir à Bruxelles et au Canada ?

Pour finir en répondant à la question, je dirai que l’horizon commence néanmoins à s’éclaircir pour les sceptiques/pessimistes.

Dramouss ne dit- il pas qu’ «…Il faudra surtout, pour bâtir une société viable, plus d’actions concrètes et honnêtes, moins de discours, plus de respect de l’opinion d’autrui, plus d’amour fraternel » Retenons que tous les mots de cette citation sont importants, si nous voulons voire une nouvelle Djibouti s’ériger.

Ce 27 juin, que Bruxelles soit le point qui marque le début de la rupture – avec toutes nos tares – que nous appelons de tous nos vœux depuis des années et encore plus depuis 1992.

Arrêtons donc la bêtise collective que nous n’avons cessé de répéter depuis 1977. Méditons sur cette sagesse de Bertolt Brecht « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu » A bon entendeur … ouvre bien les yeux et les oreilles.

Lorsque nous aurons appris à lutter ensemble et à comprendre les problèmes des uns et des autres, nous pourrons alors nous parler aisément et objectivement.

Djiboutiens de l’étranger, leaders politiques, intellectuels et autres, de grâce n’attendons pas de subir ce que nos voisins ont connu pour commencer notre thérapie de groupe.

Bonne et Heureuse fête à tous mes compatriotes !

  FreeDjibouti

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